lundi 11 juin 2007 par Nord-Sud

() Guillaume Soro est mon ami de longue date. Celui qui n'a pas constaté cela ne vit pas Côte d'Ivoire. Avant d'avoir accès à la chambre de Guillaume Soro, il fallait me sauter d'abord. J'ai travaillé avec le ministre Konaté Sidiki. Ce n'est pas par hasard que j'ai commencé la réconciliation avec Konaté Sidiki. C'est chez lui que je dormais quand j'allais en Allemagne. On était liés et à un moment donné, on a été séparés. ().Plus rien ne peut encore nous séparer. Si je ne suis pas d'accord avec quelque chose, même ici à Bouaké je le dirai, quitte à ce que je meure. Personne n'a obligé les Ivoiriens à aller se retrouver à Ouagadougou. Le président Gbagbo a tendu la main à Soro Guillaume. Mais il n'était pas obligé d'accepter ( ). Depuis la signature de cet accord le processus de paix est lancé. Me voici à Bouaké ; Konaté Sidiki était à Abidjan, à Yopougon. Il y a Abidjan et il y a Yopougon. Dans un stade plein à craquer et à répondre à un seul mot d'ordre mais le mot d'ordre qui a été donné ce jour là et qui doit être permanent désormais, c'est la paix. Nous sommes allés chez le Pr. Mamadou Koulibaly ensemble. Il est le plus dur. Nous sommes allés au stade. Vous avez vu à la télévision, le ministre Konaté Sidiki danser avec la Première dame. Les gens ne croyaient pas ; je suis venu vous dire que ce que vous avez vu là n'est pas du cinéma. Je suis venu vous dire, frères de Bouaké que ce que vous avez lu dans les journaux et entendu à la radio n'est pas du cinéma. Je me suis rendu à Anyama grâce à Moussogbê qui m'a aidé à rencontrer les imams de là- bas pour leur présenter mes excuses, la première fois avant que ne commence la caravane de la paix : Je leur ai dit, si je vous ai fait mal, pardonnez- moi. Si dans mes propos, j'ai choqué quelqu'un, je vous demande pardon. Notre bilan était négatif La différence entre l'homme et l'animal, c'est que l'animal ne change pas sa manière de faire mais l'homme à certain moment, s'arrête pour faire le bilan. Nous avons fait le point et nous nous sommes rendu compte qu'il était totalement négatif. Si le Libéria a fait la guerre et a réussi aujourd'hui à élire un chef d'Etat, si l'Afrique du Sud a connu l'apartheid, et qu'aujourd'hui, Blancs et Noirs mangent ensemble, si le Rwanda a connu le génocide, qu'aujourd'hui, les Rwandais vivent ensemble, si l'Allemagne qui a été divisée après plus de 45 ans, réunifiée, elle est aujourd'hui, le poumon de l'économie de l'Union européenne la Côte d'Ivoire, peut sortir du conflit. Comme les pays que je viens de citer, le nôtre doit savoir embarquer et se développer afin de récupérer sa place initiale pour être première en Afrique. On a accusé notre génération d'être à la base de cette guerre ; on dit que c'est une guerre de Fesci. D'accord ! Comme c'est nous qui avons commencé, nous disons que nous ne voulons plus. Où est votre problème ? C'est pourquoi, main dans la main, nous ferons en sorte que la mission confiée au Premier ministre Soro Guillaume réussisse. C'est nous qui gâtons, nous disons que nous allons arranger (...). Depuis que le Premier ministre Guillaume Soro a pris fonction, mes amis et moi, nous nous sommes réunis pour dire que nous allons le soutenir. Cela va montrer que notre génération sait gérer les affaires de l'Etat. Là aussi, celui qui n'est pas content peut aller faire la guerre ailleurs. Désormais, nous allons démontrer au reste du monde que sans intermédiaire, nous les Ivoiriens qui nous sommes battus hier, nous nous retrouvons aujourd'hui et réglons nos problèmes. ( ) Je vous dis que parce que pendant que nous nous battions, il y a des gens qui ont eu du travail. Ceux- là, ils sont ici, parmi les gens (Ndlr les forces impartiales venues au secours de son pays) On les appelle Onu. C'est moi qui le dis, ils sont dans les voitures blanches où ils ont écrit UN partout. Ils viennent à Soro Guillaume, eh, les gars de Gbagbo s'apprêtent à te tuer et à Gbagbo, voilà les gens de Soro Guillaume qui viennent te tuer. C'est leur travail qui est là. Mais à la fin, c'est notre pays qui perd. Depuis qu'on a fait notre paix, ils ne savent plus où partir. Je dois vous dire qu'à partir d'aujourd'hui, un Ivoirien ne doit pas prendre sa bouche pour insulter un autre Ivoirien ; plus jamais un Ivoirien ne doit prendre de cailloux pour lapider un autre. Celui qui n'est pas content de son frère, il le lui dit. Les gens se sont moqués de nous car il y en a qui ne pouvaient même pas parler dans notre affaire qui ont parlé quand même alors que votre pays est solide, vos autorités qui sont là, il faut les soutenir. Quand tu sais faire la guerre, il faut savoir faire la paix. Si vous pouvez l'imaginer ; Blé Goudé, dans la voiture de Wattao ? L'essentiel, c'est la Côte d'Ivoire. La guerre est finie. Ils ont tué Patrice Lumumba et Kwamé N'krumah parce qu'ils voulaient la liberté de l'Afrique. La Côte d'Ivoire a retrouvé la paix. Guillaume Soro ne peut pas être le Premier ministre de la France. Bédié, Guéi Robert, Seydou Diarra et Banny ont eu le pouvoir facilement, ils l'ont perdu facilement. Mais on peut au moins dire que Gbagbo et Soro ont un parcours ; ils ont eu difficilement le pouvoir et ils le perdront difficilement avec votre soutien. Donnons- nous la main, embrassons- nous, saluons- nous, on s'est déjà battus. Deux personnes qui se sont battues, si elles se sont réconciliées, c'est difficile de les remettre en palabre. Jeunes de Bouaké, femmes, hommes et vieux de Bouaké, pendant cinq ans, nous nous sommes battus, cela n'a rien donné. Au nom de mes amis je vous présente mes excuses. Prenons ensemble la route de la paix.() Propos recueillis par Allah Kouamé Correspondant régional

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