jeudi 7 juin 2007 par Autre presse

L'Afrique? C'est 933 millions d'habitants, et seulement 33,3 millions d'internautes, soit un taux de pénétration de 3,6%. Malgré des initiatives de plus en plus nombreuses, trop d'obstacles empêchent encore un déploiement harmonieux des technologies de l'information et de la communication (TIC).

Comment dépasser les résistances et passer à l'action? C'était le thème de la seconde édition du Séminaire international sur les TIC et le développement. Celui-ci s'est tenu fin mai à Yaoundé (Cameroun), et a réuni chercheurs et entrepreneurs dans le but de faire des technologies un levier de développement pour l'Afrique, tant au plan économique qu'éducatif et social.

Retour ce séminaire avec Petra Tchapkui, présidente de l'association Sud & TIC, et organisatrice du Séminaire international sur les TIC et le développement.

L'Atelier : Le séminaire mis en place par votre association est clos. Quel bilan en tirez-vous?

Petra Tchapkui : Cette seconde édition du Séminaire International sur les TIC et le Développement que nous avons organisé a été - comme la précédente - un réel succès. Nous avons pu réunir plus d'une vingtaine d'experts venus de tous horizons et près de 300 participants, qui venaient principalement de la région. Les échanges ont porté sur des sujets comme l'e-learning,
l'externalisation et les logiciels libres, qui sont de réelles opportunités pour le continent africain.

L'Atelier : Quels sont les enjeux du développement des nouvelles technologies en Afrique?

P.T : Principalement, évidemment, le développement du continent et la lutte contre la pauvreté.
Tout d'abord, les TIC peuvent permettre aux Africains d'étudier sans avoir besoin de migrer à tous prix à l'étranger. Et puis l'Afrique, ce n'est pas que les maladies, la pauvreté et autres calamités du même genre. Internet est une vraie opportunité pour permettre aux Africains d'améliorer l'image et la perception que le monde a du continent. Enfin, les TIC peuvent permettre de promouvoir et de commercialiser des produits locaux. L'Afrique pourrait se positionner sur les segments du travail off-shore et créer ainsi des emplois.

L'Atelier : Quels sont les acteurs à convaincre pour favoriser le déploiement des TIC?

P.T : Malheureusement, tout le monde est à convaincre. Des politiques aux décideurs économiques, en passant par l'élève/étudiant et le citoyen lambda... Tout le monde doit être conscient que ces technologies peuvent être une chance pour le continent africain, si on sait en faire bon usage.

L'Atelier : La population est-elle concernée par les enjeux d'un tel développement?

P.T : La question de l'information est un vrai problème. De nombreuses personnes ne se sentent pas concernées par ces technologies... Beaucoup, ici, pensent que c'est une "affaire d'informaticiens". Or les TIC ont un impact sur tout: éducation, commerce, administration, recrutement, médecine, communication...
Je pense que le principal problème vient du fait que l'on ne peut pas désirer ce dont on ne voit pas l'utilité. La population ne peut pas vraiment être demandeuse, dans la mesure où elle n'appréhende pas toujours les bénéfices qu'elle peut tirer de ces technologies. D'où le travail de vulgarisation et de sensibilisation que nous menons. Après nos séminaires, nous avons des personnes qui se lancent dans des projets TIC, ou qui nous demandent de les accompagner pour développer leur site ou leur blog et autre... Ceci parce qu'ils ont été convaincu de l'intérêt et des bénéfices qu'ils peuvent en tirer. Tous les espoirs sont permis!

Propos recueillis par Mathilde Cristiani

(Atelier groupe BNP Paribas)

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