jeudi 14 juin 2007 par Nord-Sud

Rejeter du revers de la main la médecine traditionnelle, c'est rejeter notre système de valeurs. Rejeter notre système de valeurs, c'est rejeter notre culture et donc une partie de nous-mêmes. Peut-on en Afrique dire que nous n'avons pas de culture ?, s'est interrogé le Dr Komla Siamévi, représentant résident de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) en Côte d'Ivoire. Pour ce spécialiste, vu que de nombreux scientifiques reconnaissent que l'Afrique a une culture, il est nécessaire de soutenir la médecine traditionnelle qui est celle de nos ancêtres. Cette médecine, a-t-il insisté, recèle de richesses variées et insoupçonnées. A cet effet, les praticiens Komla et N'Dri Yoman, représentant le ministre de la Santé, ont demandé aux spécialistes de formation occidentale d'entretenir la collaboration avec leurs collègues de la médecine traditionnelle. Le représentant de l'Oms a demandé aux spécialistes de la médecine classique de descendre de leur piédestal et de ne pas regarder la médecine traditionnelle avec indifférence et un esprit dubitatif. C'était à l'occasion de l'atelier portant sur sa validation des documents cadres de politique en matière de médecine traditionnelle et de pharmacopée africaine et du plan stratégique 2007-2011 tenu le mardi 12 juin à l'Institut national de la santé publique d'Adjamé (Insp). Il leur a, en outre, proposé de travailler en collaboration avec les tradi-praticiens à l'instar du modèle chinois où les centres de médecine moderne et ceux de la médecine traditionnelle collaborent. Le Dr Komla a cependant attiré l'attention des médecins sur la nécessité d'une meilleure connaissance et d'une protection des ressources naturelles forestières et d'autre part sur la dévastation vertigineuse des ressources végétales. Nous ne pouvons concevoir une politique rationnelle de promotion de la médecine traditionnelle sans un encadrement et des balises juridiques. L'outil juridique devra concerner à la fois la protection des espèces, les conditions de leur exploitation, mais aussi la pratique de cette médecine, leur a-t-il rappelé. Après avoir rappelé qu'environ 80% des personnes en Afrique ont recours à la médecine traditionnelle, Dr Yoman leur a conseillé de faire preuve d'esprit critique tout en étant réalistes. Ce réalisme, selon le Coordonnateur du programme national pour la promotion de la médecine traditionnelle (Pnpmt), Dr Kroa Ehoulé, nécessite d'abord que la médecine traditionnelle sorte de sa léthargie pour emprunter la voie du développement. Et pour cela, le Pnpmt, outre la hausse du budget de fonctionnement de sa structure, souhaite l'acquisition de matériel informatique pour abriter tous les services du programme, l'acquisition de véhicules de terrain de type 4x4 pour les activités de formation et de suivi évaluation.





Touré Yelly

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