jeudi 14 juin 2007 par Nord-Sud

Considéré par de nombreux militants comme l'héritier du président du Rdr, le secrétaire général délégué, Amadou Gon, est l'objet des nombreuses accusations et certainement la cause première des mouvements internes de mécontentement.


Dans les ressentiments et les griefs qui sont exprimés par les dissidents, un nom revient constamment sur les lèvres : Amadou Gon Coulibaly. Le secrétaire général délégué du Rdr est l'objet d'attaques nourries et des critiques les plus féroces. On lui reproche de tisser autour d'Alassane Ouattara un réseau familial et affectif dans lequel il est difficile de pénétrer si on n'est pas membre de la famille Gon ou si on n'est pas un membre ou un allié du clan de Korhogo. On lui en veut car il serait responsable, accuse-t-on, du fait qu'Alassane Ouattara soit considéré comme inaccessible pour la grande majorité des militants de base. Certains lui reprochent sa jeunesse et son inexpérience de la chose politique, mises en rapport avec la trop grande rapidité avec laquelle il a accédé aux leviers de commande de la machine Rdr alors que d'autres vieux briscards de la politique font antichambre depuis des lustres. En fait, Amadou Gon Coulibaly est victime du syndrome des héritiers. Au Rdr, il est ancré dans tous les esprits qu'après la gouvernance d'Alassane Ouattara, ce sera celle d'Amadou Gon Coulibaly. Le président du Rdr lui montre une telle affection et une telle confiance que cela ne laisse aucune place au doute. La majorité de ses entretiens confidentiels se déroulent en présence de AGC. Et l'on raconte même que la plupart des mémos confidentiels adressés au président du Rdr sont lus et annotés par le Secrétaire général délégué (Sgd). C'est en tout cas la confidence faite par un cadre dissident qui soutient avoir adressé un mémorandum confidentiel à ADO et a été surpris de voir que son document était aux mains du Sgd pour annotation. Amadou Gon Coulibaly est-il si puissant que tout le monde rêve de l'abattre pour prendre sa place ou pour espérer un jour gravir les échelons de la hiérarchie au Rdr sans être parmi ses obligés ? Un cas nous éclaire. Après le bureau politique mémorable des 4 et 5 mars 2006, Amadou Gon Coulibaly a été nommé secrétaire général délégué. Les militants du Rdr ont stigmatisé le fait que la plupart des cadres de la direction se trouvaient au gouvernement et que leur absence se faisait cruellement sentir au niveau de l'encadrement, de l'organisation, de la gestion de l'appareil de leur parti. ADO a décidé, séance tenante, de nommer un secrétaire général délégué (Amadou Gon Coulibaly) et un secrétaire général adjoint chargé de l'administration (Marcel Amon Tanoh). Comme à l'Ump en France, le Sgd devait se consacrer entièrement à la gestion du parti. Pour cela, pensait-on, il devait être libéré de toutes les charges ministérielles. Mais à la surprise générale, lors du remaniement ministériel qui a suivi, le Sgd a été maintenu au gouvernement en même temps que le Sga chargé de l'administration, tandis que des ténors étaient remerciés (Henriette Diabaté, Amadou Soumahoro, Zemogo Fofana). Cela a créé un sentiment de deux poids, deux mesures. Mieux, pour le deuxième congrès ordinaire qui s'annonce, les initiés aux arcanes politiques du Rdr prédisent que les jeux sont faits. On va vers un schéma qui verrait la montée d'Amadou Gon Coulibaly au grade de secrétaire général, tandis que Mme Henriette Dagri-Diabaté serait élevée au rang de vice-présidente. Le poste de Sgd serait supprimé. De quoi effaroucher davantage les adversaires de l'homme fort de Korhogo.




Touré Moussa

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023