mercredi 6 juin 2007 par Le Front

A moins de deux semaines de la grande caravane de la paix qu'il entreprend en zone Forces nouvelle, notamment à Bouaké, le leader de la galaxie patriotique s'est confié à "Le Front". Pour la première fois. Le général Blé Goudé évoque aussi dans cette interview unique dans les annales de votre quotidien ses rapports quelque peu difficiles avec les cadres du Fpi. Mais aussi, pêle-mêle, les raisons de sa campagne pour la paix, son choix pour Soro, sa carrière.

Vous êtes annoncé à Bouaké, le 09 juin prochain, confirmez-vous que vous y serez en compagnie des patriotes pour célébrer la réconciliation ?

Je pense qu'il faut faire la part des choses. Après avoir invité le porte-parole de la jeunesse des Forces nouvelles dans mon village, il nous a fait l'amitié, en collaboration avec le frère Wattao, de nous inviter à Bouaké, le 09 juin. C'est à cette date-là que la jeunesse des Forces nouvelles nous a invités. Et cela a soulevé des vagues au sein de la galaxie patriotique. Et puisque, je ne pouvais pas être en train de parler de paix et laisser derrière moi des vagues, je pense que ce serait illogique avec moi-même. Il nous fallait harmoniser les points de vue. Le ministre de la Réconciliation a donc convoqué tout le monde. Et je vous informe que le meeting officiel à Bouaké, annonçant la caravane dans les six villes que nous avons choisies ensemble soit pour le 16 juin prochain. Ensemble avec nos amis. Cela dit, j'ai, le week-end dernier, invité la jeunesse des Forces nouvelles dans mon village où on a eu à partager un repas. Ce sont des petits gestes, mais qui nous paraissent importants. Voyez-vous que quelqu'un soit reçu à Abidjan, c'est bien. C'est pour tout le monde. Mais que des camarades des Forces nouvelles prennent leurs voitures, traversent toutes ces villes jusque dans mon village, je pense qu'ils ont tellement été marqués qu'ils m'ont invité à partager un repas avec eux en privé à Bouaké le 09 juin prochain. Cela n'a rien à voir avec une visite officielle des patriotes. Vous ne verrez donc pas de cars partir en convoi à Bouaké. Non, non !

Mais avant cette date, est-ce que vous avez pu taire "les vagues" comme vous dites, car on a ouï dire que Eugène Djué menace de boycotter cette caravane ? Est-ce que le cas Djué est résolu ?

Je pense qu'il n'y a pas de problème avec Eugène Djué. Tous ceux qui suivent l'actualité ont appris tout ce qu'il a exprimé comme griefs à l'encontre de ceux qu'il estimait être à la base de ses malheurs. Le ministre Dano Djédjé de la Réconciliation a convoqué une réunion, et moi pour cause de maladie, je n'y étais pas, mais j'avais un représentant. Je souscris donc entièrement à tout ce qui a été décidé là-bas. Au risque de me répéter, tout semble avoir été réglé. Ensemble, nous irons à Bouaké le 16 juin.

Pour rester dans le même ton, il semble que Djué aurait exigé une compensation financière pour la tournée qu'il avait effectuée sur fonds propres. Qu'en est-il ?

Sachez que je ne suis pas la République de Côte d'Ivoire. Je ne suis qu'un acteur de la société civile. Et j'ai des initiatives personnelles, privées. Quand à un moment donné, j'ai estimé qu'il fallait aller vers nos frères. Pour que notre crise ne profite pas à d'autres personnes, j'ai dit mais écoutez, il faut que je puisse tuer mon orgueil, aller vers mes frères. Je l'ai fait. Au début, certains ne croyaient pas. Aujourd'hui, les plus sceptiques commencent à se rallier. Maintenant, qu'il y ait un marchandage entre Djué et les autorités, je suis mal placé pour répondre à cette question. Demandez-le lui ou demandez aux autorités. Mais en ce qui me concerne, je jouerai tout le rôle qui est le mien, je pèserai de tout mon poids pour éviter qu'il y ait des crocs-en-jambe dans l'accord de Ouagadougou.

