mardi 5 juin 2007 par Le Matin d'Abidjan

L'assassinat de la petite Koffi Grâce, âgée de 5 ans, survenu depuis février dernier a créé un conflit entre les yowlè, les autochtones et les allogènes du village de Yoho, situé à 22 km de Bouaflé. En effet, les villageois sont sur le point de régler leurs comptes aux étrangers dudit village parce que le présumé criminel, notamment, M. Soumaïla, un commerçant, faisant partie de cette communauté et est en liberté. Alors que les nommés Kouakou Sahoré, adjoint du chef du village, Sahoué Gadou Eric, président des jeunes de Yoho, Promo Okou Apollinaire, président des jeunes patriotes et Kouamé Brou, sont tous faits prisonniers depuis février dernier. Dans sa plainte, M. Soumaïla dont la boutique a été détruite à la suite du meurtre, les accuse d'avoir pour certains donné les ordres et pour les autres participé à la destruction de ses biens. Voici succinctement résumé le conflit qui risque de déborder si on n'y prend garde, a expliqué M. Goré Koffi François, chef des ressortissants de Yoho à Abidjan. En outre, a-t-il révélé, les villageois viennent de constater que les enquêtes concernant la destruction des biens du ''coupable" avancent au détriment de celles sur le meurtre qui a conduit à cette réaction. Ils dénoncent par la même occasion la passivité des autorités administratives, policières et judiciaires face à cette injustice. Les villageois sont d'autant plus remontés de constater que malgré la détention de 4 des leurs, d'autres arrestations sont en cours. Raison pour laquelle, à chaque tentative, ils se dressent contre les agents de FDS commis à la tâche, confie M. Goré. Pour laver l'affront contre M. Soumaïla en liberté et qui ne se prive pas de les narguer, les villageois envisagent de chasser tous les ''étrangers'' vivant dans la circonscription. Au vu du danger qui plane entre ces 2 communautés, les cadres du village de Yoho par la voix de M.Goré demandent aux autorités concernées d'agir aux fins de calmer les villageois frustrés par les retards dans l'enquête sur la mort de leur fillette. Car, a-t-il souligné, le contexte sociopolitique actuel n'est pas propice à ce genre de conflit inter-ethnique. En revanche, a-t-il annoncé, l'affaire sera confiée à un avocat afin d'?uvrer à la libération des ressortissants du village incarcérés. Pour mémoire, le jour des faits, M. Drissa Ouattara avait été aperçu en compagnie de la fillette. Il a confié ensuite à la police que M. Soumaïla prétendait qu'il s'agissait de son enfant et lui a demandé de la ramener à la maison car la petite se promenait seule en pleurant. Ainsi, le lendemain, elle a été retrouvée morte sur la place du marché, la langue et le sexe arrachés. Sur les lieux, des pièces à conviction inculpaient le sieur Soumaïla. Pour les villageois, il s'agissait d'un sacrifice rituel vu que le coupable est en outre un marabout. Malgré toutes ces preuves, ils sont écoeurés de le voir en liberté pendant que son complice Drissa est incarcéré tout comme certains de leurs ''frères'' innocents, a indiqué le porte-parole des cadres qui a signifié son engagement à ?uvrer pour rendre justice et éviter tout affrontement entre les 2 communautés.

Carol Offi



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