Le ministre des Transports est en voie de rompre le calme précaire qui prévaut dans le secteur des transports terrestres. Alors que le projet peine à faire l'unanimité au sein des professionnels, El Hadj Toikeusse Mabri a convoqué le 5 juin, une réunion aux fins d'étendre le ticket unique à l'ensemble du territoire. L'initiative ministérielle est considérée par une partie des transporteurs comme une offensive tendant à légaliser une mesure anticonstitutionnelle et moralement inacceptable. Un groupe de mouvements syndicaux ont menacé hier à Abidjan de reprendre la lutte si M. Toikeusse Mabri ne renonçait pas au ticket de la honte. Il faut que le ministre revienne sur sa décision d'étendre le ticket unique. S'il ne le fait pas nous allons tout paralyser et exiger sa démission. S'il s'entête, il sera responsable de tout ce qui adviendra, a menacé le porte-parole Adama Touré, sous les vivats de ses camarades. Pour lui, les transporteurs n'accepteront pas d'être les vaches à lait d'un parti politique. Nous ne voulons plus de leader de parti politique à la tête de ce ministère car chaque fois qu'on les nomme le premier souci est de créer des mécanismes iniques pour financer leurs campagnes électorales, a-t-il ajouté. Adama Touré a réclamé la mise en puissance de la commission de suivi des barrages routiers. Nous devons tous travailler au démantèlement des barrages anarchiques au lieu de cautionner le racket d'Etat. Bien avant lui, d'autres collectifs ont fustigé cette mesure qui vient institutionnaliser le racket. Nous ne voyons pas la nécessité de venir s'encombrer de ce document. Parce qu'il ne résout en rien le racket qui va grandissant. Pire, il a favorisé l'émergence d'une autre race de loubards particulièrement violents. Je pense que le ministre gagnerait plutôt à lutter contre la prolifération des syndicats, a plaidé Moussa Ouattara chauffeur sur la ligne Abobo-Anyama. Edouard Bailly, président de l'union des propriétaires de taxi-compteurs a abondé dans le même sens, invitant Mabri à marquer positivement son passage au ministère des Transports.
Lanciné Bakayoko