On retient surtout de vous, ces dernières années, l'image de quelqu'un de farouchement opposé aux F.N, de guerrier, de belliqueux. Vous disiez entre autres que lorsque vous ?'voyez Soro, c'est un cadavre que vous voyez''. Les Ivoiriens veulent savoir aujourd'hui les raisons qui vous ont poussé pour que Soro soit à la Primature. Qu'est-ce qui a échangé entre temps ?

Merci ! Vous êtes en Côte d'Ivoire, vous avez constaté que beaucoup de choses ont changé. Par le seul fait que M. Soro Guillaume soit le Premier ministre, aux côtés de Laurent Gbagbo, président de la République, beaucoup de choses ont changé. Par le seul fait que depuis des mois, Guillaume Soro est à Abidjan, des choses ont changé ; de même qu'on invite Blé Goudé à Bouaké. Enfin, le fait même que la France laisse les Ivoiriens discuter entre eux, beaucoup de choses ont changé. Dans le même ton, la visite prochaine du président Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire atteste ainsi que beaucoup de choses ont changé. Les exemples sont nombreux. Conséquemment, les compartiments doivent changer. Cela dit, quand j'ai dit que je ?'voyais Guillaume Soro comme un cadavre, je n'ai pas dit que je souhaitais voir son cadavre. J'ai dit cela en m'inspirant des rébellions africaines auxquelles nous avons assisté. Comment les chefs de guerre ont fini. Mais convenez avec moi que la rébellion ivoirienne est bien particulière. Je salue le fait que Soro Guillaume n'ait pas été victime de ce cas-là. Car je reste convaincu, connaissant l'homme qu'il peut apporter quelque chose à la Côte d'Ivoire. Vous êtes d'accord avec moi qu'à cette époque, au moment où la crise était à son paroxysme que chaque Ivoirien se cherchait. C'est pour tout cela que nous disons que nous nous sommes fait du tort pour rien. C'est tout cela que nous appelons cinq (05) ans de guerre, de désolation inutile. C'est cette époque-là que nous voulons éponger. Pour ne plus qu'au-delà de Soro Guillaume un autre Ivoirien soit comme un cadavre. Parce qu'il a en eu beaucoup. Il faut aujourd'hui passer l'éponge sur tout cela pour que les Ivoiriens vivent dans la convivialité, la main dans la main. En agissant de la sorte, je voulais faire une leçon au reste du monde pour lui dire que les Ivoiriens savent régler leurs problèmes ensemble. C'est pour cela que j'ai fait campagne pour que Soro soit Premier ministre. Je n'en ai pas honte et je ne le regrette pas du tout. Je suis content parce que le fait que Soro soit Premier ministre a ramené le calme en Côte d'Ivoire. Contrairement aux autres Premiers ministres qui étaient en mission, pour la France, Soro lui est en mission pour la Côte d'Ivoire. Car il travaille avec le président Gbagbo pour ramener la paix. Un tel monsieur mérite amplement notre soutien.

On est aujourd'hui à (4) quatre mois près de l'adoption depuis l'Accord de Ouaga, avec les progrès que vous savez. Pensez-vous que Soro est l'homme qu'il faut ?

Pour une crise qui dure depuis (5) cinq ans, juger quelqu'un après (4) mois de travail serait confondre vitesse et précipitation. Il faut éviter d'aller vite en besogne. Je pense qu'il ne faut pas croire seulement que Soro est l'homme, mais il faut travailler à ce qu'il réussisse sa mission à la Primature. La mission est délicate et qui a besoin du soutien de tous. D'abord parce qu'il travaille au milieu de plusieurs aînés qui peuvent ne pas l?accepter comme autorité. Il faut donc l'aider à réussir. Il ne faut pas croire, mais plutôt travailler à cela. Il faut que chaque Ivoirien, qu'il ait été ami ou aîné de Soro le considère non plus comme tel mais comme Premier ministre de la république de Côte d'Ivoire.

