mercredi 20 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

La Commission de Bruxelles profite de la flambée des céréales pour vider ses silos à grains. Elle a annoncé, la semaine dernière, la mise en vente de 500 000 tonnes de maïs hongrois. Deux millions de tonnes sont encore à écouler. Ce sont les derniers feux du système dit d'intervention que les ministres de l'Agriculture ont décidé de démanteler pour le maïs. Lorsque les céréaliers de l'Union européenne ne parviennent pas à vendre leur récolte, parce que leurs prix de vente ne sont pas compétitifs, ils se tournent vers la Commission qui rachète la production à un prix garanti, fixé à 100 euros la tonne. Ce filet de sécurité protège encore la production de blé ou d'orge mais, plus pour très longtemps, celle du maïs. Pour la prochaine campagne, la Commission rachètera encore au total 1 500 000 tonnes de maïs, 700 000 tonnes pour la campagne suivante et enfin plus un seul kilo de céréales à partir de 2009. L'idée était dans l'air depuis plusieurs mois, la Hongrie s'y opposait fermement, pour des raisons bien compréhensibles puisqu'elle est, depuis son entrée, dans l'Union européenne le principal bénéficiaire des interventions en maïs. Estimant que les Hongrois produisent à outrance parce que le dispositif leur garantit un revenu, les experts de l'Union ont préféré le supprimer pour les contraindre à se diversifier en fonction de la demande du marché. Par ailleurs, la commissaire Marianne Fischer-Boehl trouvait la charge financière trop lourde pour le budget de la PAC. Toutefois, l'intervention sur le maïs peut être réactivée à tout moment si une crise l'exige. Brunot Hot, le directeur de l'office français des céréales, s'en réjouit. En matière agricole, l'absence totale de régulation s'avère risquée. Sur le marché du lait, par exemple, la disparition des stocks européens de beurre ou de poudre de lait laisse les pouvoirs publics impuissants face à l'envolée des cours qui s'est développée, ces derniers mois. La remise en vente contrôlée d'une marchandise permet de limiter la volatilité des cours très difficile à gérer pour les producteurs comme pour leurs clients industriels. Et puis l'intervention estimée trop onéreuse par Bruxelles dégage néanmoins de coquets bénéfices puisque les surplus sont, en principe, revendus à un prix supérieur au prix d'achat. Bruno Hot a fait un rapide calcul : pour les saisons 2004 et 2005, la Commission a racheté 3 millions de tonnes de céréales aux producteurs français, blé, orge et maïs confondus, un stock dont elle s'est déjà délestée, encaissant au passage une marge nette de 15 millions d'euros

Source RFI

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