samedi 9 juin 2007 par Le Front

Considérées par un certain nombre de personnes comme une bénédiction divine, les pluies diluviennes en dépit de leurs corollaires d'accidents et autres catastrophes, apportent beaucoup à certains commerces. Les transporteurs, les vendeurs de parapluies et d'imperméables y réalisent leurs plus importants chiffres d'affaires. Enquête. Adjamé 220 logements, carrefour Liberté. En ce début du mois de juin, les nombreux mini-cars appelés communément gbaka, qui déversent leurs flots de passagers se fraient difficilement un chemin à travers la chaussée rétrécie par les eaux. Il pleut averse. Et les Abidjanais soucieux de ne pas arriver à destination, totalement trempés ou les chaussures abîmées, se ruent vers l'abri le plus proche. Mais devant l'incessante pluie dont les grosses gouttes tombent dru, une seule alternative s'impose : s'acheter un parapluie ou un imperméable ou encore prendre un taxi-compteur. Seule condition pour arriver à destination presque sec. A ce niveau aussi, on tombe des nues devant le prix ascendant de ces marchandises vu l'inflexibilité des transporteurs qui n'admettent à cette période-là, aucun ?'arrangement''. Pis, ils vous fixent eux-mêmes leur prix. Et c'est à prendre ou à laisser. De toute façon, vous n'avez pas le choix. D'ailleurs, de nombreux autres clients impatients paieraient à prix d'or la possibilité d'arriver à destination sans être trempé. Mlle Bintou, petite commerçante de parapluie et d'imperméable, ne cache pas sa satisfaction devant ses affaires florissantes. Ce qui est sûr, depuis la saison des pluies, mes parapluies marchent bien. Je peux par jour faire un bénéfice de 5000 F au moins . Même son de cloche pour Mme Kady Kéita qui a, pour sa part, décidé d'augmenter quelque peu les prix vu le boom de ses affaires Avant-hier, je vendais les parapluies à 800 F et 1300 F. Aujourd'hui, les plus petits sont à 1300 F, les moyens à 1500 F et les plus grands à 2000 F. Et ça marche quand même , a-t-elle dit. Quant aux chauffeurs de mini-car ou ?'gbaka'' et de taxis-communaux, appelés wôrô-wôrô, ils nous tiennent des propos quelque peu ambigus. Quand il pleut, les affaires marches plus la journée que la nuit. Car, à cause de la pluie, les clients ne sortent plus assez nombreux la nuit. Mais on rattrape cela pendant la journée. Avec la pluie, le client n'a pas le temps de faire arrangement. Et puis, il n'y a même pas de voiture. Donc ce qu'ils trouvent, ils sont obligés de les prendre avec le prix qu'on leur impose , soutient Kouassi Gérard, un transporteur de la ligue Macaci- Adjamé, Saint Michel. Cet état de chose, François Guéi, un riverain, a tenté de nous en donner les explications. Pour lui, on ne peut plus aller à pied à cause de la pluie. Même les distances les plus insignifiantes imposent que l'on prenne soit un taxi soit un mini-car, à moins que l'on ait un parapluie ou un imperméable. Cela dit, il appréhende mal le fait que ces commerçants fassent grimper les prix des articles dont l'usage s'inscrit dans une période relativement courte. De toute façon, je ne comprends pas pourquoi on doit augmenter le prix des marchandises que l'on utilise seulement moins de 10 fois, par an , conclut François Guéi. Au total, la saison pluvieuse demeure pour ces commerçants la période faste pour faire d'importants bénéfices. Comme quoi, la pluie est vraiment une bénédiction divine, n'en déplaisent à certaines gens.

Eric Djé Blé

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