La communauté internationale doit s'engager très fortement aux côtés des acteurs du pays pour assurer une mise en ?uvre effective et rapide de la matrice opérationnelle issue de l'Accord politique de Ouagadougou. C'est le v?u exprimé hier, par M. Georg Charpentier, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'opération des Nations unies, Représentant résident du PNUD, Coordonnateur résident des activités opérationnelles du Système des Nations unies en Côte d'Ivoire et Coordonnateur humanitaire. C'était au cours du point de presse hebdomadaire qu'il a animé au siège de l'ONUCI, à Sebroko et qui marque son véritable contact avec la presse depuis sa nomination, le 27 mars dernier. La table ronde que le gouvernement organise le 27 juin à Yamoussoukro et ciblée sur le financement des différentes opérations est une occasion, selon lui, pour les partenaires de la Côte d'Ivoire, de lui apporter l'appui nécessaire. J'en appelle aux partenaires internationaux pour que nous nous engagions de manière solide et évidente. Telle est sa suggestion pour rendre le processus de paix irréversible. De nationalité finlandaise, M. Charpentier a remplacé le Sénégalais Abdoulaye Mar Dièye. Témoins du dialogue direct à Ouaga où il a exercé précédemment avant sa nomination en Côte d'Ivoire, il dit avoir compris l'esprit et l'engagement des négociateurs durant les pourparlers. D'où sa confiance en l'application de l'Accord qui en résulte.
J'ai eu la chance de sentir de près l'esprit positif, très engagé lors du dialogue direct. Je suis donc animé par le sentiment de confiance de ce que le processus a toutes les chances d'aboutir, s'est réjoui l'adjoint d'Abou Moussa.
Il a annoncé une adaptation de la stratégie d'action dans le domaine humanitaire en tenant compte du nouveau contexte marqué par l'Accord de Ouaga. La stratégie sera recentrée et ciblée dans le sens d'un accompagnement des institutions nationales plutôt qu'une approche substitutive. La raison, a-t-il expliqué, c'est que la situation s'est améliorée aujourd'hui. Nous sommes dans un contexte de sortie de crise, de relance économique et non de gestion de crise. Les actions pourront ainsi être dirigées en direction de la région du Moyen-Cavally où la situation humanitaire est encore difficile, comme il l'a constaté lors de ses visites à Guiglo et Bangolo mais aussi en faveur du Nord, à travers un appui au redéploiement de l'Administration. En particulier, pour la restauration des infrastructures de base, notamment l'administration éducative et sanitaire. Mon appréciation est que le processus avance, a dit le conférencier. Même s'il reconnaît quelques retards par rapport au chronogramme de Ouaga. Retards attribués à des problèmes techniques et logistiques mal appréciés. Je ne pense pas qu'on puisse parler de blocage, les choses avancent, a-t-il ajouté. S'agissant du démantèlement des milices, il pense que le cabinet du Premier ministre ou le Centre de commandement intégré est mieux placé pour y répondre. En ce qui concerne le système de gestion de sécurité de la Côte d'Ivoire, Georg Charpentier a indiqué qu'il est établi à partir de données purement sécuritaires définies par les Nations unies et non humanitaires ou politiques. Abidjan et ses environs se situent dans la phase 3, quand la région du Moyen-Cavally est à la phase 4. Les phases vont de 1 à 5. Il a enfin précisé que sa désignation à ce poste n'est en rien le résultat d'un lobbying mais la conséquence d'une décision onusienne. Et ce, sur la base de sa carrière professionnelle.
Paulin N. Zobo Action pour la France? soutient Ouaga
Le mouvement Action pour la France se félicite de l'Accord de paix signé à Ouagadougou par les deux belligérants et met en garde quiconque ne voudra pas l'appliquer correctement. C'est son président Gouali Dodo Basile Junior, député PDCI, qui l'a dit, hier, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée à Versus Bank. S'inscrivant dans la dynamique de paix, Action pour la France, selon son président, compte organiser une caravane dans les communes d'Abidjan. Aussi demande-t-il aux Ivoiriens qui, à un moment donné de cette crise, ont développé en eux un sentiment anti-français, de reconsidérer leur position. La France n'a jamais été et ne sera jamais l'ennemi de la Côte d'Ivoire et des Africains. Nous gagnerons en nous pardonnant mutuellement. Car la vraie paix se fait avec tout le monde dans la communion saine.
Au nombre des actions futures du Mouvement, il est prévu ce qu'il est convenu d'appeler la Nuit de l'amitié ivoiro-française, le 13 octobre prochain, au palais de la culture. Le député Gouali Dodo et les membres du Mouvement envisagent de visiter toutes les entreprises françaises représentées en Côte d'Ivoire ainsi que les Ambassades des pays francophones et de certains pays amis de la France. Il a, au cours de cette conférence, indiqué que les ivoiriens ont besoin de la France et de la communauté française vivant en Côte d'Ivoire pour les aider à asseoir une vraie démocratie. Au nom du Mouvement, le député Gouali Dodo a félicité le Président Nicolas Sarkozy pour sa brillante élection et pour la large majorité que les Français viennent de lui offrir à l'Assemblée nationale afin de mieux engager ses réformes. Il envisage de rencontrer le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro Guillaume pour leur réaffirmer son soutien à l'Accord de Ouagadougou.
Emmanuel Kouassi