jeudi 21 juin 2007 par Fraternité Matin

Le Président sud-africain, Thabo Mbeki, a reçu, hier, en Afrique du Sud, dans son bureau du Cap, le Premier ministre ivoirien, Soro Guillaume. Le président sud-africain Thabo Mbeki, a reçu hier, le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et l'a félicité pour les avancées dans le processus de paix en Côte d'Ivoire.
Je suis très, très satisfait des progrès accomplis pour la pacification du pays, la réunification et tout le reste?, a déclaré le président sud-africain lors d'une conférence de presse commune à l'issue de l'entretien. Mbeki, qui a joué un rôle diplomatique de premier plan dans les négociations sur le processus de paix ivoirien jusqu'à l'an dernier, a reçu le chef de l'ancienne rébellion des Forces nouvelles (FN) dans son bureau du Cap, la capitale parlementaire sud-africaine. Présentant Soro comme un Africain très important?, il l'a assuré du soutien continu de l'Afrique du Sud au processus de paix. Mbeki a accepté l'invitation de Soro à assister à la cérémonie de la Flamme de la paix?, dont la date n'est pas fixée, au cours de laquelle des armes doivent être déposées en symbole du début du désarmement. A partir de cette cérémonie, le désarmement sera lancé sur la totalité du territoire ivoirien?, a déclaré Soro, dont les propos en français étaient traduits par un interprète. Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef des FN ont conclu un accord début mars, au terme duquel Soro a remplacé Charles Konan Banny, qui avait été désigné au poste de Premier ministre par Mbeki en 2005 dans le cadre de sa médiation sous les auspices de l'ONU, qui n'avait pas abouti. Je suis venu le remercier pour son assistance dans notre processus de paix?, a déclaré mercredi Guillaume Soro à propos du chef de l'Etat sud-africain. L'accord du 4 mars prévoit l'instauration d'un dialogue avec l'opposition, le désarmement, la réunification du pays, la création d'un service national civil, ainsi que la mise en oeuvre d'un programme d'aide aux populations déplacées par les combats. Le pays est divisé entre le nord rebelle et le sud fidèle au Président Gbagbo depuis un coup d'Etat manqué en 2002, qui avait dégénéré en un début de guerre civile.
Soro a ajouté que le processus d'inscription des électeurs avait démarré avec le déploiement d'officiers administratifs à travers le pays, et qu'il fonctionnerait à plein régime d'ici la fin juin.
Il n'a pas été aussi précis sur la date des élections générales, sans cesse repoussées depuis la fin du mandat de Gbagbo en 2005. Les élections auront lieu quand tous les Ivoiriens seront prêts?, a-t-il dit, ajoutant que la date serait fixée par la commission électorale ivoirienne. Le problème principal en ce moment en Côte d'Ivoire est d'assurer la paix. Nous voulons que les élections soient un succès. Nous devons aussi résoudre la question de l'armée, de la réunification?, a-t-il ajouté. L'ONU avait fixé l'échéance pour les élections présidentielle et législatives à fin 2007. La semaine dernière, le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la crise ivoirienne, a estimé que le scrutin pourrait avoir lieu au premier trimestre 2008.
AFP
Le calumet de la paix. Le Président Thabo Mbeki avait été voué aux gémonies par les Forces nouvelles et l'opposition politique ivoirienne qui l'ont accusé de collusion avec le Président Gbagbo dans le règlement de la crise. Son strict respect pour la Constitution et son refus d'accorder une place prépondérante à la volonté de la communauté internationale au détriment de celle du Chef de l'Etat et du peuple de Côte d'Ivoire, lui avaient valu d'être traité de "vendu opposé à la paix". Bref, le Président sud-africain n'était plus du tout le bienvenu dans la médiation qui lui avait été confiée et qui avait pourtant suscité au départ l'approbation de tous les acteurs. Cette situation malencontreuse avait amené la communauté internationale, l'UA y comprise, à demander le retrait pur et simple de M. Mbeki de la médiation ; chose à laquelle il a dû se soumettre l'année dernière. C'est pourquoi, l'on est heureux de constater que celui qui était hier considéré comme persona non grata dans la crise ivoirienne, est aujourd'hui remercié par le Premier ministre Soro Guillaume, secrétaire général des Forces nouvelles, pour "son assistance dans notre processus de paix". Cela, de toute évidence, est la preuve que la paix est effective aussi bien entre Ivoiriens qu'avec ceux qui se sont impliqués, à un moment donné, dans la résolution de la crise. Thabo Mbeki fait partie de ceux-là. Que les deux hommes, Mbeki et Soro, fument le calumet de la paix, est une raison supplémentaire de joie pour les Ivoiriens. Qui, depuis l'Accord de paix de Ouagadougou, vont inexorablement vers la réunification de leur pays et vers une paix durable.

Abel Doualy

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