Fraternité Matin, le quotidien d'Etat, a publié, jeudi dernier, un supplément consacré à la réaffectation des préfets de région et préfets départementaux. Ce vaste mouvement préfectoral suscite actuellement des commentaires dans les milieux politiques à Abidjan. Et pour cause Comme annoncé, le vaste mouvement préfectoral, dans le cadre du redéploiement de l'administration, est effectif depuis jeudi dernier. Les préfets de région et préfets départementaux ainsi que les secrétaires généraux de préfecture déplacés de guerre et ceux restés en fonction viennent d'être réaffectés. Même si certains parmi eux restés, sur place tel le cas du préfet de région du Fromager, préfet du département de Gagnoa, Mohiro Nioulé René, originaire de Toulepleu. Gagnoa, c'est connu de tous, est la ville natale du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. En maintenant Mohiro Nioulé René dans la région, il ne fait l'ombre d'aucun doute sur la reconnaissance de Laurent Gbagbo à Toulepleu qui est considérée comme un bastion du Fpi où foisonnent des milices qui ont sauvé son régime. Si la quasi-totalité des administrateurs civils a eu la confiance du chef de l'Etat, d'autres par contre ont été mis simplement au garage comme on le dit de manière prosaïque à Abidjan. Ils sont au total huit (8) administrateurs civils dont 6 préfets de région et 2 préfets départementaux qui ne sont pas, dans les bonnes grâces de Gbagbo pour des raisons diverses. (Lire la liste dans l'encadré). Parmi eux, d'autres ont soufflé le chaud et le froid avec le régime Fpi. Selon nos indiscrétions, à Adzopé, par exemple, le préfet Omepieu Lambert et le maire Fpi Monnet Léon Emmanuel, par ailleurs ministre des Mines et de l'Energie n'ont jamais eu une entente. Les deux personnalités se sont regardé toujours, en chiens de faïence. Monnet Léon estimant qu'il est l'homme orchestre de Gbagbo a voulu souvent dicter ses lois au préfet Omepieu. Ce que celui-ci a toujours refusé. A Divo, nos sources rapportent que Mme le préfet Zéransé Thérèse a laissé l'opposition remporter les hostilités sur les militants du Fpi. Les affrontements entre jeunes houphouétistes et jeunes patriotes de Gbagbo, suite au boycott actif des audiences foraines, a tourné à l'avantage des premiers cités. Le président du conseil général de Divo, Yao Paul N'dré qui a souvent maille à partir avec les populations, a sollicité le préfet , Mme Zéransé mais celle-ci n'a toujours pas convaincu, par son indolence. Au Fpi, c'est la règle : ou tu fais mon affaire, ou Gbagbo t'enlève . A Yamoussoukro, le préfet de région des Lacs, Ahipo Hory n'a pas été réaffecté. Il est donc sur le carreau comme on le dit. Tout le monde entier a connu le froid qui a existé entre l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny et le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Il fut un moment où Yamoussoukro était hostile à la présence du chef de l'Etat dans la capitale politique. Le préfet de région, représentant, le président de la République, n'a joué aucun rôle pour recoller les morceaux, selon l'entourage de Laurent Gbagbo. Est-ce pour cela qu'il perd son poste ? Outre ces cas expliqués, des commentaires vont bon train, ces temps-ci, depuis que Gbagbo a procédé à ce vaste mouvement préfectoral. Chose curieuse, la préfecture d'Abidjan que Laurent Gbagbo avait fermée dès sa prise de pouvoir en octobre 2000, vient d'être rouverte avec comme préfet Sam Etiassé Jean-Baptiste.
Déless Goué