lundi 11 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le Kajazoma est une galerie d'arts située à Cocody Cité des arts. Au mur de cette galerie, Valérie Oko, artiste plasticien bien connue, vient de placarder plusieurs toiles. C'est à la faveur d'une exposition qui va durer un mois.

Valérie Oka, artiste peintre designer, vient de déposer ses valises à la cité des arts pour une exposition qui va s'étendre sur un mois : du 7 juin au 7 juillet 2007. C'est à l'espace Kajazoma que se tient cette exposition d'art contemporain. Le choix de cet endroit n'est certainement pas fortuit. Si on s'en tient surtout au thème qui le sous-tend, intitulé fort à propos " Nouba Kroup ". Pour accéder au Kajazoma, il faut quitter le goudron. Et emprunter ensuite une petite piste qui vous conduit dans un environnement où domine la nature avec des arbres, du gazon, et diverses autres fleurs. On comprend alors la motivation profonde de Valérie Oka qui n'est autre que de marier modernité et tradition au cours de cette exposition. Autrement dit, une sorte de croisée de chemin sortie de l'imagination fertile de l'artiste qui fait appel à la pure tradition africaine et à la civilisation actuelle. En effet, au cours du vernissage qui a eu lieu le vendredi 07 juin dernier, les nombreux invités de marque (dont le ministre de l'éducation nationale, Gilbert Bleu Lainé et Andoh Jacques, ancien ministre de l'environnement) se sont rendus compte de l'aspect dominant des créations de l'artiste Valérie Oka qui caractérisent cette exposition: des visages d'hommes ''badigeonnés'' de couleurs assez vivaces. Ces dessins dits " Nouba Krump " expriment, selon l'artiste, une certaine philosophie de la vie comme cela se trouve mentionnée dans le dossier presse: "les masques invisibles que nous portons tous, la face cachée de nos vies, de nos peurs et de nos angoisses ". Flash-back : les Nouba sont une tribu africaine du Soudan. Coupé du monde extérieur, ce peuple vivait d'une manière tout à fait originale. Il se conformait à leurs traditions, en ignorant la civilisation venue des tréfonds de l'Occident. Pendant certaines fêtes, lorsqu'ils pratiquaient le sport comme la lutte et pendant certaines rituels, les Nouba avaient coutume de peindre le corps et singulièrement le visage. Cela présageait à l'avance des bénédictions. En outre, on explique que cela leur donnait une certaine force. Et par conséquent les mettait à l'abri d'êtres mystiques. Pour ce qui concerne le Krump, on se souvient que c'est au début des années 90 que ce mouvement d'expression corporel a vu le jour dans les ghettos américains. Notamment à Los Angeles. Sa caractéristique particulière, c'est d'être " des bals de rue où les krumpers portent un masque de maquillage tribal, libres de danser comme ils le veulent ". A travers la présente exposition, c'est tout cela que Valérie Oka met en exergue après avoir entremêlé pinceaux, peinture.. Le support sur lequel accouche l'artiste, ce n'est pas le traditionnel bois ou la planche. Ce n'est pas non plus le tapa africain comme cela est devenu monnaie courante en Côte d'Ivoire. Elle s'est penchée vers la toile plastique. Pour tout dire, vers le nylon. " A l'image du krumping, mon travail est une juxtaposition de la tradition et de la modernité mettant en relief les sources inépuisables de la culture africaine ", dixit Valérie Oka pour expliquer cette création artistique.

Marcel APPENA

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