Lancé en février dernier, le parlement du Sanwi, espace de libre expression, est en train, lentement mais sûrement, de tenir ses promesses. Tous les samedis, le nombre de patriotes et d'auditeurs va crescendo. C'est que les initiateurs ont eu le nez creux en faisant, chaque semaine, appel à de grands orateurs très au parfum de l'actualité socio-politique. Chaque week-end, de 16 h à 19h, la place réservée aux patriotes après moult tractations s'avère exiguë. Au fil du temps, les observateurs se rendent compte qu'il manquait quelque chose dans le Sanwi depuis l'éclatement de la crise en septembre 2002. Il fallait un lieu de rassemblement pour expliquer la crise, et partant, informer, au jour le jour, les populations. C'est ce qui se passe depuis le mois de février dernier. Les populations sortent progressivement des ténèbres. En témoigne la mobilisation tous les samedis. De grands orateurs sont souvent venus d'Abidjan avec des informations inédites et des propos convaincants et mobilisateurs. C'est le cas, par exemple, du jeune Doué Jean-Jaurès, meilleur orateur 2006 dans les agoras d'Abidjan. Ce doué orateur, après avoir fait le tour de l'actualité socio-politique et expliqué l'accord de Ouaga, a dit aux patriotes ceci. Les fourmis et les oiseaux sont toujours sur l'arbre. Les premières y mettent leurs ?ufs et tombent avec lui s'il est abattu. Les seconds, dès qu'on remue l'arbre, s'envolent vers un autre. Nous, les patriotes, nous sommes les fourmis et l'arbre, c'est la Côte d'Ivoire. Retenez cela. Les oiseaux, ce sont, bien entendu, le RHDP et le G7, prêts à fuir?, a symbolisé le jeune conteur sous un tonnerre d'applaudissements.
La mobilisation des patriotes et des populations à Aboisso, les samedis, est telle qu'on ne sent plus les partis politiques, y compris le FPI.
Sam Kadet