mardi 12 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Le président du Faso qui vient à la rescousse d'un processus vacillant, des opposants qui partent confiants, un chef de l'Etat bien décidé à ne pas céder un pouce de terrain, et un premier ministre tout aussi décidé à consolider des acquis, pas très glorieux. Tout est réuni pour qu'au sortir de la première réunion des membres du Cadre permanent de concertation (CPC), le processus de paix, version post accord de Ouaga, prenne un coup de grisou ou un coup de fouet. En effet, le camp présidentiel, qui a réussi jusque-là à gagner du temps, part à Yamoussoukro avec la certitude que ses desiderata déjà consignés dans l'accord de Ouagadougou ne seront pas mis en cause, notamment en ce qui concerne le départ de la Côte d'Ivoire des forces impartiales et des représentants (spécial et chargé des élections) du Secrétaire général de l'ONU. En ce qui concerne aussi le choix de l'INS comme étant la structure, la seule qui doit effectuer le recensement électoral. Guillaume Soro part de même confiant. Jusque-là, son tandem avec Laurent Gbagbo marche bien, même si elle suscite des inquiétudes qu'aucun homme politique, notamment au niveau de l'opposition du G7, n'a encore dénoncées. Pour lui donc, c'est "pas de nouvelles, bonnes nouvelles". D'autant plus qu'à l'actif de son bilan de 2 mois, on compte bien des actions de décrispation avérées. L'opposition politique, représentée à ce CPC par Henri Konan Bédié du PDCI et Alassane Dramane Ouattara du RDR, part à ce premier rendez-vous en se nourrissant d'énormes espoirs. Ces deux personnalités qui ont multiplié les actions individuelles (réception de personnalités, visites à Ouaga, etc.) que collectives (réunion au sommet du G7) espèrent bien que cette première réunion sera une sorte de Ouaga II. Qui devra trouver solutions aux questions pendantes des audiences foraines, de l'identification de la population, du recensement électoral et surtout fixer un chronogramme clair pour l'élection présidentielle et les autres élections. Le président Burkinabé Blaise Compaoré vient en terre ivoirienne avec certainement la ferme intention de faire bouger les choses puisqu'il est au-delà des autosatisfecits. Le processus, il faut le reconnaître est grippé. Si l'on sort de cette réunion avec des réponses claires aux questions en suspens, il est clair que le virage actuel sera amorcé sans dégât et sans bavure. Autrement, il faut craindre peut-être le pire.
André Silver Konan

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