mercredi 20 juin 2007 par Notre Voie

Les membres du Conseil de sécurité ont animé hier une conférence de presse à l'ONUCI pour faire le point de la visite de deux jours qu'ils ont effectuée à Abidjan. Après une brève déclaration du chef de mission, c'est l'ambassadeur de France qui a répondu à toutes les questions des journalistes.
Nous vous proposons de larges extraits de l'intervention de SEM Jean Marc De La Sablière.

Le Front : Qu'en est-il du poste du Haut Représentant pour les élections ?
Jean Marc De La Sablière : Avec les autorités ivoiriennes et le ministre Burkinabé des affaires étrangères, nous avons évoqué la question du rôle de l'Onu dans l'organisation et la certification des élections. L'ambassadeur du Pérou a expliqué que la certification des élections par la communauté internationale est importante. C'est ainsi qu'on pourra s'assurer qu'il n'y a pas de contestation et garantir par la même occasion que la solution qui a été apportée à la crise est une solution durable.
Nous traiterons de cette question dans une résolution que nous allons adopter avant la fin du mois au Conseil de sécurité. Nous tiendrons compte des recommandations du secrétaire général des Nations unies, de ce que ce nous ont dit le représentant du médiateur et les parties ivoiriennes. Après avoir écouté les parties, le Conseil de sécurité travaillera avec le facilitateur.
L'essentiel pour nous est de garantir la crédibilité du processus électoral.

Le Temps : Quel est le rôle exact de l'ONUCI dans ce processus de paix guidé maintenant par le seul accord de Ouaga ?
J M S : Ecoutez, l'ONUCI et toutes les forces impartiales ont un rôle fondamental. Le président, le Premier ministre et le facilitateur ont souhaité que les Nations unies aident à la mise en ?uvre de l'accord de Ouagadougou. D'ores et déjà, vous savez que l'ONUCI et la force Licorne aident à la mise en ?uvre des dispositions de l'accord de Ouaga. Par ailleurs, les Nations unies auront un rôle à jouer dans la préparation et la certification des élections comme le souhaite tout le monde. Maintenant, les accords de Ouagadougou marquent un tournant très important. Les Ivoiriens se sont appropriés le processus de paix et la communauté internationale s'en réjouit. Il faut donc s'adapter à cette évolution nouvelle. Nous avons parlé avec le président, le Premier ministre et le facilitateur du mécanisme par lequel la communauté internationale pourra suivre l'application de l'accord de Ouagadougou. La tendance du Conseil de sécurité, c'est d'écouter le facilitateur. En effet, l'accord de Ouagadougou contient une disposition fondamentale : c'est le rôle accordé au facilitateur. Et le Conseil de sécurité est à l'écoute de ce que le facilitateur dit.

A.F.P : Justement, le facilitateur avait déjà indiqué que le délai de février 2008 lui paraissait crédible pour la tenue des élections. On sait que la résolution 1721 prévoit les élections avant le 31 octobre. Selon ce qu'on a appris en Côte d'Ivoire, il faut techniquement 10 mois à partir du démarrage des audiences foraines. Avec ces conditions, croyez-vous que le délai du 31 octobre est encore tenable ?
J M S : Nous avons évoqué la question du délai avec tous nos interlocuteurs. Ce n'est pas au Conseil de sécurité de vous dire exactement la date des élections. Ce n'est pas à nous de le décider. Ce serait une erreur fondamentale que de penser que nous puissions nous en décider. En revanche, nous avons dit qu'il est dans la mesure du possible important que les échéances soient respectées. C'est important parce qu'au Conseil de sécurité, nous avons une certaine expérience des sorties de crise. Nous savons que lorsque les parties s'entendent entre elles sur une sortie de crise et qu'elles se fixent elles-mêmes un calendrier. Au fond, le respect du calendrier entretient la dynamique du règlement de la crise.
Voilà pourquoi, nous souhaitons au maximum que ces échéances soient respectées. Par ailleurs, le peuple ivoirien doit comprendre que la communauté internationale est engagée dans le règlement de très nombreuses crises. Les besoins exprimés sont très importants. Notre souhait, c'est que les différents calendriers soient respectés pour que nous puissions affecter les moyens à d'autres pays.
Maintenant pour les délais, il faut retenir que le plus important c'est d'avoir de bonnes élections. Mais encore une fois, ce n'est pas au Conseil de sécurité de fixer la date. Notre espoir c'est que les délais soient respectés.

Fraternité Matin : Quelle suite le Conseil de sécurité a-t-il donné à l'augmentation des forces de l'Onuci qui avait été à l'époque recommandée par le secrétaire général de l'ONU ?
J M S : Nous sommes dans une situation nouvelle. La situation nous semble beaucoup calme. Nous devons discuter du renouvellement du mandat de la mission. Pour le moment je ne peux pas vous dire ce que le Conseil de sécurité décidera. Mais la tendance est à un moment donné de faire le point au moment où le DDR et l'identification seront largement engagés. A ce moment, nous devrons évaluer les besoins. Notre souci est de faire en sorte que les forces que nous mettons sur le terrain correspondent aux besoins.

Fraternité Matin : Avez-vous évoqué la levée des sanctions contre certaines leaders des jeunes et un ex-chef rebelle ?
J M S : La question n'a pas été spécifiquement évoquée. Nous avons discuté de la levée de l'embargo. Des demandes ont été formulées concernant du matériel destiné à la police. Nous avons reçu une lettre du facilitateur à ce sujet. Voilà ce que je peux dire. La question des mesures précises n'a pas été évoquée. Le comité des sanctions n'a encore reçu aucune demande en ce sens.









Propos recueillis par Faustin Yao K.

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