Voici venu le temps de Henriette Lagou. Elle vient d'être bombardée au poste de présidente du conseil d'administration de la compagnie nouvelle Air Ivoire. Elle remplace à ce poste Charles Diby Koffi qui s'en va en raison de ses occupations multiples et du cumul des fonctions. Le partant, on le sait, était Directeur général du Trésor public, ministre de l'Economie et des Finances et président du conseil d'administration de Air Ivoire. Henriette Lagou, l'ancienne ministre de la Femme a désormais les pleins pouvoirs puisque l'Etat ivoirien détient depuis peu, 51% du capital de la compagnie. Avec cette nomination, la présidente du mouvement Deux millions de filles pour Gbagbo a entre les mains les moyens et des arguments solides pour aller à la conquête de l'électorat du Pdci de Daoukro d'où elle est originaire. Lagou, ce n'est un secret pour personne, est le pion sur lequel compte Laurent Gbagbo pour réduire l'électorat du Pdci à Daoukro où Henri Konan Bedié règne en maître absolu. Mais au-delà de la récompense politique, l'ancienne ministre se doit de se mettre à niveau car l'interrogation qui coule de source est de savoir si elle a l'étoffe et le coffre nécessaires pour propulser en avant cette compagnie dans cet environnement très concurrentiel.
L'autre gosse entrée au sein du conseil d'administration de Air Ivoire est le ministre Lanciné Gon Coulibaly. A la différence de Lagou, Gon ne doit pas son poste au président de la République. Il a été nommé par le ministre du Tourisme de l'époque, Amadou Koné dont il est un parent lointain. Des témoins racontent que lors de la rencontre entre Laurent Gbagbo et les administrateurs de Air Ivoire, le chef de l'Etat a été très agréablement surpris de retrouver son ancien compagnon des premières heures du vagissement de la démocratie en Côte d'Ivoire. L'accolade entre Gon et Laurent Gbagbo a été la plus longue et la plus chaleureuse.
Traoré M. Ahmed