jeudi 14 juin 2007 par Nord-Sud

Bloc solide, militants en ordre de bataille, un seul objectif pour tous : porter le champion, Alassane Ouattara au pouvoir. Cette image qui collait comme un gant au Rassemblement des républicains, Rdr, depuis sa création en 1994 est quelque peu écornée ces temps-ci. Dans les rangs du parti porté sur ses fonts baptismaux par Djéni Kobena, des frondes allant de la création de courant au schisme font partie désormais de l'actualité. Le premier à avoir soulevé le couvercle des récriminations au sein de la formation de l'ancien Premier ministre a été Adama Bictogo. Le secrétaire national aux relations avec les autres partis et ses amis, dans un réquisitoire le samedi 12 mai contre la direction à l'hôtel Tiama, ont parlé de la démobilisation, du clientélisme et de la sclérose qui selon eux minent leur parti. Ils ont eu droit à une riposte en règle et à la mesure de leur audace de la part des partisans des mis en cause. Toujours est-il que ce jour-là, les dissensions internes de la rue Lepic étaient publiquement exposées. Bictogo sera entendu par l'inspection générale du parti et sanctionné. Il est interdit d'activité. Pour sa part, Zémogo Fofana, secrétaire général-adjoint aux relations extérieures lance un nouveau parti. L'information est éventrée par la presse. L'homme ne nie pas. S'engage un immense ballet diplomatique pour le ramener à la case commune. Au moins sept rencontres avec Alassane Ouattara et différentes instances du parti se tiennent. Le consensus n'est jusque là pas encore trouvé. Les lieutenants de l'ancien ministre de l'Education nationale répètent, à qui veut les entendre, que la cause est entendue. Reste la formalisation du nouveau parti en cours. Zémogo et ses partisans, tout comme Bictogo et ses amis ont semé dans un terreau mis en place par des attitudes qui ont crée frustration et démotivation. Parti des entrailles du Pdci-Rda, l'ex-parti unique, l'essentiel du bataillon du Rdr rêvait de la méritocratie et d'un fonctionnement démocratique exemplaire. L'organisation des congrès des jeunes et celui des femmes a montré l'omnipotence de l'appareil et de certains cadres du premier cercle autour du chef du parti. Les élections des secrétaires départementaux au dernier trimestre de 2006 ont exacerbé cette tendance. Dans beaucoup de régions, l'intervention de la direction a imposé des personnalités à la représentativité douteuse. Le sentiment était alors établi d'une démocratisation manquée au sein du Rdr. Pour les déçus, le parti venait de tourner le dos à ses valeurs cardinales. La gestion affective prenant le pas sur le reste. Une vague sur laquelle tentent de surfer l'agitation interne et les forces centrifuges. D. Al Seni

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023