samedi 2 juin 2007 par Fraternité Matin

Les cadres n'ont pas répondu à l'invitation du roi visant à régler la crise qui secoue le royaume.

La grande rencontre de Krindjabo pour se tenir lundi et censée sceller le nouveau pacte d'entente et de cohésion dans le Sanwi ou, à tout le moins, rapprocher les positions, a purement et simplement avorté. Les cadres, élus politiques et certains acteurs sociaux, partie prenante dans le processus de réconciliation, n'ont pas effectué le déplacement.
C'est très peiné, après un peu plus de quatre heures d'attente, que le secrétaire du roi, M. Adou Say, prenant à témoin la presse et la population qui a effectué le déplacement, a fait le constat de la défection. L'initiative, a-t-il dit, qui émane du roi, visait à donner la parole à tous en vue d'un retour de l'entente et de la cohésion dans le royaume. Malheureusement, a-t-il regretté : vous constatez que nos cadres et fils ont fait le choix du boycott. De justification de ce boycott qu'il qualifie d'actif, le secrétaire n'en a aucune. Si ce n'est la visite rendue au roi par le maire d'Aboisso, la veille dimanche 27 mai peu après 15h. Le maire, a-t-il révélé, est venu au nom des cadres élus, demander un report de la rencontre. Une requête à laquelle n'a pu accéder le roi, compte tenu des délais très courts dont il disposait pour notifier la nouvelle donne à tous les concernés. Le maire a estimé, précise le secrétaire, qu'il aurait fallu au préalable associer les cadres à la préparation de la rencontre. L'argument, de l'avis du secrétaire, est loin de tenir la route, d'autant que depuis la visite d'Etat effectuée par le Président de la République dans le Sud-Comoé au mois d'août 2006, ces cadres n'ont plus jamais remis les pieds à la cour royale. Et au secrétaire de regretter l'option de la politique de la chaise vide faite par les cadres. Un choix qui, de son avis, est loin de permettre le retour de l'union et de l'entente dans le Sanwi. Loin de mettre en cause la légitimité du roi Nanan Amon N'Douffou V, la présence de 4 cantons, a-t-il indiqué, est le signe que non seulement le quorum était atteint mais aussi que la majorité aspire à l'Union. Dans ce qui apparaît comme la crise la plus aiguë du royaume, les politiciens sont montrés du doigt. C'est la politique qui tue notre royaume, a fini par lâcher, dépité, le secrétaire. Et à l'homme de lancer à l'endroit de tous que le roi compose et composera avec tout pouvoir en place. Si le PDCI ou le RDR avait été au pouvoir, le roi aurait composé avec lui, pour le seul intérêt du progrès et de la paix dans le royaume.
A la suite du secrétaire, M. Ahoussi Augustin, conseiller du roi, a instamment invité les cadres du Sanwi à s'inspirer de la leçon donnée par les fils de l'Indénié. Eux qui, faisant fi de leurs appartenances politiques, se sont unis et ont resseré les liens autour de leur souverain pour le rayonnement de l'institution royale, à l'occasion de la rénovation et de l'extension du palais de ce royaume. Pendant ce temps, le Sanwi, naguère exemple de prospérité, marche à reculons, avec un palais, a-t-il déploré qui est une honte pour tout le royaume . Le conseiller Ahoussi, à l'unisson avec le secrétaire et les partisans du roi, désigne le politique comme le principal problème du royaume. Parce que pour lui, pour des problèmes de leadership, on abandonne tout. Or s'ils veulent s'élever et avoir des bénédictions, ils doivent prendre pied dans le royaume et en référer à son symbole. L'argument qui consiste à demander au roi de réviser son entourage ne saurait prospérer, parce que de son avis. Tous ceux qui composent cet entourage sont bel et bien des fils du royaume. De même émet-il des réserves sur un éventuel arbitrage de la tutelle. Car pour lui, cette tutelle, représentée par le préfet, est partie prenante dans la crise. Assurément et au regard du ton et de la rigidité des positions, il est à craindre que le retour de la cohésion dans le Sanwi ne s'inscrive dans un avenir très lointain. A présent que le dialogue direct a échoué, peut-être faudrait-il penser à s'attacher les services d'un facilitateur.

Arsène Kanga
Correspondant régional

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