vendredi 22 juin 2007 par Fraternité Matin

Le thème: Langues maternelles et construction nationale? et le slogan: Je parle, je lis, j'écris ma langue et toi?? constituent la trame de la 4e édition de la quinzaine des langues maternelles, débutée le 6 juin et qui prendra fin demain. La cérémonie d'ouverture, à laquelle ont pris part, mercredi, à la Librairie de France Groupe, au Plateau, plusieurs professionnels de la linguistique et du livre a été l'occasion pour ceux-ci de réaffirmer l'importance et le rôle des langues maternelles dans le développement de la Côte d'Ivoire. Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Kouadio Komoé, qui coprésidait cette cérémonie avec le ministre de l'Education nationale a plaidé, à cette occasion, pour la promotion et la prise en compte effective des langues ivoiriennes, gardienne des traditions, véhicule et expression de la culture?, dans les programmes nationaux d'enseignement. Car, a-t-il argué: Les spécialistes en linguistique, en pédagogie et en didactique se sont aperçus que la maîtrise de la langue maternelle par l'enfant est un outil indispensable qui permet à celui-ci de mieux s'inscrire dans le processus de l'enseignement, de l'apprentissage. Ainsi, un système éducatif qui ignore nos langues et l'influence qu'elles exercent sur les capacités d'apprentissage des élèves serait en lui-même incomplet et inefficace?. Insistant, en outre, sur l'importance de ces langues dans la recherche de cohésion sociale, le ministre soutiendra: La langue est toute chargée de mémoire, de philosophie et d'idéologie. Les langues maternelles constituent nos racines, nos repères et portent les valeurs essentielles qui fondent notre identité. La connaissance et la pratique de la langue de l'autre peuvent être un instrument de rapprochement et de lutte contre la méfiance qui obstrue les possibilités de dialogue, mais aussi de passeport qui nous autorise à pénétrer dans l'univers de peuples que nous croyions inaccessibles. Mieux, la maîtrise de la langue constitue un rempart contre les préjugés et les idées préconçues?.
Principal initiateur de ce projet, en partenariat notamment avec la Librairie de France Groupe, le Service autonome d'alphabétisation et l'Institut de Linguistique appliquée, Mme Mical Dréhi Lorougnon, PDG des Editions Livre Sud (EDILIS), a également soutenu que le français, seule langue d'enseignement, ne doit pas constituer un obstacle à l'expansion des langues maternelles qui sont aussi un facteur important dans le processus de développement social?. Bien au contraire, soulignera-t-elle, Notre richesse linguistique et culturelle devra être le symbole d'une parfaite cohésion sociale. Notre pays a plus de 60 langues, 60 cultures, une richesse qu'il nous faut faire fructifier. Chaque langue est une brique pour construire notre pays. Que chacun apprenne au moins 5 langues, les parle, les écrive et les lise couramment. Ce n'est pas un défi que nous lançons à nos gouvernants ; nous voulons plutôt aider la société à développer un environnement lettré en langues maternelles par le renforcement des capacités des structures éditoriales existantes?. Notons que la quatrième édition a démarré par des séances d'initiation à la lecture et à l'écriture en langues maternelles. En plus du concours du meilleur polyglotte, l'édition de cette année a enregistré le concours du meilleur lecteur et du meilleur scripteur en langues maternelles. La cérémonie a pris fin avec la récompense des lauréats et un hommage à feu Mel Gnamba Bertin pour sa contribution à la promotion des langues maternelles.

Mayane Yapo

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