mercredi 13 juin 2007 par Fraternité Matin

La première réunion du Cadre permanent de concertation s'est tenue, hier, à l'hôtel Président de Yamoussoukro en présence du facilitateur, Blaise Compaoré. Débutée à 13 heures, dans une salle de l'Hôtel Président, après un tête-à-tête d'environ une demi-heure entre les deux Chefs d'Etat, la concertation entre les cinq personnalités a pris fin à 15 heures. Elle a été sanctionnée par un communiqué final lu par le Premier ministre suivi d'une conférence de presse du facilitateur, Blaise Compaoré. Tous les sujets litigieux et les points jusque-là non mis en ?uvre ont été abordés par les membres du Cadre permanent de concertation (CPC) comme l'indique le communiqué final (voir communiqué).

Dans la conférence de presse qu'il a animée, le Président du Faso s'est voulu plus précis. Il a affirmé que instruction a été donnée aux parties et au gouvernement d'agir avec une plus grande célérité par rapport aux actions à venir pour rattraper ce temps perdu. C'est-à-dire un mois et demi à deux mois de retard sur le chronogramme initial de l'Accord de Ouaga du fait du temps mis pour la formation du gouvernement et sa mise en place. Nous avons un mois et demi à deux mois de retard constaté dans nos activités. Il n'y a pas de doute qu'avec les efforts des uns et des autres, nous allons essayer de combler cela. Il nous paraît donc probable qu'au plus tard dans les toutes premières semaines de 2008, les élections se tiennent afin de voir l'aboutissement de ce processus. Je pense qu'on peut mettre une limite pour ce trimestre de 2008, a-t-il annoncé, s'agissant du chronogramme. A condition, selon lui, que toutes les énergies soient mobilisées conformément au chronogramme de base. Il n'a pas manqué d'insister sur la nécessité de la tenue de l'élection présidentielle. Tout le monde a besoin d'élections en Côte d'Ivoire, surtout l'élection présidentielle. A la fois pour rassurer la population ivoirienne, la région mais aussi les partenaires au développement qui attendent de venir au secours de la Côte d'Ivoire pour son développement économique.
Sur la question des médias d'Etat qui constitue également une préoccupation pour les acteurs politiques, des dispositions seront prises en vue d'améliorer le cadre institutionnel du traitement de l'information. Nous avons indiqué qu'il fallait que le Conseil national de la communication audiovisuelle fasse davantage d'efforts pour communiquer avec les partis politiques afin que les temps d'antenne soient mieux connus et mieux appréciés. Nous avons également insisté sur la nécessité d'aller vers la mise en place des conseils d'administration afin que ces organes connaissent une vie régulière du point de vue des textes réglementaires en Côte d'Ivoire. Sur l'opportunité du CPC, le facilitateur a estimé que cet organe a sa place dans le paysage politique ivoirien en raison de la compétence de ses membres et pour son rôle de réconciliation. Avant de répondre aux questions de la presse, Blaise Compaoré a tenu à exprimer sa reconnaissance au Président Gbagbo pour l'avoir sollicité. Il lui a marqué son admiration pour son courage et sa détermination à faire aboutir ce processus. De même qu'il a salué le Premier ministre Soro pour son grand esprit d'ouverture et sa disponibilité. Il n'a pas oublié les présidents Ouattara et Bédié qui ont été très spontanés. Le Président Laurent Gbagbo a exprimé les remerciements du CPC au facilitateur pour son implication dans la résolution de la crise. Le président Burkinabé a quitté la capitale politique à 18h pour Ouagadougou. Sa délégation comprend entre autres M. Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, et le conseiller juridique du Chef de l'État..
Une ambiance des grandes retrouvailles. La première réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), point 7.1 du chapitre 7, depuis la signature de l'Accord de paix de Ouagadougou, il y a trois mois, a eu lieu hier, à Yamoussoukro sous la présidence du facilitateur, le Président du Burkina Faso et président en exercice de la CEDEAO, Blaise Compaoré. Tous ses membres ont répondu présent. Il s'agit, outre les deux signataires de l'Accord politique de Ouagadougou du 4 mars le Président ivoirien Laurent Gbagbo et le leader des Forces nouvelles, Guillaume Soro Kigbafori, aujourd'hui Premier ministre, des présidents du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), Henri Konan Bédié, et du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara. Plusieurs membres du gouvernement ont effectué le déplacement. De même, chaque leader s'est fait accompagner de ses proches collaborateurs soit politiques soit membres du cabinet. C'est à 11 heures 40 mn que l'avion transportant le Président du Faso a atterri à l'aéroport international de Yamoussoukro où l'attendaient son homologue ivoirien, le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, les présidents Bédié et Ouattara, les autorités politiques, administratives de la ville et les responsables militaires. Toutes ces autorités y séjournent, depuis lundi. L'accueil s'est déroulé dans une liesse populaire. Au bas de l'échelle de coupée, se trouvaient, outre les membres du CPC, les deux chefs d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), respectivement les généraux Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko. L'aéroport de la capitale politique de la Côte d'Ivoire a accueilli également de nombreuses populations ivoiriennes et burkinabè résidant dans le pays grâce à l'action de leur président, Kima Emile. Toutes ont souhaité chaleureusement la bienvenue au facilitateur à travers divers messages inscrits sur des banderoles, qui se résument, pour l'essentiel, au soutien à l'Accord de Ouagadougou. Le Président Compaoré n'a pas caché ses sentiments de se retrouver en terre ivoirienne après 7 ans d'absence. Surtout à un moment où les relations entre les deux pays sont redevenues normales. Mes premiers sentiments sont d'abord l'émotion en foulant cette terre emblématique de Yamoussoukro où repose un monument de la sagesse, un grand Africain, le Président Houphouët-Boigny, qui a été l'inspirateur des actions que nous poursuivons aujourd'hui au service de l'Afrique. De même, j'ai plaisir à retrouver un frère, le Président Gbagbo, dans un environnement très apaisé des relations bilatérales de nos deux pays pour échanger, bien sûr, sur la consolidation de la coopération Burkina-Côte d'Ivoire mais aussi pour aborder, avec lui, les données du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. C'est certain que nous allons aussi traiter de la situation régionale, a-t-il déclaré avant de quitter l'aéroport pour l'hôtel Président. Il a ajouté que le centre d'intérêt principal est de s'entretenir avec les leaders politiques ivoiriens pour évaluer le processus de paix et relever les avancées et les difficultés rencontrées sur le terrain. En tant que facilitateur, il entend donner également des explications sur certaines questions. Bien sûr que j'aurai l'occasion là-dessus, de donner aussi mon appréciation sur la manière dont je pense pouvoir expliquer les arguments et les positions pour consolider ce qui a été déjà réalisé.
Comme à l'aéroport, les populations de toutes origines, de toutes conditions et de toutes tendances politiques ont manifesté leur intérêt à cette rencontre par leur mobilisation tout le long de la voie principale partant du centre-ville à l'hôtel. Des militants du PDCI se sont particulièrement fait remarquer à l'entrée de l'hôtel pour ovationner leur président, Henri Konan Bédié. Bédié et Ouattara avaient déjà été acclamés à l'aéroport. Pareil pour Charles Blé Goudé, président de l'Alliance des Jeunes Patriotes et du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes, présent à l'aéroport accompagné de ses camarades de la galaxie patriotique et de la jeunesse des Forces nouvelles avec à sa tête, Konaté Zié.

Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Yamoussoukro



Communiqué final

Communiqué du Facilitateur de l`Accord de Ouagadougou, Président de la première réunion des membres du cadre permanent de concertation tenue à Yamoussoukro en Côte d`Ivoire. Conformément au point 7.1 du chapitre 7 de l`Accord politique de Ouagadougou portant création d`un Cadre permanent de concertation (CPC),

les membres dudit organe se sont réunis à Yamoussoukro en Côte d`Ivoire, le 12 juin 2007 sous la Présidence de Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Faso, Président en exercice de la CEDEAO, en sa qualité de facilitateur.

Étaient présents:
?Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d`Ivoire ;
?Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, Secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre;
?Monsieur Alassane Dramane Ouattara, président du RDR ;
?Monsieur Henri Konan Bédié, président du PDCI ;

Les participants ont réitéré leur engagement à l`égard de l`Accord politique de Ouagadougou et réaffirmé leur disponibilité à n`épargner aucun effort pour mettre en ?uvre ledit Accord.

Les membres du CPC ont chargé le Premier ministre d`élaborer un projet portant sur le fonctionnement du CPC ainsi que de la périodicité de ses assises. En ce qui concerne le processus d`identification, la réunion a demandé au Premier ministre d`engager le processus des audiences foraines pour que celles-ci démarrent au mois de juin 2007. La réunion du CPC a demandé au Premier ministre d`engager rapidement l`identification générale des populations en confirmant l`opérateur technique choisi.

Elle l`a exhorté à procéder immédiatement au démantèlement des milices. Elle a demandé une plus grande ouverture des médias d`Etat. Les membres du CPC ont chargé le Facilitateur de saisir l`ONU aux fins de maintenir le poste de Haut représentant pour les élections en l`état. Les membres du CPC ont demandé au facilitateur de recevoir diligemment les deux délégations signataires de l`Accord de Ouagadougou, pour trouver une solution aux questions de grade, quotas et du service civique.

La prochaine réunion du CPC aura lieu au mois d`août 2007.

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