samedi 23 juin 2007 par Notre Voie

3549 édifices publics seront réhabilités pour un coût de 8 milliards FCFA. Eben-Ezer Dja Guébo, secrétaire exécutif du Comité national du redéploiement de l'administration (CNPRA), s'explique.
N.V.: Lors de l'installation du préfet de Bouaké, le porte-parole des autorités préfectorales a émis des doléances ; entre autres, la réhabilitation de leurs résidences et bureaux et l'acquisition des moyens de déplacement. Le ministre de l'Intérieur vous a transmis ces préoccupations. Quand est-ce que ces doléances seront satisfaites?
E.D.G.: L'installation du préfet de Bouaké est un tournant décisif. Parce que ce qui était contesté jusqu'à présent, c'est l'autorité de l'Etat sur une partie du territoire national. En ouvrant, conformément à l'accord de Ouaga, le redéploiement du personnel et en installant le préfet de Bouaké, le Premier ministre indiquait le retour de l'Etat dans l'ensemble de ses fonctions sur l'ensemble du territoire national. C'est un élément très important. Nous avons écouté les autorités préfectorales faire un certain nombre de doléances. Ces doléances sont traitées dans le cadre du CNPRA, comme l'a indiqué le ministre de l'Intérieur. S'agissant de la réhabilitation proprement parler, nous avons déjà diligenté 23 missions dans les zones centre, nord et ouest du pays pour identifier les bâtiments qui sont opérationnels ; bâtiments dans lesquels le personnel public, y compris les préfets, peuvent être installés. Ces missions ont également identifié et évalué les bâtiments qui doivent être réhabilités. Et nous avons les premiers résultats. Il s'agit de 3549 édifices publics qui ont été identifiés et qui vont être très bientôt réhabilités. N.V.: Pourquoi les édifices publics n'ont pas été réhabilités avant le retour des préfets comme lors de l'opération pilote à l'Ouest?
E.D.G.: C'est une demande des préfets eux-mêmes. Dans le cadre de l'opération pilote, le CNPRA avait réhabilité les résidences avant que les préfets n'arrivent. Il y a eu des critiques. Le corps préfectoral a souhaité être présent pour accompagner les réhabilitations. Pour tenir compte de ces observations, nous allons d'abord installer les préfets. Et, avec eux, faire les réhabilitations conformément à leurs exigences et leurs besoins. Le ministre de l'Intérieur l'a dit : là où se trouve le préfet, là se trouve la préfecture. Dans un premier temps, les préfets pourront être dans des bâtiments provisoires. C'est donc une démarche tirée de l'expérience de l'Ouest. N.V.: Quel est le coût de la réhabilitation des édifices publics dans les zones Forces Nouvelles?
E.D.G.: L'Etat a mobilisé 8 milliards FCFA pour la réhabilitation des 3549 édifices publics répartis comme suit : la région des Savanes : 936 bâtiments ; Bandama : 916 ; Denguélé : 354; Bafing : 229, Man : 625 bâtiments. Il faut préciser qu'il s'agira de réhabilitation sommaire pour démarrer les services publics.
N.V.: Après l'installation du préfet de Bouaké, à quoi devons-nous nous attendre?
E.D.G.: Il aura l'installation des autres préfets de région. La région des Savanes, des Montagnes et autres. Actuellement, ce qui est en préparation, c'est la désignation des sous-préfets pour répondre à l'exigence des audiences foraines. Les juges ont déjà été désignés. C'est un mouvement d'ensemble qui se met en place. L'accord de Ouaga est en train de passer du papier au terrain. N.V.: Quand est-ce que l'installation du corps préfectoral sera achevée?
E.D.G.: Nous nous donnons un mois pour respecter les instructions données par le chef de l'Etat. Nous travaillons activement à cela. Mais il faut dire que notre démarche, ce n'est pas de respecter les délais en escamotant les résultats attendus. L'essentiel pour nous, c'est de pouvoir mener le processus de manière fiable jusqu'à des élections acceptées de tous.
N.V: Il y a peu, les fonctionnaires redéployés au Nord se sont mis en grève pour exiger le paiement des primes d'installation. Les négociations entamées ont-elle abouti?
E.D.G.: Il faut simplement reconnaître que, depuis quatre ans, des fonctionnaires ont repris service dans les zones centre, nord et ouest. Et, après avoir vu les primes payées à Ouest, ils ont espéré qu'assez rapidement, le CNPRA allait payer leurs primes d'installation. Des impatiences se sont manifestées allant jusqu'à parfois des grèves. La première alerte a eu lieu à Bouaké avec le ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Nous avons diligenté une mission d'apaisement. Une seconde alerte s'est manifestée à Korhogo avec les enseignants et les personnels redéployés. Nous avons également diligenté une mission en vue d'apaiser les fonctionnaires. Mais ceux-ci voulaient avoir une lisibilité sur le moment de paiement et la procédure. Nous avons donc jugé nécessaire de les inviter à Abidjan, toujours dans l'esprit de concertation et de paix. Et, le 14 juillet, nous avons tenu une réunion de concertation. Au cours de cette réunion, il n'y a eu aucun sujet tabou. Nous avons évoqué la question des primes, le mode opératoire et le montant à accorder aux fonctionnaires. Nous y avons invité le ministère de l'Economie et des Finances. Nous avons obtenu un calendrier. Dès le 2 juillet, nous reprenons le paiement des primes, en commençant par le département de Man, ensuite le département de Korhogo. Nous achèverons le programme par le département de Bouaké. Nous aurons ainsi payé la première tranche des primes d'installation.
N.V.: Combien de fonctionnaires sont concernés?
E.D.G.: 8381fonctionnaires sont concernés par l'opération. Il s'agit de ce que nous appelons le premier regroupement. A l'issue du paiement, au mois d'octobre, nous tiendrons une deuxième réunion pour programmer le paiement de la deuxième tranche. Vous voyez que nous avons réussi à pacifier toute la zone s'agissant des primes. N.V.: A combien est estimé le montant des primes d'installation à verser aux fonctionnaires?
E.D.G.: Le gouvernement a mobilisé 1,900 milliard de FCFA pour la première tranche du premier regroupement. Cette somme a été mobilisée par le ministère de l'Economie et des Finances. Cela démontre, dans cette période difficile, la détermination du gouvernement à donner un coup de fouet au redéploiement de l'Administration.




Interview réalisée par Allan Aliali allanaliali2005@yahoo.fr

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