mercredi 20 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Tout le monde se croit important dans un parti. Surtout ceux qu'on appelle les cadres qui sont souvent, plus cooptés qu'élus. Pour certains, ils sont devenus des stars irrésistibles au pied de qui les militants se prosterneraient pour suivre aveuglement sans discernement. Ces cas qui sont légion se surestiment. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs de nous voir revoir sur les mêmes personnages. Hélas, il est ainsi fait des faits.
Laurent Dona Fologo a été secrétaire général du PDCI-RDA pendant plus d'une décennie. Sous Houphouët, l'on se souvient de sa nomination au poste de secrétaire général en 1991. Le FPI, par son porte-voix, "Notre Voie", titrait : "Houphouët, tribaliste ! " Tout simplement parce que les Bédié et autres Camille Aliali, Coffi Gadeau, Mme Aka Anghui, Kablan Dunkan etc. ont convaincu le " vieux " d'étouffer toutes les velléités de candidature des Akan dont Paul Akoto Yao était le chef de file. Et Fologo est devenu Secrétaire général sous Houphouët et sous Bédié jusqu'au coup d'Etat. Cela lui a donné des idées. Danièle Akissi Boni Claverie a été ministre de la Communication sous Bédié. Après le coup d'Etat, elle a rejoint Guéi avant d'atterrir au FPI sous le manteau d'un parti fantoche.
Martine Djibo Aya, député PDCI jusqu'à l'arrivée de Gbagbo. Elle est partie s'apparenter au FPI avec la création d'un parti dont les militants, selon l'expression consacrée en Côte d'Ivoire, ne remplissent pas une cabine téléphonique.
Sery Gnoléba, autre ex-baron du PDCI, sous le parapluie de Bédié se croyait sorti des cuisses de Jupiter et pensait que rejoignant le frère, tout Daloa allait basculer au FPI.
Au RDR, de mémoire d'Ivoirien, à part le cas de Jacqueline Lohoues Oble, démise de ses fonctions de secrétaire nationale, chargée des Affaires juridiques et institutionnelles, le dimanche 25 juillet 1999 pour avoir remis sur le tapis la situation de la nationalité du leader du RDR, Alassane Ouattara et le refus du maire RDR de Gagnoa, Roger Gnohité au nom du frèrisme, de quitter le gouvernement Gbagbo et de rejoindre le FPI, c'est la première fois qu'on parle de courant au RDR et surtout de démission, d'aucuns diraient en cascade, au RDR. Les démissions des partis politiques ne sont pas un fait nouveau en Côte d'Ivoire. Les Ahoua Don Mello et Bombet Robert Guéi ont quitté le FPI pour créer " La Renaissance ", Blé Blé Charles, venant du FPI est allé mettre sur pied la NADCI, Kabran Appiah qui était du PIT créant un parti satellite du FPI. Louis André Dacoury Tabley, bras droit de Gbagbo, est sorti du FPI pour réjoindre le RDR et finalement la rébellion. Aujourd'hui donc, le RDR est sur la sellette avec la démission de certains de ses militants qu'on pourrait qualifier de cadres. Mais, pourquoi vont-ils, maintenant ? Eux-mêmes peuvent donner les raisons profondes de leur départ. D'aucuns, et ils sont nombreux, parlent de débauchage à coût de millions. Des cadres dont les affaires branlantes qui ont besoin d'argent frais en passant par des exilés pommés. Tout y passe, surtout quand on se souvient de " Si je savais qu'il est possible d'acheter les gens si facilement, je n'aurais pas acheté tant d'armes.. " Cependant, au regard de toutes les agitations que nous remarquons, une question demeure : que deviennent les partis politiques après les supposés ou réels départs ?
L'on oublie trop facilement que les partis politiques sont constitués autour d'idéaux qui servent de points d'ancrage aux militants. Et pour rien au monde, le militant, pénétré de ces idéaux, donc devenu un militant, ne peut être débauché. Allez demander à Boundiali pourquoi c'est Zemogo Fofana qui a été maire de la ville ? Quel discours a-t-il tenu ? Depuis que Enise Kanaté a viré au FPI, peut-elle retourner vers ses électeurs ? Pour nous résumer, nous croyons que certains militants, fussent-ils cadres, se surestiment et oublient trop facilement qu'ils ne sont forts que grâce au canal par lequel ils véhiculent leurs idées. Au demeurant, quelle image donnent-ils à ceux qui rejoignent quand on sait que qui a trahi, trahira ? A l'heure de la cueillette, tous ceux qui ont un panier sur la tête ne peuvent qu'aller au champ de la cueillette.
Est-ce inévitable de penser que Zémogo Fofana et autres courent à la soupe chez Gbagbo ? Le RDR est, peut-être à la croisée des chemins. Mais les partants le sont, assurément, plus.
Par Gnamantêh

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023