La crise qui secoue le parti depuis l'entrée au gouvernement de son vice-président, le 16 septembre 2006, menace de le faire exploser.
L'ancien ministre et vice-président du MFA, Joël N'Guessan, ne se sent plus bien au sein de ce parti depuis la polémique qu'a suscitée son entrée au deuxième gouvernement de l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny. Hier, profitant d'un entretien téléphonique avec nous, sur les motifs de sa suspension (voir Fraternité Matin d'hier), il a laissé transparaître son intention de claquer la porte du MFA. Pour le moment, nous a confié Joël N'Guessan, je suis au stade de la réflexion. Peut-être que nous allons demander au MFA la tenue d'un congrès extraordinaire pour remettre les choses sur les rails en confiant le parti à des gens plus professionnels. Peut-être que nous trouverons que nous n'avons plus d'avenir dans ce parti ; auquel cas, nous allons envisager de créer autre chose?. Toutefois, l'ancien collaborateur d'Anaky Kobena se refuse à dire ouvertement qu'il va quitter le MFA dans les jours qui viennent. Pour le moment, je ne peux rien dire. Je me pose la question de savoir si le MFA, tel qu'il est géré maintenant, est un parti véritablement d'avenir. Je me demande s'il n'est pas déjà dépassé. Je me demande s'il ne faut pas passer à autre chose?. M. N'Guessan a ajouté qu'en attendant de mener la réflexion, il demeure bel et bien militant de ce parti. Soutenant que personne ne peut l'en faire partir en dehors du congrès ou de la conférence annuelle. Or, a-t-il relevé, aucune de ses instances ne s'est réunie.
Aussi considère-t-il nulle et de nul effet sa suspension qui lui a été signifiée par courrier, jeudi. Je ne me sens pas concerné par cette suspension?. De fait, Joël N'Guessan reproche à sa suspension? de n'être pas conforme aux textes régissant le parti ni dans la forme, ni dans le fond. Je ne sais pas si le document que j'ai reçu émane vraiment du MFA. Les couleurs du MFA, c'est le rouge et le noir. Or le document en question comporte un logo orange et marron?, fait-il constater. Selon son analyse, la deuxième anomalie réside en l'instance qui a émis le courrier. Pour l'ancien ministre des Droits de l'Homme, le Comité de discipline? qui est censé avoir pris la décision de sa suspension n'existe pas dans les textes du parti. Au cas où Anaky l'aurait créé, il eut fallu qu'on fasse référence à l'arrêté ou à la décision de sa création. On n'en connaît ni les membres, ni le président?. C'est donc pour cela qu'il considère que le courrier qu'il a reçu est un chiffon?. Et que le président du parti n'y est pas associé. Je peux parier qu'Anaky ne va pas assumer ce qui est écrit dans le journal encore moins le document que j'ai reçu. A preuve, son nom n'y figure pas?. Dans le fond, Joël N'Guessan réfute les accusations d'indiscipline et de non implication dans la vie du parti dont il fait l'objet. Ces accusations sont fallacieuses et vides de sens?, tranche-t-il. Interrogé par téléphone, Kpanhi Koffi Siméon, membre du comité de discipline, a précisé que MM. N'Guessan et Kipré resteront suspendus jusqu'à ce qu'ils soient entendu par ledit comité.
Pascal Soro