mardi 12 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY a dirigé ce pays pendant trente trois (33) ans et l'on imagine aisément les gouvernements qui se sont succédé alors. Dans le souci de faire participer l'ensemble de filles et des fils de la Côte d'Ivoire à l'édification de la nation et surtout de favoriser l'unité nationale, le Président HOUPHOUET-BOIGNY pratiquait une savante géopolitique qui ne laissait personne au bord du chemin. Jamais pourtant on n'a vu des délégations harnachées accourant au Palais Présidentiel pour faire acte d'allégeance et lui dire merci pour avoir retenu " un fils " de telle région comme ministre et " bénissant (son) nom de louanges éternelles ! " De 1993 à 1999, le Président Henri Konan BEDIE qui a succédé au Père de la Nation a également formé des gouvernements y faisant même entrer l'opposition intelligente et patriotique au sens sain et noble du terme. Aucune délégation ridiculement attifée n'est venue chanter ses louanges et lui dire merci pour avoir choisi comme ministre un IVOIRIEN d'une région donnée. Que n'aurait-on dit s'il en avait été autrement, de la part notamment du FPI qui voyait partout culte de la personnalité et confiscation des médias. Or que constatons-nous depuis bientôt sept (07) ans, depuis l'arrivée calamiteuse et chaotique de monsieur Laurent Gbagbo au pouvoir ?
Une célébration outrancière
La nomination d'un quidam à un poste donné et surtout à un poste de ministre, l'érection d'une contrée en sous-préfecture ou en département, la pose d'un petit poteau électrique dans une localité, sont l'occasion d'une célébration outrancière et outrageuse des mérites supposés d'un homme, source unique de tant de réalisations miraculeuses !
C'est également semble-t-il l'opportunité inespérée sur laquelle se jettent à corps perdu la radio et la télévision FPI qui osent se prétendre nationales, de même que le fameux journal progouvernemental et l'ensemble des journaux bleus dont la seule et unique mission est de célébrer " l'unique politicien " que la Côte-d'Ivoire ait engendré en transformant en chants de victoire les pleurs et les larmes de détresse du peuple ivoirien martyr.
L'on en arrive ainsi à se demander : - si la personne choisie comme ministre a fait l'objet d'un choix complaisant ou s'il mérite d'occuper le poste qu'on lui a confié. - s'il existe au niveau de l'Etat un programme pour le découpage administratif du territoire national ou si l'érection d'une région en sous-préfecture ou en préfecture résulte uniquement de l'humeur du prince !
- si la CIE a également un programme national d'électrification du pays ou si les oukases du chef de l'Etat tenaient lieu de Programme. Nous savons tous que sous le Président BEDIE, une " opération araignée " couvrait l'ensemble du pays de sa toile et n'eut été le coup d'Etat imbécile du 24 décembre 1999, la Côte d'Ivoire aurait été parmi les pays les plus électrifiés d'Afrique grâce surtout à la construction de la centrale à gaz Azito II.
Prétentions mesquines
Nous comprenons aisément ainsi le défi et l'ambition du Président BEDIE d'une industrialisation de notre pays en l'espace d'une génération, défi et ambition fortement mis à mal par les prétentions absurdes et mesquines de politicards aux petits pieds et sans envergure qui se prennent pourtant pour des génies mais qui ne voyaient et ne voient que leurs intérêts égoïstes, cupides, sordides et putrides et dont le seul et unique " mérite (?) " a été de plonger la Côte-d'Ivoire dans le chaos et de la faire reculer de plusieurs décennies ! C'est pourquoi nous sommes fort amusé lorsqu'un certain politicien d'occasion, se disant président du FPI, se ballade dans certaines régions, baoulés surtout, promettant l'électrification à tous crins à l'inverse du PDCI qui n'aurait rien fait.
Parce qu'il aurait suffi de demander à cette personne combien de barrages hydroélectriques, combien de centrales thermiques, combien de turbines à gaz a construit le FPI depuis qu'il est au pouvoir !
Pour en revenir à ces cohortes qu'on convoie " spontanément " chez le chef de l'Etat pour lui dire merci d'avoir eu la bonté infinie de nommer un digne (?) fils de telle région ministre, nous trouvons qu'il s'agit là d'un comportement d'un autre âge, totalement antirépublicain qui n'honore ni celui à qui on vient dire le ridicule merci, ni ceux qui viennent se livrer à cette comédie absurde et burlesque !
Dans notre entendement en effet, lorsqu'un citoyen de ce pays devient ministre c'est que par ses qualités, il a été jugé digne d'occuper un tel poste. Ce qui n'est aucunement le fait de la seule et unique " sainte " volonté du chef de l'Etat, fut-il christ de Mama.
