mardi 5 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

La crise à la poste de Côte d'Ivoire s'accentue. La décision de la cour suprême sème plutôt le trouble que d'apporter une solution à la situation.

Deigna Jean Michel, le nouveau directeur général intérimaire de la Poste Côte d'Ivoire, veut remettre sur les rails son entreprise. C'est pourquoi après l'exécution vendredi dernier de la grosse de l'ordonnance n°044/07 rendue le 21 mai 2007 par Tia Koné qui ordonne l'expulsion de Zéhi Sébastien, il s'est installé hier lundi à la tête de la Poste Côte d'Ivoire au 16ème étage de l'immeuble Postel 2001. Ses partisans ont donc appelé tous les travailleurs à la reprise du travail ce lundi. Le camp de Zéhi Sébastien a promis de s'opposer ce même jour aux partisans du nouveau DG intérimaire, ce qui a fait planer des risques d'affrontement entre les syndicats pro-Deigna et pro-Zéhi. L'immeuble Postel 2001 abritant la direction générale de cette entreprise a été sécurisé toute la matinée par les Forces de l'ordre de la CRS 1 et II venus à bord de trois cargos. Un partisan de Zéhi Sébastien, M. Ehivet Aimé, SG du SYNALPOSTE-CI, dit avoir été molesté par des policiers aux environs de 9H avant d'être transféré lui et un stagiaire du nom de N'guetta Venance à la Préfecture de police. Le SG de ce syndicat que nous avons joint au téléphone révèle également qu'un autre agent, M. Rodolphe Babri, serait introuvable. Au moment où nous arrivions sur les lieux sous le coup de 10h 30, les Forces de l'ordre avaient déjà quadrillé le siège de la Poste-CI. Quand par endroits, loin de l'immeuble Postel 2001, les partisans de Zéhi Sébastien scandaient "on veut Zéhi". Ils ont obstrué les carrefours de la CAISTAB, de la Radio Côte d'Ivoire, du boulevard de la république à l'aide de pneus incendiés et de briques. Mais à chaque fois, les agents de la police ont levé les obstacles posés sur la chaussée par les manifestants qui prenaient la poudre d'escampette dès l'arrivée des policiers. Un proche de la Direction générale débarquée a soutenu que tous les bureaux de poste sont restés fermés dès ce lundi matin. "Tout est bloqué, nous ne travaillons pas dans la sécurité. Le Président de la République doit prendre un décret pour mettre fin à la crise ", a souligné cet agent proche de Zéhi qui a requis l'anonymat. Le travail a repris normalement hier pour le camp adverse. Le DG intérimaire, M. Deigna Jean-Michel que nous avons joint a dit être occupé dans ses bureaux sis au 16ème étage. "J'essaie de remettre la machine sur les rails pour le bonheur de tous", a-t-il expliqué. Le PCA de la Poste Côte d'Ivoire, M. Diakité Coty Souleymane, ne dit pas autre chose. Pour lui, tout est rentré dans l'ordre parce que " tous les travailleurs sont à leurs postes dans la sérénité. Il ne faut pas que les gens existent ". Chaque camp revendique le contrôle de l'entreprise. Qui va certainement connaître son sort le 14 juin prochain, jour de la délibération de la Chambre judiciaire de la Cour suprême. Vivement que cette ultime décision de justice règle définitivement la crise. Car le SG du SYNALPOSTE-CI menace et soutient : "Les mouvements de protestation contre l'injustice et l'illégalité vont se poursuivre jusqu'à épuisement?.

Fabrice Tété

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