mardi 12 juin 2007 par Notre Voie

Le Cadre permanent de concertation (CPC) prévu par l'accord politique de Ouagadougou se réunit pour la première fois ce matin à Yamoussoukro, sous l'égide du facilitateur du dialogue direct, le président du Faso, le président Blaise Compaoré. Pour l'opposition politique au président Laurent Gbagbo, cette rencontre s'apparente à un vrai carrefour de la mort.

La première session du Cadre permanent de concertation de l'accord politique de Ouagadougou s'ouvre ce matin à Yamoussoukro en présence du Président du Faso, Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct. Premier grand test après l'arrangement du 4 mars, ce rendez-vous se tient dans un contexte particulièrement crispé. En effet, depuis la signature de l'accord de Ouagadougou et la formation du gouvernement qui s'en est suivi, malgré les déclarations de bonnes intentions, les chefs du PDCI et du RDR, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, ont pris ombrage de la montée en puissance de leur cadet, patron des Forces Nouvelles, Guillaume Soro. De façon plus ou moins directe, plusieurs proches de ces deux chefs de parti ont accusé l'actuel Premier ministre d'avoir vendu la lutte? pour rejoindre l'ennemi commun?, Laurent Gbagbo. S'étant onvaincus que Soro roule pour Gbagbo pour les faire battre aux prochaines élections, ces deux poids lourds de l'opposition ont jusque-là contenu leur colère pour ne pas être vus comme les ennemis d'une paix que les Ivoiriens veulent désormais à tout prix. Mais tous les gestes d'amabilité faits par les anciens belligérants qui frisent désormais la complicité n'ont jamais vraiment rassuré Bédié et Ouattara. Quand on sait que dans son premier discours à la nation, le chef du gouvernement a laissé entendre qu'il ne se laisserait pas enfermé dans le calendrier de Ouagadougou et que le chronogramme accuse plusieurs semaines de retard, il y a de quoi sérieusement inquiéter ceux pour qui l'élection présidentielle prochaine est une question de vie ou de mort politique. On comprend dès lors tous les sentiments contradictoires qui animent Bédié et Ouattara et qui les ont conduits tous deux chez le facilitateur à quelques jours d'intervalle. Au regard de cette ambiance, Yamoussoukro apparaît comme un virage dangereux pour les deux dinosaures de la politique ivoirienne. Choisiront-ils de vider leur contentieux avec leur jeune allié avec l'espoir de voir le facilitateur faire avancer les choses dans le sens qu'ils souhaitent avec le risque de creuser l'écart entre eux et les Forces Nouvelles ? Ou au contraire, vont-ils éviter de trop mettre la pression sur le chef du gouvernement avec, là aussi, le risque de se laisser entendre à terme qu'ils sont comptables de tout ce qui aura été fait ? Il y a de l'électricité dans l'air.

Guillaume T. Gbato

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