mardi 5 juin 2007 par Nord-Sud

Le match de football Côte d'Ivoire- Madagascar joué dimanche à Bouaké a donné l'occasion aux militaires ivoiriens de célébrer les retrouvailles et la fraternité.




Dimanche à Bouaké, les militaires des Forces nouvelles et leurs collègues des Fanci ont donné une belle image de cohésion à la nation. L'enjeu et l'aspect événementiel du lieu de la rencontre entre Ivoiriens et Malgaches n'ont pas permis à nombre d'observateurs de faire un constat de taille : les soldats du commandant Chérif Ousmane, coiffés de leur béret vert côtoyaient les éléments de la garde républicaine du lieutenant-colonel Dogbo Blé, coiffés eux, de leur traditionnel béret rouge. C'est un détachement de la musique de la garde républicaine, venu d'Abidjan qui a joué l'hymne national, repris en ch?ur par le public. Les sapeurs pompiers militaires des Fanci, de leur côté, étaient au four et au moulin. Durant toute la rencontre, ils vibraient ensemble quand Didier Drogba et ses coéquipiers marquaient un but ou menaient des actions d'éclat. Les c?urs battaient au même rythme. Les frayeurs étaient partagées lorsque les visiteurs menaçaient le portier Barry Copa. Dans les gradins et à l'extérieur du stade, la sécurité a été assurée par les soldats de toutes les unités des Forces nouvelles. Les hommes des commandants Wattao (Bouaké), Koné Zakaria (Vavoua), Morou Ouattara (Bouna), Ben Laden (Odienné) entre autres, ont pris position. A la fin du match, loin des cameras de la télévision, des militaires des Forces nouvelles ont fait une haie à leurs frères d'armes des Fanci pour leur permettre de prendre place à bord des trois cars mis à leur disposition. Le plus beau symbole, c'est le pot offert par le commandant Wattao aux Fanci au maquis Champion's league avant que ceux-ci ne prennent le chemin du retour. Satisfaits, ils ont manifesté leur joie en levant les deux bras en l'air en signe de victoire. La ville de Bouaké, elle, était totalement quadrillée. Le ton de cette bonne entente a été donné samedi, dans la cour du secrétariat général des FN où les militaires des Fanci membres des escortes de certains ministres devisaient tranquillement, munis de leurs pistolets automatiques, avec leurs frères d'armes de Bouaké.

Ce même jour, le Premier ministre Guillaume Soro a tenu à son arrivée dans la capitale de l'ex-rébellion, une réunion avec les différents chefs de guerre dans ses bureaux pour leur demander de demeurer vigilants et de ne céder à aucune provocation, vu que leur honneur et leurs capacités à gérer les situations délicates étaient en jeu. La même nuit, la télévision locale a passé une image du chef de guerre de Bouna, Mourou Ouattara, qui a demandé rigueur et discipline à ses hommes dans la perspective du match entre les Eléphants et les Baréas. Même si vous n'avez eu de place pour entrer au stade gardez-vous de toute action de colère. Revenez à la maison pour suivre le match à la télé, avait-il notamment lâché à ses éléments. Au total, on a noté que la réunification des deux armées ex-belligérantes n'est pas loin. Et que la polémique autour du retour à la normale est dramatisée à souhait. Selon le ministre Konaté Sidiki, porte-parole des Forces nouvelles, cette image de la Côte d'Ivoire soudée donnée par les militaires est la preuve que la réconciliation en cours n'est pas un leurre. Ce que les Fanci et les Forces nouvelles nous ont montré permet de réaliser que le bout du tunnel n'est pas loin. On est obligé d'aller à la paix. Les militaires ont donné le ton.




Traoré M. Ahmed

Envoyé spécial à Bouaké

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