La parfaite entente entre le Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume et le président de la République Laurent Gbagbo, pour sortir la Côte d'Ivoire de 5 années de crise est peut-être mal perçue par les extrémistes des Forces Nouvelles, parmi lesquels se trouvent les combattants de Morou Ouattara à Bouna. Ils terrorisent les paysans et les commerçants. Ils leur arrachent de l'argent et les vivriers sous la menace des kalachs qu'ils détiennent toujours. M. Hien Sié, planteur de son état, n'est pas du tout content de Morou Ouattara, qui ne réagit pas face aux actes de vol et de pillage perpétrés par ses éléments. "Nous ne comprenons pas le comportement des combattants de Morou. Ils sont toujours en armes sur les différents postes à travers tout le département. Lorsque nous passons, ils nous arrachent tous nos maniocs, igname, etc., et leur patron ne dit rien", s'est-il plaint.
Dame Palé Salimata ne dit pas le contraire. Elle est même très amère contre Morou Ouattara. Elle dit ne pas comprendre le comportement des forces qui sont disséminés partout dans les villages et campements. Selon elle, Soro Guillaume devrait donner des instructions au commandant de cette unité pour regrouper ses éléments en attendant le désarmement. Mais force est de constater que les Force Nouvelles, à l'aide de leurs armes, continuent de terroriser les habitants. Le comble a été constaté le dimanche 17 juin 2007, jour de marché à Bouna. Ce jour-là, les commerçantes et les commerçants sont venus de partout pour vendre leurs produits. Malheureusement, sur le chemin de retour plusieurs femmes ont été dépouillées de leur argent par les éléments de Morou Ouattara sous la menace de leurs armes. Ainsi, pour exprimer leur mécontentement, ces pauvres infortunées ont rebroussé chemin et se sont rendues au domicile du roi de Bouna, aux environs de 17h, pour lui demander d'interpeller Morou Ouattara et ses éléments. Devant la détermination des commerçantes et de certaines victimes, le roi a pris l'engagement de convoquer au plus tôt Morou Ouattara pour faire arrêter immédiatement ces actes de pillage et de vol.
Jean Goudalé Envoyé spécial à Bouna