vendredi 22 juin 2007 par Nord-Sud

Le capitaine Luther Ouali, "cerveau" présumé d'une tentative de putsch contre le président du Burkina Blaise Compoaré, avec l'aide du régime ivoirien s'est évadé de la prison de Ouagadougou.


Arrêté en septembre 2003 pour tentative de coup d'Etat contre le président Blaise Compaoré, le capitaine Ouali Diapagri Luther a été jugé et condamné à dix ans de prison ferme lors d'un procès retentissant qui s'est tenu du 6 au 17 avril 2004. Selon le commissaire du gouvernement près de la justice militaire, le magistrat militaire de 3è classe, Jean Claude B. Bagoro, l'ancien officier qui bénéficiait d'une permission de sortie de la prison centrale de Ouagadougou qui courait du 7 au 11 juin n'a plus regagné sa cellule. Il était sorti pour se faire constituer les dossiers de la pension militaire dont le délai arrivait à échéance. Aujourd'hui nous nous rendons compte que Ouali a abusé de la confiance que la justice avait placée en lui, a déploré M. Bagoro appelant la population à signaler la présence de l'ancien officier militaire aux autorités judiciaires. En avril 2004, le capitaine Ouali a été jugé avec dix militaires et deux civils pour tentative de coup d'Etat éventé en octobre 2003. Le président du Front des forces sociales (Ffs, un parti sankariste), Norbert Michel Tiendrébéogo aujourd'hui député ainsi qu'un pasteur, Israël Paré étaient les deux civils poursuivis dans ce procès. Le premier avait été relâché et le second condamné à six mois avec sursis. Parmi les militaires condamnés figuraient un ancien garde du corps rapproché du président Compaoré, le sergent Babou Naon et quatre autres soldats. Deux d'entre eux ont bénéficié d'une grâce présidentielle en 2006.

Le public se rappelle que le capitaine Ouali avait dénoncé lors de son procès ce qu'il a nommé la Compaorose. Selon les responsables judiciaires, les deux hommes ont eu un comportement exemplaire depuis leur incarcération à la Maco. Le 21 décembre dernier, ils avaient en effet refusé de quitter leurs cellules lorsque des centaines de soldats ont ouvert les portes de la prison laissant échapper des centaines de détenus. S'il est repris par la gendarmerie ou la police, le capitaine Ouali pourrait être condamné à nouveau cette fois-ci pour fuite.

Pour mémoire, le capitaine Ouali était accusé de trahison et de collusion avec une puissance étrangères, notamment la Côte d'Ivoire voisine. Au cours du procès, il avait admis s'être rendu à Abidjan et avoir reçu quelque 76.000 euros de "son vieil ami" le colonel Raphaël Logbo, un des aides militaires du président ivoirien Laurent Gbagbo. Mais il avait souligné que cet argent n'était pas destiné à financer un coup d'Etat au Burkina.




De notre correspondant permanent à Ouaga, Andy Traoré

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023