samedi 23 juin 2007 par Notre Voie

Autrement dit avec un tel crayon, ce qui est écrit est écrit mieux, il est indélébile, ineffaçable. C'est ce qui explique pourquoi chacun de nous qui aimons et acceptons la volonté de Dieu est scotché? à son destin. Sur le destin, le philosophe Sénèque qui, très tôt, a compris cela, disait et je cite : Agunt volentem fata, nolentem trahunt (entendez, Le destin mène celui qui accepte, mais entraîne celui qui refuse?). Dans la vie de tous les jours, nous voyons clairement ceux qui acceptent leur destin et ceux qui le refusent et qui se prennent pour des dieux sur terre. Une dichotomie très perceptible dans le champ politique, fait de plus de retournements, de vanités, d'arrogances et de mépris que de sagesse et d'humilité. Il y a deux semaines nous disions (cf. Dire bien du 09/06/07, intitulé Désormais l'on voit et dehors et dedans leurs murailles?) que le ministre Zémogo Fofana ne reviendra pas sur sa décision de quitter son parti, le RDR. Une façon à lui de rompre le lien infantilisant et indécent de roi à sujet, de maître à esclave Que le roi (ou mentor) lui-même, qui se prenait pour un dieu et qui, pour accomplir son destin, avait choisi de plonger ses parents et sujets dans les ténèbres, avait été démasqué et qu'il ne pouvait pas s'en remettre. Tout cela a déjà été écrit par le crayon de Dieu et nous l'annoncions de la façon suivante (avec comme sous-titre : le temps de la chute du roi qui se prenait pour Dieu. Tout a un fin?). Il était une fois pas du tout lointaine un homme (un môgô), du nom de Nafafo. Il était certes loin d'être une figure de héros, mais il éclatait d'esprit, était d'un abord si agréable qu'il charmait beaucoup de monde et dans la cour royale où il avait fonction et dans sa région natale où il portait à lui seul le poids des combats et des mots d'ordre du roi. Mais le môgô, Nafafo, n'était pas heureux, et ceux qui avaient son commerce et amitié le savaient et en parlaient désormais sans se cacher. Preuve que la nature des choses est plus cachée qu'on ne la voit.
Trop meurtri par ce que le service du roi, Min-té-sôssô (Celui que nul ne doit contredire ou désobéir?) l'avait contraint à faire ou à accepter, Nafafo décida de mettre fin à toutes responsabilités dans la cour royale, pis de la quitter. Pour se frayer son propre chemin. Donnant ainsi écho à la phrase célèbre du poète espagnol Antonio Machado, et je cite : Caminante, no hay camino, se hace camino al andar !? (Piéton ou voyageur, il n'y a pas de chemin, l'on fait son chemin en marchant). Magnifique (mougnifik?, disent les Russes). Pour Nafafo, ce départ sonnait la rupture urgente d'un lien infantilisant et indécent, à savoir le lien maître-esclave, roi-sujet Ah, quand les murailles idéologiques se fissurent avant de s'effondre ! Ah, quand arrive la fin des grandes illusions !
Quant au roi Min-té-sôssô, il se prenait pour le second de Dieu, alors qu'au fond, il ne croyait en rien, sauf à l'argent et au pouvoir qu'il respirait. La légende établie par ses soins et avec une telle ténacité parle encore de sa fortune colossale, mais diantre et diable qu'il était avaricieux sur le terrain, que dis-je, d'une avarice indicible, voire inexplicable vis-à-vis de ses sujets prêts à mourir pour lui. Au fond, le roi Min-té-sôssô était non pas un type pauvre mais un pauvre type qui avait choisi le mensonge et le bluff pour faire son chemin dans le monde et quelle obsession à renier ses origines ! C'est l'écrivain français La Bruyère qui nous apprend ceci : S'il est vrai que l'on soit pauvre par toutes les choses que l'on désire, l'ambitieux et l'avare languissent dans une extrême pauvreté?. Ambitieux et avare envers les siens était le roi-pygmalion. Rancunier, il était aussi comme un âne rouge venu du proche royaume des hommes intègres Informé du départ de Nafafo de la cour royale, le roi s'en trouva fort offensé. Imaginez sa surprise, lui qui croyait avoir tout verrouillé? alors qu'il ne contrôlait presque plus rien. Preuve que derrière les murailles hautement montées, le doute, l'interrogation, la désillusion avaient désormais pris la place de l'autoritarisme monarchique (dépassé, obsolète). Imaginez encore sa colère qui tordit son visage, imaginez enfin son dépit et même sa volonté de mater ce culot ou lèse-majesté. N'ayant aucun souci du mot juste (celui que recommande la sagesse), le roi Min-té-sôssô s'engagea dans un simplisme qui divisa sa cour en un nous? arrogant, égoïste et un eux? méprisant et d'exclusion qui renvoyait à tous ceux qu'il avait acceptés dans la cour royale, malgré leur condition de bâtard de la famille régnante. Et comme l'on peut chasser aussi facilement tout bâtard (nyamôgôden bataraden), il dira menaçant : Que ceux qui veulent partir partent !? Curieux langage, mais aussi curieuse posture d'un roi qui semble devenu, en un temps de défiance d'un collaborateur, un humain ordinaire avec des humeurs mal contenues. Pire : un dieu déchu, indigne. Et, comme le dit si bien Nicolas Le Roux, il suffit de juger le prince indigne pour se soustraire au devoir d'obéissance. Mieux : de faire de chacun un justicier et de tout roi un gibier? (cf. 1er Août 1589. L'assassinat D'Henri III, Gallimard, Paris?). Fin du conte qui révèle que le môgô Nafafo ne revint guère sur sa décision de départ. Le roi devenu un humain ordinaire, voire un gibier fit l'objet (et il en souffrit, perdit les pédales) de critiques les plus basses et même de railleries de ses ex-sujets soumis et voltigeurs désormais prêts à lui rappeler ses origines. Le royaume éclata. Forcément. Preuve qu'avec le slogan vivre ensemble? tout est possible, même le pire (ou divorce). Sur le champ de ses décombres, c'est Nafafo qui rafla la mise (le gros lot) comme Henri IV le fit à la place de Henri III. L'histoire est aussi répétition et ce qui doit arriver arrive toujours, malgré les imprécations de théologiens musulmans hargneux sollicités qui mélangent religion et politique. Un vrai inceste. Dire que tout cela (y compris la mobilisation des chefs religieux pour éteindre le feu) n'est qu'épiphénomène c'est mal cacher son intranquillité?. Ce n'est qu'un début Le châtiment de Dieu ne fait que commencer. Ce que le crayon sans gomme déjà écrit.




Koné Dramane

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