Le 14 Juin prochain, l'accord politique de Ouagadougou signé par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et le 1er ministre Guillaume Soro, entre dans son 100e jour. Et le Lundi 18 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU dépêche une importante mission en Côte d'Ivoire en vue d'évaluer ce qui a été fait depuis la formation du gouvernement. Avant la mission de l'ONU, le Cadre permanent de concertation (CPC), structure dans laquelle siègent le facilitateur Blaise Compaoré, le chef de l'Etat Gbagbo Laurent, le président Henri Konan Bédié du PDCI RDA, le président Alassane Dramane Ouattara du RDR et le 1er ministre Guillaume Soro, est en conclave dès ce matin à Yamoussoukro. Cette rencontre, qui va passer à la loupe le chronogramme de l'accord politique, se prononcera également sur le respect des délais. Au regard du chronogramme que les belligérants se sont délibrement imposés pour l'exécution de l'accord, on comprend difficilement les retards accusés. Avouons qu'en dehors de la compagne d'information et de sensibilisation de l'accord auprès des populations, outre le spectacle et le show auxquels se livrent certains signataires, le c?ur de l'accord politique de Ouagadougou est au point mort. Le centre de commandement intégré, mis en place deux semaines après la signature de l'accord, n'est toujours pas opérationnel. Le démantèlement des milices de l'Ouest, il y a quelques semaines, fut un fiasco. Le regroupement (rassemblement et stockage des armes sous la supervision des forces impartiales), le redéploiement de l'administration et le début des audiences foraines censé commencer deux semaines après la formation du gouvernement, attendent toujours. Que dire de l'enrôlement en vue des l'inscription sur les listes électorales et de l'identification, quand le CCI divise les signataires ? La rencontre de ce matin, au cours de laquelle le président Compaoré a promis un échange franc et direct, peut-elle booster le processus de paix ? Espérons, comme l'a dit le président Omar Bongo, que les belligérants appliquent l'accord avec bonne foi.
Patrice Yao