L'accalmie née de l'Accord de Ouaga n'est pas la paix. Le remède trouvé à Ouaga n'a fait qu'apaiser les douleurs. La vraie paix est dans nos c?urs et il faut la rechercher et la trouver . C'est l'essentiel du message du ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, M. Louis-André Dacoury-Tabley. Il était, hier, l'hôte des responsables du parlement Espace refondation de Yopougon Kouté village. Invité à délivrer un message d'espoir en une Côte d'Ivoire qui se retrouve et qui veut se disposer à agir dans l'intérêt de tous, le ministre de la Solidarité, par ailleurs N° 2 des Forces nouvelles, n'a pas déçu. Il a rappelé le contexte de blocage qui prévalait avant le dialogue direct et les circonstances dans lesquelles les deux parties antagonistes, que sont le camp présidentiel et l'ex-rébellion, ont produit l'Accord politique ivoiro-ivoirien dans la capitale burkinabé. Pour lui, l'Accord de Ouaga est une chance que tous les Ivoiriens doivent saisir en vue d'emprunter résolument le chemin de la réconciliation. Non sans inviter les uns et les autres à brûler les causes qui ont été à l'origine de la guerre. Il s'agit entre autres, des problèmes d'exclusion, de foncier rural, d'identité, etc. Devant l'inquiétude de nombreux sceptiques, Dacoury-Tabley a expliqué que l'Accord de Ouaga a été signé dans l'intérêt de tous et qu'il ne s'agit pas de la victoire d'un camp sur l'autre. C'est pourquoi il a réitéré son désir d'aller partout en Côte d'Ivoire, où besoin sera en vue de parler de l'Accord de Ouaga et de l'importance qu'il revêt pour l'équilibre de la nation. Aux acteurs politiques ivoiriens, le ministre Dacoury a appelé à une conversion des c?urs et des esprits pour aller à la paix. Il faut que tous les jours, nous nous rapprochions , a-t-il indiqué. Un peu plus tôt, le président de parlement espace refondation, M. Tehidé Stanislas, a justifié le choix du ministre Dacoury comme l'invité de la cérémonie par le fait qu'i est, pour lui, un des symboles forts de la réconciliation. Il a qualifié la présence du ministre à Yopougon (commune connue pour être un des bastions de la résistance) comme le signe de la fin de la guerre. Il a cependant reconnu que la paix qui s'annonce est encore fragile ; mais avec la volonté commune, nous pouvons la solidifier . Ce même message d'espoir a été réitéré par le maire de la commune, M. Gbamnan Jean Félicien, pour qui quelles ques soient les résistances qui pourraient être constatées, la paix se fera. Il faut noter que, quelques heures avant, des éléments du groupe d'auto défense GPP ont fait une descente musclée sur les lieux de la manifestation. Obligeant ainsi les organisateurs à déplacer la cérémonie de l'espace habituel des activités du parlement, à la place du village de Kouté. Et ce, sous le contrôle du chef, de sa notabilité et sous la protection de nombreux éléments des forces de l'ordre déployées pour la circonstance.
Louis B. Parfait