Un bicéphalisme existe au Syndicat national des cadres supérieur de la santé depuis le 12 juin. Le Dr Sanago Adama, S.G du Synacass-ci (dissidence) explique les raisons de la tenue du congrès extraordinaire qui l'a porté à la tête de du syndicat.
Depuis le 12 juin, vous êtes le secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé, version dissidence. Pourquoi un bicéphalisme au Synacass-ci ? Que reprochez-vous à la gestion du Dr Amichia Magloire?
Il n'y a pas de dissidence au niveau du Synacass-ci. Le Synacass-ci reste le même syndicat. Il y a peut-être des problèmes d'incompréhension et de communication qui seront résolus d'ici peu, car je suis convaincu de la bonne foi de chacun des militants de notre syndicat. En effet, c'est le congrès extraordinaire du 12 juin qui s'est tenu à l'hôtel communal de Cocody qui a vu mon élection en tant que S.G du Synacass-ci. Nous ne reprochons rien à la gestion d'Amichia en tant que tel. Du moins personnellement. Tous les éléments du plan d'action que nous avons mis en place avec le dernier congrès de 2005 sont en train d'être résolus. Il faut dire que le Synaccass-Ci, c'est un travail de groupe et non un travail individuel. Le seul secrétaire général ne peut pas évoluer seul. Il faut tout un bureau autour de lui et à la base, les militants de base.
En fait, le S.G en tant qu'individu n'a pas de problème. C'est son poste qui a un problème avec les textes. Depuis octobre 2006, le Dr Amichia a été promu comme conseiller technique à la présidence de la République auprès de la cellule chargée de la gestion des déchets toxiques. Dans nos textes, il y a une incompatibilité entre les fonctions administratives et politiques de haut niveau. Il a été nommé par décret présidentiel N° 006/T1 du 13 octobre 2006. Et l'organe statutaire qui est l'organe garant de nos textes qui l'a constaté est rentré en possession de ces documents. Et cela, au cours d'une réunion de concertation avec le camarade Amichia le 5 novembre 2006 relative au problème de l'opération immobilière. Et c'est là que le déficit de communication a commencé. Il appartenait donc au Dr Amichia de faire un choix et de rendre sa démission 30 jours au plus tard. Et selon le conseil statutaire, c'est ce qui n'a pas été fait. C'est ce qui a motivé la convocation de ce congrès extraordinaire au cours duquel j'ai été élu.
Selon des sources, le Dr Amichia Magloire occupait ce poste juste le temps de résoudre le problème des déchets toxiques. Il avoue d'ailleurs avoir déposé sa démission dès que le problème d'incompatibilité lui a été posé
Ce sont des questions piège auxquels je ne souhaiterais pas répondre. Mais en tant que S.G du Synacass-ci, il m'appartient de vous apporter des éclaircissements. Selon le conseil statutaire, c'est vrai que le camarade dit avoir déposé une lettre de démission. Mais cette lettre est arrivée au conseil statutaire le 20 décembre. Vous comprenez que le délai a lui donné a largement été dépassé. Le conseil n'a donc pas accepté cette démission arrivée hors délai.
A partir de cet instant, Amichia ne pouvait plus diriger le Synacass-ci.
Pensez-vous que ce surplus de temps puisse permettre à un de vos supérieur, le Pr Kouassi Beugré d'ailleurs radié par l'A.G du 18 mai, de convoquer le congrès qui vous a porté à la tête du mouvement?
Retenez que le Pr Kouassi Beugré qui est le président du conseil statutaire (qui est un organe du Synacass-ci) n'a pas été radié. Nos textes sont clairs en la matière, une AG ne peut pas radier un membre du conseil statutaire. Les membres de ce conseil statutaire ont été élus au congrès ordinaire. Ils ne rendent compte que lors des congrès ordinaires. Les organes du syndicat sont clairs. Il y a le congrès, le conseil statutaire, l'assemblée générale, le bureau exécutif et les sections. Les membres du conseil statutaire sont élus au même titre que les secrétaires généraux au cours d'un congrès. Si vous prenez sur vous de radier les membres de ce conseil statutaire au cours d'une AG, cela est nul et de nul effet. Ceci leur a été signifié à plusieurs reprises. On a donc proposé au Dr Amichia de permettre la passation de charges entre lui et un de ses adjoints vu qu'il était occupé à d'autres tâches à la présidence. Ce qu'il a refusé. ()
Un montant de 337 millions du Synacass-ci par rapport à l'opération immobilière n'aurait pas été versé au promoteur. Ce bicéphalisme crée au sein du Synacass-ci n'est-il pas un moyen d'occulter ce problème?
Cette opération immobilière est déjà une affaire publique. Je ne voudrais pas me lancer dans une explication. Je pense qu'il faut laisser le soin à la justice de régler cette affaire. Je préfère ne pas entrer dans les détails.
Mais cette somme a-t-elle été versée oui ou non au promoteur?
Je préfère ne pas y répondre. Comme je vous l'ai dit, la justice nous situera.
En tant que S.G du Synacass-ci 2, avez-vous le soutien de la base?
Oui. Vous savez, je ne suis pas un inconnu dans le milieu. J'étais candidat au deuxième congrès du Synacass-ci contre le camarade Amichia en 2004. Il a été vainqueur et j'ai accepté. Et donc je me suis mis à sa disposition jusqu'à ma démission. Mais aujourd'hui, je considère que les textes sont clairs. Le conseil statutaire a lancé un appel à candidatures et j'ai postulé.
Que répondez-vous aux personnes qui disent que le Synacass-Ci 2 est à la solde du pouvoir en place?
Il n'y a aucun lien entre nous et le Fpi. En 2005, lorsque je me suis présenté au poste de secrétaire, les camarades m'ont traité d'être un membre de l'Udpci.
Interview réalisée par Touré Yelly