Discours du Président de l'Union africaine,
S. E. Président J. A. Kufuor, à l'occasion de la journée de l'Afrique -
le 25 mai 2007. Compatriotes africains et amis de l'Afrique,
Une fois encore, nous célébrons une autre journée de l'Afrique, une occasion qui nous offre l'unique opportunité de faire l'inventaire de nos exploits et de nous réarmer pour faire face aux défis que rencontrent notre continent. Depuis la transformation de l'Organisation de l'unité africaine en Union africaine (UA), nous avons tous travaillé collectivement, Etats membres, pays et citoyens d'Afrique pour accélérer le développement de l'Afrique en vue de rattraper les autres parties du monde développé.
En vue de cela, nous nous sommes dotés de nouveaux organes comme le Parlement Pan-africain et le Conseil économique, social-culturel qui ont donné une voix au peuple africain pour jouer un rôle plus significatif et représentatif dans la gouvernance de l'Afrique. Nous avons créé le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine et nous sommes en voie d'opérationnaliser son architecture, y compris la force de réserve, le système de prévention des crises, le Conseil des sages et les éléments de développement et la reconstruction post-conflit, en vue d'assurer la paix durable et la stabilité sur le continent. Comme le dit l'adage, "sans la paix et la stabilité, il ne peut y avoir croissance économique et un développement durable du continent".
Concernant la gouvernance, les droits de l'Homme et l'état de droits, nous avons fait des avancées notables. L'adoption de la Charte sur la bonne gouvernance, les élections, la démocratie et les mesures urgentes prises pour assurer le fonctionnement de la Cour africaine sur les droits de l'Homme et des peuples témoignent de notre désir commun de lutter contre l'impunité sur le continent, à assurer la transparence et la responsabilisation dans la gouvernance politique du continent. L'adoption du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) comme le programme du développement de l'Union africaine et le mécanisme africain pour la révision des pairs (MARP), a aussi rehaussé la gouvernance politique et économique sur le continent. Depuis son adoption, les Chefs d'Etat et de gouvernement l'ont utilisé comme une plate-forme dans leur engagement avec leurs partenaires du monde entier pour mobiliser des ressources pour le développement du continent. C'est en rapport à cela qu'au mois de mars de cette année, les Chefs d'Etat et le Comité de mise en ?uvre gouvernementale ont pris l'engagement d'approfondir son rôle et sa fonction pour qu'il constitue un pilier du développement de l'Union africaine. Malgré ces efforts, des défis importants demeurent et fragilisent le continent. En adoptant des mesures nécessaires pour les résoudre, conscient que nous avons besoin de forger plus d'unité et de solidarité pour affronter ces défis de manière compréhensive et intégrale, et en partenariat avec les autres parties développées du monde. Cet élan additionnel a justifié le thème pour la célébration de cette année :
"Renforçons la place de l'Afrique dans le monde à travers des partenariats stratégiques, équilibrés et responsables".
Dans le passé, nous étions engagés dans le partenariat avec les pays développés tels ceux composant le G-8, l'Union européenne, le Japon. Plus récemment, nous avons essayé de développer plus de contacts avec les partenaires émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Amérique du Sud en vue de diversifier les sources de soutien dont nous avons besoin pour combler le retard énorme de développement qui existe entre nous.
Ce nouveau partenariat, avec les partenaires traditionnels et les pouvoirs émergents, devrait être logique avec la vision clairement articulée, la mission de l'Union africaine et son programme du NEPAD. L'objectif immédiat du partenariat est de bâtir l'infrastructure de l'Afrique dans tous ses aspects, l'industrialisation du continent, y compris l'industrie du service, et la diversification de l'économie de l'Afrique généralement pour permettre à l'Afrique de rivaliser efficacement dans un monde globalisé. Le partenariat devrait réunir les expériences et avantages comparatifs de tous les partenaires, y compris les opérateurs du secteur privé et la diaspora de l'Afrique.
Tous ces efforts porteront leurs fruits si nous commençons avec l'approfondissement des relations de partenariat entre nous-même Africains avant de solliciter l'aide des autres. Heureusement, il y a aujourd'hui, une prise de conscience de plus en plus grande de l'intérêt de donner à notre union un mécanisme continental destiné à travailler sur les stratégies convenues, y compris la compréhension commune de l'intégration continentale et les contraintes liées à un tel processus d'intégration. Nous attendons par conséquent le Sommet de juillet 2007 à Accra, consacré au "Grand Débat sur le Gouvernement d'Union" qui, avec optimisme, nous aidera à identifier les buts stratégiques, objectifs et actions qui aideront notre continent à gagner sa place légitime et digne dans le monde globalisé. Compatriotes africains
et amis de l'Afrique, A l'occasion de la célébration d'une autre journée africaine, réarmons-nous pour travailler et pour changer l'Afrique en une plus grande étendue de paix et de stabilité et à la réalisation du rêve d'un marché économique africain avec 1a libre circulation des hommes, de biens et de services et d'une étendue de prospérité comme un hommage à l'unité de l'Afrique et la solidarité.
Vive l'Union africaine !
Que Dieu bénisse l'Afrique !