On vous annonçait, lors des consultations, comme futur membre du gouvernement. Et puis vous vous rétractiez au dernier moment. Alors qu'en tant que ministre, vous auriez pu aider M.Soro avec certainement beaucoup plus d'action. Pourquoi avez-vous décliné l'offre ?

Dans une république, tout le monde ne peut pas jouer le même rôle en même temps. Il y a des millions d'Ivoiriens pour combien de ministres. On est entre 18 ou 20 ministres pour des millions d'Ivoiriens. Il faut que certains acceptent de jouer d'autres rôles comme celui que je suis en train de jouer. C'est-à-dire faire le tour du pays, aller parler aux Ivoiriens, donner des interviews. En gros, expliquer que le gouvernement qui est en place, a besoin du soutien de tout le monde. Parce que quelle que soit la justesse d'un accord, s'il ne bénéficie pas du soutien de toute la population, il est voué à l'échec. Vous comprenez. Les quelques incompréhensions qu'il y a eues ces dernières semaines, il faut une adhésion de tous pour les surmonter. Moi je suis un arbitre de touche. Je ne siffle pas les fautes, je les signale. Je voudrais enfin dire que la voie dans laquelle nous nous sommes engagés, ce n'est pas pour des portefeuilles ministériels. Nous devons donc accepter qu'il y ait des ministres et des gens pour travailler à la périphérie pour consolider l'action gouvernementale. Il y a des associations, des ONG, des groupes de pression qui travaillent dans ce sens et moi je travaille à cela et je pense que si j'ai refusé d'être ministre, c'est parce que je voulais aider Gbagbo et Soro. Si j'acceptais d'être ministre, ce ne serait pas utile parce que la crise n'est pas encore terminée. Il y a encore des balbutiements et on constate que certains sont encore réfractaires à la paix. Il faut que des gens restent à côté des ministres pour travailler pour la paix.

Récemment, vous avez été distingué, ambassadeur pour la paix. Au-delà du symbole, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

Selon les textes du ministère de la réconciliation, est distingué ambassadeur de la paix, celui qui participe à la cohésion sociale, à la réconciliation. Et les acteurs du ministère de la réconciliation avec à la tête le ministre de la Réconciliation avec l'onction du gouvernement estiment que Blé Goudé a ?uvré dans ce sens-là. Ils m'ont donc distingué. Il y a la joie, mais il y a aussi la lourdeur de la responsabilité. Cela veut dire que Blé Goudé doit désormais se comporter comme tel. C'est-à-dire que dans le langage, dans les faits et dans le comportement, il doit aider à rapprocher les uns des autres. Parce qu'un leader n'est pas seulement celui qui se fait applaudir dans les stades, mais c'est celui qui écoute, qui forme et qui informe les autres, car le verbe est aussi une arme. Là, on me demande de diluer désormais mon verbe pour aider à rapprocher les Ivoiriens, et je pense que je vais m'y atteler.

Est-ce que Blé Goudé est prêt à transformer le Cojep en parti politique ?

