mardi 12 juin 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Jean Kouadio Bonin, Directeur Départemental de Campagne du Président Gbagbo pour le Département de Dimbokro, est Juriste et Economiste de formation, Conseiller Spécial du Président du FPI, chargé des Mines et de l'Energie. Dans cet entretien, il évoque la situation socio-politique à Dimbokro. Un différend relatif à la réouverture de l'usine Utexi de Dimbokro vous oppose en ce moment au Directeur de Cabinet du Président de la République. Qu'en est-il ?
C'est plutôt avec le Président du Conseil Général de Dimbokro qu'il y a un malentendu. Le fait est que le Premier ministre Affi Nguessan qui a récemment participé à un meeting que nous avons organisé à Dimbokro a exhorté les populations à adhérer massivement au FPI car le temps du Pdci était passé et que de ce fait les populations n'avaient plus grand-chose à en attendre. Par ailleurs, concernant les agents de l'usine Utexi, il faut dire que le Président du FPI, au regard des doléances qui lui ont été présentées, a offert aux épouses des agents d' Utexi, en mai 2004, une contribution financière d'un million de Fcfa pour les soutenir. Depuis cette date, il reçoit régulièrement les représentants des agents d'Utexi et ne ménage aucun effort pour soutenir toutes initiatives relatives à la réouverture d'Utexi. Aussi, à chaque fois qu'il se rend à Dimbokro, les agents d' Utexi le lui rendent bien en se déplaçant massivement pour venir l'écouter. Lors de son dernier passage, il a donc délivré un message d'espoir aux agents en leur révélant que le bout du tunnel n'était plus loin et qu'ils ont dorénavant de bonnes raisons d'espérer une réouverture prochaine de l'usine. Ce message positif et plein de bon sens du président Affi semble-t-il, dérange les élus du Pdci qui dès lors ne trouvent rien d'autre à dire qu'à travestir ses propos. Il n'y a donc pas de problèmes personnels entre N'Zi Paul David et vous ?
Pas du tout. Pour ce qui me concerne. Il y a seulement que quand mon parti, son président ou le Président de la République sont vilipendés, cela m'irrite. Il est donc de notre intérêt à tous, d'éviter les attaques gratuites. Nous devons élever le débat. Dimbokro, en dehors de l'époque de Koné Samba Ambroise et Amon Léon souffre de manque d'union et de cohésion de ses cadres, toutes choses qui ne peuvent faciliter la renaissance et le développement de notre département. J''appelle donc les cadres et les populations au rassemblement autour des actions de développement et de solidarité. Par la seule volonté du président Gbagbo, Dimbokro a en pour la 1ère fois de son histoire deux ministres, Gnamien Yao et Assa Bobi, un directeur de cabinet à la présidence, Paul Nzi David. Si nous savons capitaliser ses atouts, ce sont nos populations qui vont en bénéficier, car le président Gbagbo lui ne regarde pas ton parti politique ou ton ethnie pour te promouvoir. C'est une chance que nous devons savoir saisir. Ce que le Pdci ne nous a pas donné pendant 40 ans de pouvoir d'Etat, ce n'est pas aujourd'hui qu'il n'est plus au pouvoir qu'il va nous le donner. Faisons donc la politique avec bon sens et réalisme et non pas avec nostalgie et aigreur. La politique des intérêts personnels est dépassée et doit être combattue.
Pensez-vous pour votre part qu'Utexi pourra rouvrir bientôt ?
Bien sûr, c'est le sens de notre combat depuis 2004 et tous les indicateurs nous montrent que nous ne sommes plus très loin du bout du tunnel. Le Conseiller spécial du président de la République, Aubert Zohoré, travaille d'arrache pied pour que les choses avancent. Il appartient maintenant au Ministre de l'Industrie de déposer le dossier Utexi en Conseil des ministres afin que le président de la République prenne les dernières décisions qui s'imposent. La Cidt qui est dans les starting-blocks pour la réouverture d'Utexi est fin prête. Maintenant avec tous ceux qui ?uvrent dans l'ombre pour que cette usine n'ouvre pas, nous devons prier et rester vigilants pour que leurs objectifs ne prospèrent pas, pour le grand bonheur des populations de Dimbokro. On a l'impression qu'en dehors d' Utexi, il n'y a plus rien à faire à Dimbokro ?
Bien au contraire, il y a tant de choses à faire dans ce département qui est devenu l'un des plus pauvres du pays par la seule faute de ses élus, tous du Pdci. Pour notre part nous allons bientôt nous intéresser au dossier de l'entreprise Olam qui traite nos s?urs qu'elle emploie comme de vraies esclaves, au regard de leur condition de travail et des salaires illégaux qu'elle leur paie. Figurez-vous que dans cette entreprise qui emploie plus de 600 femmes, il n'y a pas de médecin d'entreprise, elles sont payées uniquement au rendement, les salaires sont en moyenne de 10 000 Fcfa par mois, il n'y a aucun contrat de travail à durée indéterminé. Tout cela est inacceptable dans un état de droit. Mais il y a pire, cette entreprise située en plein centre-ville pollue quotidiennement l'atmosphère de Dimbokro avec les émanations toxiques qui se dégagent de ses cheminées. Tout cela sans que les élus de la ville ne s'en inquiètent. Je n'accepte pas qu'on exploite nos s?urs pour la simple raison qu'elles sont pauvres ou analphabètes. Comme je l'ai fait pour Utexi, je vais aussi prendre un avocat pour défendre les intérêts des travailleuses d'Olam. Il n'y a ni lycée, ni bibliothèque municipal à Dimbokro. Les jeunes gens et filles sont livrés à eux-mêmes car il n'y a pas d'emplois. Le taux de chômage des jeunes est extrêmement élevé. Les défis à relever sont nombreux et c'est pour cela que les populations doivent confier désormais leur destin aux candidats présentés par le Fpi afin qu'un véritable vent de changement souffle sur Dimbokro. Il n'y a que de cette manière que Dimbokro pourra retrouver son lustre d'antan. Le Fpi a commencé à poser des actes concrets, nous devons encourager les responsables cadres et militants du parti à faire davantage. Un dernier mot à l'endroit des populations de Dimbokro ?
Je voudrais clore mes propos en demandant aux populations, aux cadres et aux chefs de village de rester mobilisés car très bientôt nous allons nous organiser pour aller remercier le Président Gbagbo pour tout ce qu'il ne cesse de faire pour le département de Dimbokro. Tous ceux qui sont pour un vrai changement à Dimbokro, qui veulent combattre la pauvreté, le chômage doivent prendre leur destin en main en nous rejoignant dans ce noble combat. Je leur demande de ne pas hésiter à nous contacter pour que nous puissions faire front contre l'affairisme politique, le clanisme, le tribalisme et redonner vie et espoir au département de Dimbokro. Pour finir, je voudrais remercier le président Affi pour l'appui constant qu'il ne cesse de nous apporter. En effet, c'est grâce au car qu'il a mis à notre disposition que les chefs traditionnels de Dimbokro ont pu se rendre à Bocanda pour accueillir le chef de l'Etat à l'occasion des festivités de Pâques. Pour toutes les rencontres avec le président de la République à Abidjan, c'est encore lui qui nous met toute la logistique nécessaire à disposition. Pour toute cette sollicitude, les cadres de Dimbokro ont décidé de se réunir au sein d'une coordination en vue d'être plus présents aux côtés de leurs parents.
Propos recueillis par
Charles Kouassi

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