Le ministre ainsi choisi et nommé, devrait pouvoir dire comme don Diègue " la faveur l'a pu faire autant que le mérite. "
Sonner donc le ban et l'arrière ban pour " trimballer " ses parents supposés clamer leur " reconnaissance " et leur " indéfectible attachement " au chef de l'Etat, donne à penser avec raison que le ministre n'occupe son poste que par " combine " grâce à la seule " générosité " du chef de l'Etat. Et c'est ce folklore grotesque qu'il nous a été donné de voir lorsque l'actuel ministre nominal de la Défense a cru bon de faire venir " tous ses parents " de Béoumi et des environs pour l'avoir choisi, lui le Baoulé, pour être ministre de la Défense. Cela n'est pas sans nous rappeler monsieur Gbagbo en 2000 avec monsieur Amani N'guessan sous le bras déclarant à Bodokro aux ressortissants de cette localité : " Vous m'avez confié votre fils, j'en ai fait un ministre. " Monsieur Amani N'guessan venait en effet d'être nommé ministre de l'Education nationale dans le gouvernement militaro-FPI de transition.
Amani, un ministre méritant ?
Nous nous posons alors la question de savoir si monsieur Amani N'guessan se sent si peu méritant ou est si peu sûr de lui qu'il se croit obligé de faire de " l'à plat ventrisme " pour espérer conserver son poste sans craindre de couvrir de ridicule et d'ignominie le peuple auquel il dit appartenir.
S'il a un éventuel merci à dire, celui qui " ne sera plus jamais pauvre " ne peut-il pas le faire tout seul, d'homme à homme face à son mentor ?
Que non ! Il faut que des légions de Baoulés viennent se faire tourner en bourrique pour que celui qui contestait le massacre dont ils ont été victimes en 1970 et qui a minimisé l'hécatombe qu'ils ont subie en 1995 avec le boycott actif de monsieur Gbagbo, soit assuré qu'il est et sera ministre de la Défense!
Et c'est à ces Baoulés accompagnant monsieur Amani Michel que le chef de l'Etat demande de se méfier des tribalistes comme si on ne savait pas qui est l'unique tribaliste dans ce pays dont les idées et les actions politiques n'ont été et ne sont nourries que par le tribalisme. Puisque nous sommes au ministère de la Défense, qui sont aujourd'hui les vrais responsables de l'Armée et des différents corps ?
Il faut naturellement entendre par Armée également la Gendarmerie et la Police.
Qui a créé les milices tribales qui savent exactement sur qui exercer leur art de la cruauté ?
Gbagbo fait le contraire
de ce qu'il a dit hier
Aujourd'hui, plus de trente (30) Baoulés croupissent depuis bientôt trois (03) ans dans les geôles du FPI à Daloa sans être jugés et certains sont ainsi morts en prison.
Qu'a fait monsieur Amani N'guessan Michel, le fidèle militant baoulé du FPI pour résoudre ce douloureux problèmes lui qui ne se souvient qu'il est baoulé et qu'il a des parents baoulés que lorsqu'il s'agit de protéger et de défendre ses petits intérêts égoïstes et mesquins et surtout pour accroître encore davantage son immense fortune ?
On a clamé qu'on ne ferait jamais comme HOUPHOUET et BEDIE et que le culte de la personnalité avait cessé avec le coup d'Etat de 1999. On a hurlé que n'occupe la présidence que le premier serviteur des Ivoiriens et c'est pourquoi on voulait organiser des visites touristiques au palais présidentiel. On a juré que sa photo ne serait nulle part dans les bureaux et autres lieux publics. Comme tous les engagements des refondateurs, ils n'avaient de valeur que pour ceux qui ont commis la bêtise d'y ajouter foi. Aujourd'hui, plus que le culte de la personnalité, il y a adoration de la personnalité et monsieur Amani N'guessan Michel est l'un des adorateurs les plus zélés !
En lieu et place des visites touristiques au palais présidentiel, on a barré les routes et transformé les édifices en bunkers inexpugnables et inapprochables, zone rouge et zone de guerre d'officiers en manque de stratégie et à court d'imagination.
Les photos officielles du chef de l'Etat, confectionnées par dizaines de milliers, inondent les bureaux et les lieux publics.
Plus le chef de l'Etat nous plonge dans l'abîme, plus il fait l'objet d'éloges dithyrambiques de la part surtout de certains comme monsieur Amani Michel qui, ne faisant pas partie de la tribu, se croient obligés de crier plus fort et d'agir avec ostentation pour mériter la confiance du chef suprême. Et c'est à ce jeu infâme qu'il a traîné les populations du Centre vouées aux gémonies par monsieur Gbagbo pour avoir " offert le gîte et le couvert aux rebelles " et livrés pour cela aux pires massacres et spoliations dans les zones forestières. Nous osons croire que c'est la dernière fois que monsieur Amani et ceux qui lui ressemblent parce qu'ils occupent des postes à la présidence ou ailleurs, se serviront des Baoulés pour assouvir leurs vils desseins.
Qu'ils refusent d'admettre qu'ils ne sont que des alibis et des faire valoir est leur droit le plus absolu, mais qu'ils méprisent un peuple auquel ils disent appartenir et ses souffrances est abject et intolérable. Dans tous les cas, le chef de l'Etat qui croit faire ainsi de belles opérations politiques doit se souvenir de ce qu'il disait à l'époque à ses " parents " : " Si on vous donne de l'argent, prenez le et bouffez, c'est l'argent de la Côte-d'Ivoire et votre argent. "
Ce ne sont donc pas ceux qu'il a toujours poursuivis de sa haine qui oublieront cette belle leçonde civisme !

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