vendredi 22 juin 2007 par Autre presse

La FIJ, l'UJAO et le SYNPICS ont appris avec indignation l'arrestation et l'emprisonnement de cinq journalistes et un enseignant pour offense au chef de l'Etat suite à la publication d'un article sur un sujet de dissertation d'élèves portant sur le scandale sexuel d'un président imaginaire.

La FIJ, l'UJAO et le SYNPICS dénoncent la violence et les voies de fait qui ont été exercées ce matin contre des manifestants dont Ibrahim Famakan Coulibaly Président de l'UJAO.

A l'occasion d'une marche pacifique (et autorisée par les autorités de l'Etat), organisée par la presse malienne ce jeudi 21 Juin 2007 à Bamako pour protester et demander la libération de 5 journalistes actuellement en prison, des éléments des forces de l'ordre ont violemment agressé le Président de l'Union des Journalistes de l'Afrique de l'Ouest (UJAO) et Président de l'Union Nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), Monsieur Famakan Coulibaly.

Les forces de sécurité ont également fait usage de gaz lacrymogène contre les journalistes protestataires, qui ont manifesté devant le Ministère de la justice pour la libération de leurs collègues

L'agression s'est produite devant le Ministère de la Justice. M. Coulibaly se trouvait jeudi après-midi en Réanimation à l'Hôpital Gabriel Touré de Bamako.

La FIJ, l'UJAO et le SYNPICS dénoncent vivement cette agression et appellent l'attention des organisations de medias et de défense des droits humains sur les dérives graves et violations flagrantes de la liberté d'expression et de la Presse au Mali.

Le journaliste malien Seydina Oumar Diarra du quotidien Info Matin est détenu à la Prison de Bamako depuis le jeudi 14 juin 2007 pour Offense au Chef de l'Etat, suite à la publication, le 1er juin dernier, sous le titre La maîtresse du Président de la République, d'un commentaire et du texte d'un sujet de dissertation donné à des élèves d'un lycée privé de Bamako par un professeur de français et censeur dans l'établissement. Ce dernier est également en prison.

Dans un message aux plus hautes autorités maliennes, le Président de l'UJAO, Ibrahim Famakan Coulibaly, avait demandé la libération de M. Diarra, déplorant que au moment où un mouvement d'ensemble est entrepris pour la consolidation de la Liberté de la Presse et où des progrès sont notés dans ce sens en Afrique de l'Ouest, le Mali vienne donner un très mauvais exemple, par un acte qui constitue un recul grave dans ce pays .

Quatre journalistes, Hameye Cissé, directeur de publication du Scorpion, Sambi Touré directeur de publication de Info Matin, Alexis Kalambry, directeur de publication des Echos et Ibrahima Fall, directeur de publication du Républicain, ont été mis en prison pour complicité d'offense au chef de l'Etat pour avoir repris, dans leurs journaux l'article qui a valu à Seydina Oumar Diarra l'emprisonnement.

La FIJ, l'UJAO et le SYNPICS condamnent ces violences contre les journalistes au Mali et demandent au Président Amadou Toumani Touré de mettre fin à ces attaques contre la liberté d'expression au Mali et de faire en sorte que les auteurs de la violence contre la manifestation autorisée soient punis conformément à la loi.

Les trois organisations suivent attentivement l'évolution de cette situation et comptent déposer dans les plus brefs délais une lettre officielle de protestation auprès des autorités maliennes accréditées a Dakar.

La FIJ envisage d'envoyer dans les jours qui viennent au Mali une délégation officielle.

Les organisations de médias en Afrique de Ouest en appellent à la solidarité de tous les démocrates et militants des libertés de condamner unanimement les attaques barbares perpétrées contre nos confrères

FIJ, UJAO, SYNPICS

Source: APPA

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