DAKAR - L'Espagne et le Sénégal souhaitent associer les pays d'Afrique occidentale à une stratégie commune de lutte contre l'immigration clandestine, a-t-on appris samedi de source officielle.
Ce plan combine des mesures de sécurité et une aide financière accrue de Madrid.
Le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, en visite à Dakar, a déclaré avoir envisagé avec ses hôtes la tenue d'une conférence régionale sur l'immigration en y invitant la Mauritanie, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Gambie.
Cette annonce concluait une visite de deux jours au Sénégal au cours de laquelle il a annoncé la création en Espagne de plusieurs centaines de contrats de travail destinés à des travailleurs sénégalais.
Ces créations d'emplois s'inscrivent dans la stratégie hispano-sénégalaise destinée à éviter une répétition de l'exode massif de 2006, où 35.000 clandestins d'Afrique sub-saharienne avaient rejoint par bateau les îles Canaries, territoire espagnol.
Rubalcaba a ajouté que des patrouilles aériennes et maritimes organisées conjointement par l'Espagne, le Sénégal et l'Union européenne avaient permis de réduire fortement l'immigration vers les Canaries, où 4.000 clandestins sont arrivés depuis le début cette année.
Mais il a ajouté que "des trous et des problèmes" subsistaient dans cette politique, essentiellement en Guinée, en Guinée-Bissau et en Gambie où les départs d'immigrants à destination de l'Europe se poursuivent faute de coopération entre les gouvernements.
"Je pense qu'il est bon de renforcer la coopération régionale, cela est logique", a déclaré Rubalcaba, précisant que l'Espagne et le Sénégal allaient essayer d'"exporter" leur stratégie commune contre l'immigration clandestine.
Aucune date n'a été fixée pour cette réunion, qui devrait se tenir au Sénégal.
L'intensification des patrouilles espagnoles à l'intérieur du triangle formé par la Mauritanie, les îles du Cap Vert et le Sénégal a déplacé vers le sud les départs de clandestins.
Ils quittent désormais l'Afrique par les criques et îlots de Gambie, de Guinée et de Guinée-Bissau, qui ne sont pas surveillées.
En Guinée, les ports de la capitale, Conakry, et de Kamsar voient partir des bateaux plus grands, utilisés par des bandes criminelles qui font passer en Europe des groupes d'Africains et d'Asiatiques.