Dans ce pays, je pense que l'action politique est une action diverse. Dans un pays, il y a plusieurs catégories d'organisations. Il y a les partis politiques, les syndicats, il y a les Ong et des groupes de pression. Que l'on ne connaît pas en Côte d'Ivoire en général. En Europe, les groupes de pression jouent un rôle important. Ils dénoncent et ils critiquent aussi. Le Cojep est un groupe de pression. On nous reproche d'avoir implanté le Cojep partout, mais les groupes de pression ne se mesurent que par leur implantation sur le terrain, donc par leur représentativité. Je voudrais d'ailleurs dire à ceux-là que je n'ai pas encore fini d'implanter le Cojep. Parce que je n'ai pas envie que ma structure soit un mouvement de bureau. Je vais donc continuer de l'implanter, pas seulement en Côte d'Ivoire, mais en Afrique et même en Europe. Et démontrer aux uns et aux autres que pour être efficace et aider son pays, on n'a pas forcément besoin d'appartenir à un parti politique. C'est ce que je suis en train de faire. Donc, je comprends bien la peur des uns et des autres puisque tout ce qui est nouveau fait peur. Moi, je ne sais pas pourquoi eux pensent qu'ils ont le droit de créer un parti politique et que les autres n'en ont pas. Qui leur donne ce droit-là ? Quel concours ceux-là ont passé pour créer leur parti politique ? J'entends dire que Blé Goudé veut être candidat, il veut créer son parti Mais au nom de quoi veulent-ils m'empêcher de faire ce que je veux ? Je vais vous faire une confidence. Lorsqu'on m'a annoncé au gouvernement, il y a un aîné qui est venu me voir pour me demander de décliner l'offre car, cela est très dangereux pour moi. Mais, avant de prendre congé de moi, il m'a demandé de l'aider lui-même à être au gouvernement. Je lui ai donc dit : grand-frère, tu es mauvais . Vous voyez, il y a des gens qui pensent qu'ils ont le droit de faire quelque chose et que d'autres personnes n'ont pas ce même droit. Aujourd'hui, il y a des choses que les compatriotes doivent comprendre. La seule nomination de Soro Guillaume comme Premier ministre a recomposé le paysage politique ivoirien. Ceux qui sont intelligents et qui connaissent l'évolution du monde moderne vont s'en sortir. Mais ceux qui ne sont pas intelligents et qui ne connaissent pas l'évolution du monde moderne, vont se créer des crises d'ulcère pour rien. Il faut que les gens apprennent désormais à se conformer à cela. Moi, c'est vrai que je ne veux pas créer un parti politique, mais, je veux qu'on me laisse exister au moins. Parce que quand j'ai été syndicaliste pendant plusieurs années, que j'ai fait la prison pendant plusieurs années, que j'ai créé le Cojep et que pendant 5 années de crise, j'ai acquis d'autres expériences, est-ce que je peux devenir footballeur ? Non ! Mon seul terminus, c'est la politique ! Et je veux qu'on fasse cette politique autrement, c'est-à-dire aider mes amis, former les jeunes Ivoiriens, leur apprendre une arme politique. ? Est-ce que vous avez l'impression d'être combattu par le Fpi ?
Ce n'est pas une impression ! Je suis réellement combattu. Je suis victime de mes initiatives, de mon autonomie d'esprit, de ma structuration moderne, de mon indépendance
Pourtant, on vous présente comme étant un homme de Gbagbo ?
Je ne suis l'homme de personne, et je ne veux être l'homme de personne. Je ne suis l'héritier de personne et je n'ai même pas envie d'être l'héritier de quelqu'un. Je veux être le fruit de mes propres combats. Mahatmat Ghandi n'est l'héritier de personne, Gbagbo Laurent n'est l'héritier de personne, Nelson Mandela n'est l'héritier de personne, les héritiers finissent toujours mal , donc je n'ai pas envie d'être l'héritier de quelqu'un. Et je ne veux accuser personne d'être à la base de mes malheurs. Je souhaite d'ailleurs que tous les jeunes de ma génération raisonnent de la même manière. Est-ce que les sanctions de l'Onu ont annihilé quelque peu votre volonté d'en découdre avec les Forces nouvelles ?
