Animant une conférence de presse vendredi à l'Institut national de la santé publique (Insp), Dr Amichia Magloire, secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d'Ivoire (Synacass-CI), a révélé que 1304 cadres supérieurs de la santé, médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes ont été recrutés par la Fonction publique au titre de l'année 2007. Dont 750 sont déjà affectés. Les autres suivront par vagues successives dans les semaines et mois à venir. Ces assurances du Dr Amichia devront apaiser les jeunes praticiens, à qui le Chef de l'Etat avait promis de les recruter directement sans concours. Au lendemain de la survenue du scandale des déchets toxiques et dans la perspective de l'après-crise. Mais cette bonne nouvelle n'a pu occulter la crise de bicéphalisme latent qui secoue le Synacass-CI. En effet, pendant que Dr Amichia animait sa conférence, le Conseil statutaire du syndicat, présidé par le Pr Kouassi Beugré, tenait un point de presse au CHU de Cocody, pour dénoncer l'incompatibilité de la fonction du premier cité avec celle de vice-président de la Cellule présidentielle chargée du suivi des catastrophes naturelles et crises endémiques, créée par le décret n° 2006-309 du 10 octobre 2006. Et ce, conformément aux textes du syndicat qui stipulent à l'article 27 que la fonction de secrétaire général est incompatible avec le cumul des mandats politiques et de certains postes administratifs. Et le Conseil de prendre pour étayer son argumentaire les cas du Dr Assoa Adou et du Pr Kadio Richard, qui ont démissionné de la tête du Synacass-CI après leur entrée au gouvernement. Avant de convoquer un congrès pour le 12 juin, aux fins d'élire un nouveau secrétaire général. C'est justement à ces deux personnalités, entre autres, que le bureau exécutif dirigé par Dr Amichia, confie le parrainage de la rébellion. En outre, il argue que, voulant étouffer l'affaire de la promotion immobilière initiée par le Syndicat et détournée à leur profit par ces deux ex-secrétaires généraux, ils mènent la dissidence. Aussi, en appelant à la vigilance des syndiqués, Dr Amichia martèle que ce congrès ne se tiendra jamais et que le SYNACASS-CI ne connaîtra jamais de bicéphalisme . Mieux, il soutient quoiqu'il ne soit pas frappé du sceau de l'incompatibilité pour sa cooptation dans la cellule présidentielle qui est une collaboration technique, il a démissionné en décembre dernier. Toutes choses qu'il met au compte de son engagement républicain et de son devoir de cadre de santé envers la population dans le contexte tragique de l'affaire des déchets toxiques. En tout état de cause, le Bureau du Synacass-CI, qui tient à son indépendance, a demandé aux jeunes médecins de rejoindre leurs postes d'affectation ; étant entendu que le Syndicat a négocié avec des structures bancaires des opérations de prêts et d'assistance financière à leur profit puisqu'ils doivent attendre au moins six mois avant de percevoir leurs premiers salaires de fonctionnaires.
Remi Coulibaly