mercredi 20 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Pour la énième fois, l'enseignement primaire public est encore dans l'impasse. Et ce depuis le 14 juin dernier. Malgré l'appel du ministre de l'Education nationale à la reprise, le MIDD semble ne pas être concerné par cet appel. Et la menace sur l'examen du CEPE et du concours d'entrée en 6ème ne fait l'ombre d'aucun doute.

"Je lance un appel à la raison, au bon sens et à la responsabilité de tous les instituteurs pour la reprise des cours le lundi 18 juin 2007. Ce, après la rédaction d'un projet de décret consensuel ". Tels sont les propos de Gilbert Bleu-Lainé, ministre de l'Education nationale. Mais, cet appel ne semble pas s'adresser aux responsables du MIDD, les instituteurs sont tout simplement restés chez eux. Et, la réplique du premier responsable du MIDD, Mesmin Comoé, s'est pas fait attendre . Dans la parution de ''Frat-Mat'' hier, il a répliqué en ces termes : " Les instituteurs sont déterminés, ils ne sortiront pas de cette lutte sans le décret que nous réclamons ". Alors face à la détermination des instituteurs de rester sourds à l'appel du ''patron'' de l'Education nationale, plusieurs partenaires du système éducatif, observateurs, parents d'élèves s'interrogent d'une part sur ce que fera le ministère. Et d'autre part sur ce que cache la demande aux directions régionales, inspecteurs directeurs écoles .Cela sous-entend-elle la prise de sanction envers des enseignants qui ne reprendront pas le chemin de l'école ? Doit-on annoncer que le ministre Bleu-Laîné veut opposer la fermeté aux instituteurs grévistes ? Attendons de voir. L'Etat est le véritable responsable de la surenchère des syndicats. Et les cas sont légion. Le plus récent est la signature du décret n° 2007-80 du 14 mars 2007, portant modification et complément du décret n° 93-880 du 17 novembre 1993, déterminant le droit au logement ou à une indemnité contributive au logement en faveur de certains fonctionnaires et agents de l'Etat. Qui en son article 4 stipule clairement que sont exclus du bénéfice de l'indemnité contributive au logement, ''tout instituteur logé dans une maison d'astreinte, tout instituteur ayant une indemnité de logement liée à une nouvelle fonction et tout instituteur mis à disposition''. Contre toute attente, le décret n° 2007-80 du 14 mars 2007, n'ayant pas encore connu un début d'exécution, voilà qu'un projet de décret est rédigé entre le ministère de l'Education nationale et les responsables de MIDD pour abroger le précédent décret. D'où la surenchère du MIDD de voir ce nouveau décret signé avant la reprise des cours et la colère de certains syndicats qui avaient applaudi la prise du décret n° 2007-80 du 14 mars 2007 venant réparer une injustice qui était faite aux instituteurs. C'est pourquoi, des observateurs et partenaires du système éducatif s'interrogent sur la menace voilée du ministre de l'Education nationale exhortant les responsables des écoles à prendre leurs responsabilité.

Ce que ça va coûter à l'Etat
Lorsqu'on se réfère au rapport de présentation du projet de décret portant modification et complément du décret n° 93-880 du 17 novembre 1993, déterminant le droit au logement, on a une indemnité contributive forfaiture mensuelle au logement de 30 289 instituteurs concernés par le décret n° 2007-80 du 14 mars 2007. Et cette indemnité devrait coûter mensuellement à l'Etat 908 670 000F CFA. Or, avec le nouveau décret que le ministre se propose de présenter en conseil de gouvernement, cela va coûter à l'Etat plus de 1,5 milliard F CFA, par mois.

GAS

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