Non ! Est-ce que vous avez appris une fois qu'on m'a arrêté dans un avion ? Moi, je ne suis pas né dans un avion. Je suis en Côte d'Ivoire et vous le voyez bien ! Ce que je souhaite, et le combat que nous menons, c'est que l'on accepte que chaque Ivoirien, chaque Africain profite des ressources de l'Afrique. Pour qu'on ne puisse plus frauder pour aller vers les pays que l'on s'efforce de présenter comme étant le paradis. Mais que ce que les gens vont chercher en Europe se retrouve chez nous ici. C'est pourquoi, moi je me demande s'il ne peut pas avoir un sursaut pour la paix en Côte d'Ivoire. Je pense qu'il faut un sursaut pour la paix ! Quand nous avons signé l'accord du Café de Versaille le 26 juillet 2006, il s'est trouvé des gens en Côte d'Ivoire pour dire que nous avons trahi, et pourtant, c'était le vrai chemin ! Et je voudrais vous rappeler que la ?'caravane de la paix'' que j'organise actuellement, je l'ai préparée depuis 2006. Je ne le fais pas pour la France, encore moins pour l'Onu mais pour la Côte d'Ivoire. Je n'accepte plus le biberonnisme , je n'accepte plus la tutelle, je veux montrer au monde entier que les Ivoiriens peuvent et savent se retrouver pour faire la paix. Aujourd'hui , je suis heureux qu'un accord ait été signé sur le sol africain et moi Blé Goudé qu'on présente comme un opposant à Guillaume Soro, demande à mes frères de l'accepter comme Premier ministre. Est-ce qu'il n'y a pas de piège dans cette nomination de Guillaume Soro ?
Je pense qu'il n'y a pas de piège dans l'accord mais ce sont nos politiciens qui veulent y mettre des pièges. Je veux parler d'Henri Konan Bédié et d'Alassane Ouattara, ce sont eux qui veulent mettre des pièges dans cet accord. Si non, moi je connais Soro Guillaume, et je sais qu'il est suffisamment intelligent pour savoir si oui ou non, il y a des pièges dans l'accord. En plus, les acteurs qui ont discuté, ne sont pas des acteurs étrangers, ce sont des hommes qui ont été dûment mandatés par leurs responsables pour discuter en leurs noms. Donc, ils ont eu le temps de lire et de relire l'accord avant de le signer. Moi, j'ai travaillé avec Soro, tout comme j'ai travaillé avec Laurent Gbagbo et je peux vous dire que personne ne les connaît mieux que moi. Je connais donc les signataires de l'accord et je connais leur degré d'intelligence. Ce sont deux véritables patriotes ivoiriens qui se sont retrouvés là. Soro est maintenant en véritable famille parce qu'il est là où l'esprit travaille, où les idées s'entrechoquent. Ceux qui pensent qu'ils l'ont utilisé, se trompent. Ceux qui pensent encore qu'ils peuvent se servir de lui, se trompent. Soro fera ce qu'il estime être bien pour lui et pour la Côte d'Ivoire. Et je pense que les Ivoiriens le jugeront à la primature. Tantôt, vous êtes présenté comme le ministre de la rue, le bagarreur, tantôt comme un homme de paix. Finalement, quelle image voulez-vous que les Ivoiriens retiennent de vous ?
Comme je suis généreux, je vous demande de choisir l'image que vous voulez (rire). Je voudrais profiter de votre organe pour dire aux Ivoiriens, principalement à ceux qui, à un moment donné, se sont frottés à moi, que ce soit physiquement, que ce soit au niveau du langage, de ne pardonner. Je leur répète mon pardon et je leur dis que notre pays n'est pas le premier à vivre cette situation. Bien d'autres pays sont passés par-là. On veut une nouvelle Côte d'Ivoire et les frères doivent comprendre que tout accouchement est difficile. Chaque pays a connu sa traversée du désert. Je souhaite que les Ivoiriens enlèvent les habits de crise pour arborer ceux de la paix. Unissons-nous et démontrons à l'Onu qu'un pays peut faire sa réconciliation selon ses m?urs, selon ses habitudes, selon sa culture. Aimons-nous les uns les autres et pardonnons-nous les uns les autres pour aller à la paix véritable et à la réconciliation.


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