mardi 12 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000 par un peu plus de 500.000 voix sur une population électorale de 6 millions d'électeurs. Soit 10% des électeurs après une abstention record de près de 65%. Laurent Gbagbo a donc conscience de sa minorité. Il en a d'autant plus conscience que seulement deux mois après son élection, il mordait la poussière lors des élections législatives face au PDCI qui, pourtant, avait été chassé du pouvoir un an plus tôt. Il en a d'autant plus conscience qu'en mars 2001 tout comme en juillet 2002, le FPI, son parti, a encore été battu à plate couture d'abord par le RDR ensuite par le PDCI. Laurent Gbagbo a remporté l'élection présidentielle, rappelons-le, dans des conditions calamiteuses face à un Robert Guéi sans soutien politique et sans des ténors de la vie politique ivoirienne à savoir Henri Konan Bédié (PDCI) et Alassane Dramane Ouattara (RDR). Hormis donc l'élection présidentielle dont les résultats ont été cafouillés, Laurent Gbagbo n'a plus jamais gagné une élection en Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat qui sait qu'il n'a pas gagné de nouveaux militants (surtout que ceux du PDCI et du RDR qui l'avaient voté par dépit pour Robert Guéï ne sont pas prêts à recommencer) a pleinement conscience de sa minorité. Une minorité aggravée par la guerre intervenue sous son mandat. Dès lors, l'on comprend pourquoi souvent des obstacles inutiles (le cas aujourd'hui des grades des Forces nouvelles) ont été érigés sur la route de la paix. Le tout, semble-t-il, était de ne jamais organiser des élections dans des conditions de transparence. Et les professions de foi de Laurent Gbagbo qui clame à qui veut l'entendre qu'il veut des élections sont bien marrantes. Les élections transparentes qui aboutiront à coup sûr sur la défaite du FPI hantent alors ce parti et Laurent Gbagbo. Que faire ? La solution toute trouvée est l'INS. Le tripatouillage du fichier électoral en amont en attendant la fraude en aval comme par exemple le fait d'empêcher des électeurs proches de l'opposition de participer au vote. Etre mal élu ou non, tel semble être le leitmotiv du camp présidentiel. L'histoire récente de la Côte d'Ivoire montre clairement que l'essentiel pour Laurent Gbagbo n'est pas d'être bien élu donc élu loyalement mais d'être élu. Tout simplement. Dans des "conditions calamiteuses" ou non.
ASK

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023