samedi 2 juin 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Dans la deuxième partie de l'interview qu'il nous a accordée, Franck Kouyaté parle de ce que Dimbokro attend du président du Rdr, Dr Alassane Ouattara et de Henri Konan Bédié, président du Pdci et commente l'actualité socio-politique.

On vous a déjà vu l'?uvre en posant des actes sociaux en faveur des populations notamment la peinture de la grande mosquée. C'est de cette façon que vous voulez que les cadres de Dimbokro agissent ?
Oui. Si j'ai peint la mosquée de Dimbokro, c'était pour donner une leçon aux hommes politiques qui ont échoué.

Vous prétendez diriger la commune de Dimbokro pourtant il se raconte que vous n'avez pas de maison, vous dormez à l'hôtel. Qu'est-ce que vous en dites ?
C'est ridicule. J'ai une cour familiale à Dimbokro et tout le monde la connaît. Est-ce que le fait d'acheter une vieille bâtisse et repeindre pour y vivre peut résoudre le problème de mon parent pauvre ? Il faut éviter d'écraser les populations et je ne juge pas de l'opportunité d'acheter ou de construire une maison dans laquelle je ne vais que deux ou trois fois dans l'année.

A propos du retard de Dimbokro dans le programme de développement, à qui imputez-vous au juste la responsabilité ?
L'erreur est humaine mais, ne pas la corriger c'est s'inscrire dans la bêtise. Je voudrais dire que tout ce qui est arrivé à Dimbokro c'est par la faute de méchanceté des cadres, leur égoïsme et leur égocentrisme. Ceux qui ont la gestion de la commune nous ont mis en retard alors qu'elle avait tous les atouts pour être développée. La preuve, après 25 ans de communalisation, Dimbokro n'a rien. Il n'y a même pas d'infrastructures hôtelières. Je demande au président du conseil général de prendre en charge l'hôtel Sietho et l'usine Utexi. Toutes les populations lui en seront reconnaissantes.

A propos des deux leaders, qu'en est-il du courrier que vous leur aviez adressé ?
Le 23 août 2006, j'ai effectivement écrit à Bédié et à Alassane Ouattara. Le 18 octobre 2006, Ouattara nous a fait recevoir par son cabinet privé. Et la rencontre était dirigée par Mme Henriette Diabaté qui nous a dit que lorsque Alassane Ouattara a reçu la lettre, il était pris de remords et qu'il nous demande pardon. Mais, que désormais, il va s'impliquer dans la gestion de Dimbokro. Malheureusement, chaque fois qu'il y a des remous sociaux, certains leaders politiques se retrouvent en France. C'est pourquoi, il n'a pas encore mis à exécution ce qu'il a dit. Mais, le Focired fera sa rentrée politique cette année à Dimbokro en sa présence. Bédié peut ne pas venir, il a une excuse, mais, Alassane Ouattara a une obligation d'y être. Parce qu'il est natif de Dimbokro. Bédié ne nous a pas encore reçus parce qu'il a le plus mauvais entourage et s'il veut vraiment redevenir président, il doit revoir son entourage.

M. Kouyaté, on ne peut pas terminer cette interview sans parler de l'actualité politique en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire est malade. Plusieurs remèdes ont été conseillés. Aujourd'hui nous en avons l'accord de Ouaga. Croyez-vous vraiment que celui-ci va apporter la paix aux Ivoiriens ?
Je crois que les gens cherchent loin ce qui se trouve à côté. Pour une fois, faisons confiance aux protagonistes qui ont décidé, après 4 ans, de se donner la main. Je continue de faire entièrement confiance à Laurent Gbagbo et à Soro Guillaume.

Espérez-vous à ce processus de paix sans associer d'autres Ivoiriens dont IB par exemple ?
S'il y a quelqu'un qui me respectait pendant la transition militaire, c'est bien IB. Il avait de la considération pour moi. Pour faire venir IB, il appartient à ceux qui ont trouvé le cadre de Ouaga de l'intégrer. Aucun Ivoirien ne doit être en dehors du cadre de Ouaga, même les militaires exilés. Il faut absolument que Laurent Gbagbo et Soro Guillaume envoient des émissaires vers ces personnes pour les rassurer. Parce que tant qu'ils ne montrent pas leur bonne foi, les autres vont toujours douter. Le fait que IB soit à l'extérieur ne gène en rien l'évolution de l'accord.

Avez-vous un mot à dire sur le processus de démantèlement des milices qui a démarré, il y a quelques jours à l'Ouest ?
Je pense qu'on a mis la charrue avant les b?ufs. Il aurait fallu créer les camps qui devaient accueillir les combattants et l'argent devait servir de complément pour leur permettre d'entrer dans les camps. Il y a beaucoup de précipitations. Mais, j'ose croire que le bon sens va animer ces combattants, ce sera difficile parce que l'argent a déjà été donné mais, je souhaite que le président y retourne après avoir étudié les questions qui sous-tendent ces soulèvements.

En international, l'actualité est marquée par l'élection de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Pensez-vous que cela va améliorer les relations entre la Côte d'Ivoire et la France ?
Je ne suis pas d'accord avec le concept d'immigration choisi mais, plutôt sur le concept d'immigration analysé au cas par cas. On ne peut pas aller en France comme des troupeaux. Mais, je voudrais dire, dans les nouvelles relations entre la Côte d'Ivoire et la France, il faut que la jeunesse s'écarte, qu'elle ne s'immisce pas dans ce qui ne la concerne pas. Les problèmes se règlent d'Etat à Etat. Si Gbagbo doit aller en France, Sarkozy est obligé de le recevoir parce qu'il est le président d'un Etat normalement constitué. Aujourd'hui, il y a des troubles en Côte d'Ivoire. Mais, selon des théories, les pays qui s'en sortent ce sont les pays qui sortent de la crise.
Interview réalisée par
Honoré Kouassi et
Dosso Villard
Coll : O.D

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023