mercredi 6 juin 2007 par Fraternité Matin

Le ministre de la défense, Amani N'Guessan Michel, a rencontré, hier, au Conseil économique et social, les élus et cadres du centre. Son message. Entouré de ses plus proches collaborateurs dont le chef d'état-major, Philippe Mangou, le ministre de la défense, Amani N'Guessan Michel, avait souhaité, dans le cadre du processus de sortie de crise qui entre dans sa phase décisive, entendre les élus et cadres du centre. Hier, après les rencontres le 15 mai dernier avec ceux de l'ouest et du nord, celui qui a la lourde responsabilité, outre le désarmement, la réunification du pays, a partagé avec ses frères , au Conseil économique et social ses convictions en une Côte d'Ivoire débarrassée de la guerre. C'est le moment d'aller à la paix. Sans condition... J'ai rencontré les frères du nord, de l'ouest. On s'est compris . Hier, se sont-ils compris? Au centre, on dit toujours : la nuit porte conseil Toujours est-il qu'il a eu les mots pour se faire comprendre de ses frères , et les inviter à accepter le pardon. Hic et nunc. Agissons, maintenant! . En somme, hier, il était venu les sonder, afin qu'ils acceptent le sens du pardon auquel il n'a de cesse d'inviter les uns et les autres : Il faut tendre la main à nos bourreaux d'hier et divulguer cette façon de penser. C'est un devoir. . Car, précisera-t-il, au-delà de l'Accord de Ouaga, il n'y a pas d'autres alternatives pour mettre fin à la souffrance des populations du centre assiégées au centre et victimes à l'ouest . Et pour le ministre, dans cette tâche extrêmement compliquée, la stratégie la meilleure pour atteindre cet objectif, repose sur l'échange, la discussion et l'adhésion totale à cette vision. Pour lui, les militaires ont certes signé l'accord de paix depuis juillet 2003, mais la paix n'est toujours pas revenue. Il faut donc, à ce geste, expliquer et faire comprendre les situations, afin que s'y additionnent des efforts collectifs qui passent par le désarmement des c?urs dont le but est de créer une atmosphère de paix. Aussi s'indignera-t-il contre les discours de ceux qui politisent les problèmes nés des successifs conflits fonciers à l'ouest. Discours dont la rhétorique se résume, selon lui, à ceci : on chasse les Baoulé de l'ouest ; ou on les expolie de leurs plantations. On n'a pas intérêt à attiser un conflit entre populations du centre et de l'ouest . Au contraire, il faut voir dans ces conflits, l'insuffisance aujourd'hui de terres cultivables : hier, il y avait 3 millions d'habitants et 16 millions d'ha de forêt. Aujourd'hui, nous sommes à 18 millions d'habitants pour (moins que ça). Quand un bien suffit, il n'y a pas de palabre Hier, on gérait l'abondance. Il était venu parler à ses frères , il les a aussi entendus. Certains se sont livrés, entre autres, à une critique savante de la politique de développement économique de la Côte d'Ivoire et proposer des réformes ; d'autres ont préféré des réflexions plus pratiques et immédiates. Comme Katina Koné de Katiola: Aujourd'hui, dira-t-il, ce que les populations attendent, c'est le redéploiement de l'Administration, au-delà les symboles (armes brûlées) qui ont l'avantage de convaincre dans le temps. Comme encore Ganin Bertin du Conseil économique et social. Pour lui, la restitution des biens individuels et collectifs doit être une des priorités. Le pardon doit tenir compte et de ce volet et sur l'espoir d'un dédommagement de ceux qui ont (tout) perdu. Comme enfin ce cri pathétique de Kouassi Célestin. Fils de planteur venu du centre, arrivé dans l'ouest depuis 1978, il y est né, y est devenu, comme son père, paysan. Victime de guerre, il a parlé au nom de son Organisation des planteurs victimes de guerre, qui ont tout perdu : 127 mille ha de café, 97 mille ha de cacao, 400 mille tonnes de café perdues, 600 planteurs portés disparus, etc. . Au bout, selon lui, 30 mille enfants déscolarisés. Qu'à cela ne tienne, il entend organiser la Caravane agricole de la paix. Car pour lui, comme des milliers d'autres, retourner au centre, dans sa région, sera difficile.
Saluant la présence de ses frères, le ministre, appréciant la pertinence des suggestions des uns et des autres, leur demandera de pardonner (pour que) à partir du 30 juin prenne fin la guerre. Il en a profité pour annoncer, pour très bientôt, le démarrage d'une campagne de sensibilisation, en compagnie des deux chefs d'état major, des deux Forces armées. Nous allons aller en mission, de paix, à l'ouest, au centre. Les militaires ont besoin de nous. Je compte sur vous ; venez avec nous ! Précédez- nous ! La vraie guerre est à venir, si nous ne trouvons pas de solution à des raisons réelles. Préparons la paix définitive et durable!.

Michel Koffi

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