mercredi 20 juin 2007 par Fraternité Matin

Le détournement de 1,4 milliard de la coopération belge a fait une grosse victime. Le directeur général adjoint de la Banque nationale d'investissement (BNI), Akobé Georges Armand Michel, a été démis de ses fonctions. La décision, révélée hier au personnel, a été prise par le conseil d'administration réuni le mercredi 13 juin.
L'affaire du détournement de 1 423 925 070 francs CFA du Fonds de développement belgo-ivoirien vient ainsi de faire sa première grosse victime. Faut-il le rappeler, six agents de la banque croupissent déjà depuis des semaines à la maison d'arrêt d'Abidjan dans le cadre de cette affaire. Fortement mis en cause dans l'affaire, du moins, si l'on s'en tient aux dépositions des différents concernés à la police économique, le directeur général adjoint n'a pas été jusque-là inquiété par la justice. Le conseil d'administration qui, certainement, s'est fondé sur les vices de procédures dont a fait preuve M. Akobé dans les décaissements, vient donc de prendre les devants en le révoquant. Il lui est reproché d'avoir donné ordre de décaisser des fonds sans le visa du directeur des opérations. L'ex-directeur général adjoint, vraisemblablement, est en disgrâce pour sa responsabilité. Et non pour une quelconque culpabilité pour l'instant. La constatation de cette dernière étant du ressort de la Justice. M. Akobé a été aussi démis du poste de PCA de la DAF-CI qu'il occupait pour le compte de la BNI. Cette affaire a commencé lorsque le 14 février 2007 le PDG de la BNI, Jérôme Nambélessini-Silué, a reçu un courrier de l'avocat de la Coopération technique belge (CTB) sur une réclamation relative au compte du Fonds de développement belgo-ivoirien. La réclamation relevait de grandes différences entre le relevé de son compte reçu en fin décembre 2006 et celui reçu en fin janvier 2007. En raison des nombreuses opérations qui n'existaient pas sur le premier et qui sont apparues sur le dernier.
Les différentes enquêtes diligentées par la BNI révéleront que ces opérations ont été faites en violation de la procédure d'usage. Chose reconnue d'ailleurs par les principaux mis en cause dans leurs dépositions, à la police économique. Le Chef du département Trésorerie, Mme Koné Minata, a affirmé que 7 des 8 ordres de virement ont été exécutés sur instruction du directeur général adjoint, son supérieur hiérarchique. Alors que ceux-ci, bien que préalablement visés et confirmés, n'avaient pas le visa du directeur des opérations, Ouffouet Blaise ou Coulibaly Nabaga, son adjoint comme l'exige la règle. Le directeur général adjoint aurait lui-même reconnu, selon des sources proches de la police économique, que 6 ordres ont été exécutés sous ses instructions dont 4 le 3 janvier 2007 portant sur un montant de 772 165 200 francs. Mieux, il aurait reconnu n'avoir pas rendu compte au PDG de la BNI de ces décaissements comme l'exige une note de service en la matière.

Alakagni Hala

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