ABIDJAN - Trois artistes ivoiriens, membres de l`Union nationale des artistes de Côte d`Ivoire (UNARTCI) ont été blessés jeudi à Abidjan au cours d`une manifestation de protestation contre le piratage de leurs oeuvres, a indiqué vendredi à l`AFP leur président, Joseph Gadji Céli.
"Trois artistes ont été blessés" à la suite d`une descente musclée de
l`Union à la "Sorbonne", un marché à ciel ouvert et espace de "libre
expression" du centre d`Abidjan, a affirmé M. Gadji Céli, ancien footballeur
international reconverti dans la musique depuis une décennie.
Près d`une centaine de musiciens ont "fait une descente" dans ce quartier,
réputé pour ses nombreux étals de CD et cassettes contrefaits "pour que les
gens soient sensibilisés sur cette lutte", a-t-il ajouté, sans préciser les
circonstances exactes de ces incidents, ni si des vendeurs avaient été blessés.
"Les populations, les autorités et les animateurs de la Sorbonne, réputée
pour être un lieu d`expression démocratique", doivent savoir "que nos droits
sont bafoués", a-t-il ajouté.
Près d`un millier de disques piratés y ont été saisis jeudi par les
artistes, a précisé le président de l`UNARTCI.
En février, l`Union avait saisi plus de cinq millions de CD piratés lors
d`une "tournée de lutte contre la piraterie", après avoir décidé de mettre en
place sa propre brigade anti-piratage face au "manque de résultats" de celle
du Bureau ivoirien des droits d`auteurs (Burida, public).
L`industrie du piratage musical a connu un boom ces dix dernière années en
Côte d`Ivoire avec l`apparition du CD et des graveurs intégrés aux ordinateurs.
En décembre 2006, le musicien ivoirien Meiway avait, lors de la sortie de
son dernier album, accusé les étudiants de détruire l`industrie musicale en
généralisant le piratage musical. "Les pirates sont sur le campus", avait-il
affirmé, en appelant la police à venir les "chicoter" (frapper, ndlr).