lundi 11 juin 2007 par Fraternité Matin

Pierre Ignace Tressia, journaliste radio, a été conduit à sa dernière demeure, samedi dernier, dans son village par une foule de confrères, d'artistes, d'amis et de parents qui entouraient le Président Gbagbo. Pierre Ignace Tréssia s'en est allé pour le repos éternel. Il repose à Guéménédou, son village natal, depuis samedi dernier. Des confrères dont une importante délégation de l'UNJCI avec à sa tête son président, M. Amos Béonaho, des amis, des artistes et singulièrement des hommes de théâtre, constituant tous une foule immense, sont venus, aux côtés du Président de la République, lui dire l'ultime adieu. Ce fut un moment d'intenses émotions et de profonde tristesse, marqué par des pleurs, des cris et des agitations, traduisant toute l'ampleur de la douleur éprouvée par les uns et les autres de vivre l'inévitable séparation.
Tréssia est mort, un grand professionnel du micro a expiré son dernier souffle. Et nul autre mieux que M. Eloi Oulaï, directeur central de la radio, ne pouvait, au nom de la RTI, témoigner de l'engagement pris très tôt par son collaborateur de servir la cause du FPI. Surtout, à une époque où afficher une telle appartenance relevait d'un acte de bravoure. Homme de devoir et de conviction, révèle Eloi Oulaï, Tréssia fut le militant résistant avec qui il a partagé les valeurs de la République. Le devoir et l'acharnement au micro ont fait de lui un homme incontournable à la radio. Les brimades professionnelles qu'il a subies pour avoir choisi de servir Laurent Gbagbo, soutient le directeur de la radio, n'ont point émoussé ses ardeurs. Et pendant cette guerre qu'a connue le pays, il aura, encore une fois, fait montre de sa totale détermination à demeurer dans son camp, en restant fidèle à la République. Il nous a quittés au moment où la paix pointe à l'horizon. Il n'a pas vécu inutilement, a conclu le porte-parole de la RTI. Ce sont donc là autant de raisons qui justifient la présence du Chef de l'Etat, venu exprimer à la grande famille des journalistes et de la population de Guéménédou, toute sa compassion. Mais bien avant, devait dire M. Guéi Brici Lucas, au nom du canton de Niabré, le Président Gbagbo aura mobilisé tous les moyens médicaux possibles pour tenter de sauver notre frère. C'est assurément là un réconfort qu'apprécient à sa juste valeur la famille du défunt, les cadres et le village, a déclaré M. Djibado Bédi Bertin, au nom de ceux-ci. Il a regretté que le défunt soit parti au moment où le village avait le plus grand besoin de lui.
Au terme de ces différentes oraisons, une procession conduira en pleurs Pierre Ignace Tréssia à sa dernière demeure. Là, avant de loger le cercueil dans la tombe, le pasteur Paul Ayo de l'église Tabernacle témoignera de la dévotion qu'il vouait à Dieu. Heureux sont ceux qui meurent dans le Seigneur. Et Pierre Ignace Tréssia est mort dans le Seigneur à qui il s'était confié. Et à l'hôpital, il n'a cessé de le prier. Comme lui, faisons en sorte de mourir dans le Seigneur également. Peu avant tout cela, le pasteur Ayo avait aussi interpellé la population et la famille du défunt quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de sa veuve. Torturer une veuve qui a souffert pendant la maladie de son mari ne le ramènera pas à la vie. Je plaide pour que cela cesse. Je plaide pour que dix jours après l'enterrement, la veuve soit libre. Car le veuvage, c'est la douleur qu'éprouve la veuve, c'est sa solitude, c'est son effort de réapprendre à vivre et d'éduquer ses enfants sans lui. Il a prié pour le repos de son âme et l'imam Légré, fils du village, en a fait autant à sa suite. De nombreux dons ont été faits à la veuve, à ses enfants, ainsi qu'au comité d'organisation. Notam-ment, 10 millions de F du Chef de l'Etat, 500 000 F du ministre Désiré Tagro, et 500.000 F de l'UNJCI.

Moussa Touré
Envoyé spécial

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