lundi 11 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

L'exploitation du manganèse de Lauzoua redémarre de plus bel après plusieurs dizaines de suspension des travaux. La Banque nationale d'investissement (BNI) a dégagé le financement nécessaire pour l'opération.

La Côte d'Ivoire relance la production du manganèse de Lauzoua, dans le département de Grand Lahou. Découverte en 1950, l'exploitation de ce gisement qui démarre en 1960 ne peut se poursuivre pendant longtemps. En 1970, elle est arrêtée suite à des difficultés dans la production qu'éprouvait la société MOKTAR. Ce sera le statu quo jusqu'en mars 2005 avec l'arrivée de la société LEV-CI qui change les donnes. Grâce à un investissement de 600 millions Fcfa de la Banque nationale d'investissement (BNI), cette société mandatée par la SODEMI va réhabiliter l'accès au site par le débroussaillement, la construction de trois passages busés, l'élargissement et le reprofilage lourd des pistes existantes ainsi que l'ouverture de pistes neuves. Les fonds dégagés par la BNI permettent ainsi à LEV-CI d'acquérir deux cribles, une station de lavage, un concasseur, deux dampers, trois motos-pompes, un marteau piqueur et divers autres matériels pour la remise en chantier de la mine. De juillet 2005 à janvier 2007, LEV-CI livre une production de 110.000 tonnes de manganèse, soit une quantité supérieure à la commande de la SODEMI qui était de 100.000 tonnes. La SODEMI satisfaite des performances de LEV-CI décide de lui confier la production de 100.000 autres tonnes. Cette seconde campagne démarre mi-juin prochain et devrait consacrer la reprise à plein régime des activités d'exploitation du gisement. Mais bien avant, la BNI a jugé nécessaire d'organiser le vendredi 7 juin dernier, une visite guidée en faveur de la presse en ce lieu situé à environ 200 kilomètres d'Abidjan. Les journalistes ont pu suivre les différentes étapes de la production du manganèse. L'extraction, le criblage et la laverie, en passant par le concassage, tous ces processus ont été visités puis expliqués par le directeur de la mine et chef du chantier, M. Bonzou Anthony. A travers cette action, la BNI tenait à informer la population et les partenaires sur la reprise de l'exploitation du manganèse de Lauzoua. Elle entendait également réagir face à certaines informations dans la presse l'accusant d'avoir financé des activités fictives. "Cette visite vous permettra de voir les activités réalisées par la BNI à travers ses financements. Nous n'apportons pas de concours fictifs ", a souligné le PDG de la BNI, M. Victor Nambellessini qui était accompagné de MM. Jean Likane et Léandre Assié, directeurs généraux respectifs de la SODEMI et de LEV-CI. Il indique qu'outre le gisement de Lauzoua, LEV-CI a effectivement mis en ?uvre tous les autres chantiers pour lesquels cette société a reçu les financements. Le banquier soutient par ailleurs que la BNI n'a pas financé d'achat d'armes en provenance d'Israél, contrairement à ce que certains avaient laissé entendre. Il soutient que LEV-CI n'a acquis que du matériel du génie civil de l'armée israélienne pour les travaux sur ses chantiers. Le minerai de Lauzoua occupe une superficie de 21 km2. Il a une puissance d'au moins 2,5 millions tonnes. Le manganèse est un métal d'alliage qui entre dans la fabrication de l'acier. Mais la Côte d'Ivoire n'a pas encore atteint la phase de la transformation. Elle exporte le produit brut. Ses principaux débouchés sont l'Ukraine et la Chine.

Vincent Kouassi
Envoyé spécial à Grand-

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