mercredi 30 mai 2007 par Fraternité Matin

Les populations du département de Béoumi ont exprimé, hier, au palais présidentiel, au Chef de l'État, leur reconnaissance et leurs préoccupations.

Le Président de la République a assuré, hier, au Palais présidentiel au Plateau, les populations du Département de Béoumi de sa volonté de sortir leur région des ténèbres. Le pont sur le Bandama est à refaire, et à refaire vite, a clamé Laurent Gbagbo dans un tonnerre d'applaudissements. Le Chef de l'Etat venait ainsi de donner une suite favorable à l'une des principales doléances formulées par ses hôtes : la reconstruction du pont sur le fleuve Bandama. De fait, ce sont plusieurs centaines d'hommes, de femmes et de jeunes venus du Département de Béoumi, avec à leur tête les chefs de canton de Béoumi et de Bodokro, respectivement Nanan Koffi Yao Barthélémy et Nanan N'Guessan Kouadio Jean et les cadres de la région, notamment le ministre de la Défense, Amani N'Guessan Michel, qui se sont rendus au Palais présidentiel. Le Président de la République leur a exprimé son étonnement et sa compassion relativement à la destruction du pont en 1972, alors qu'il faisait de Béoumi une ville carrefour, un pôle de développement. Je n'ai jamais compris pourquoi ils ont dynamité ce pont. Il n'y avait pas de raison objective de le détruire, a estimé le Chef de l'Etat. C'est pourquoi, a-t-il expliqué, il avait effectivement programmé sa reconstruction dès son accession au pouvoir. Mais, a regretté M. Gbagbo, la crise qu'a connue la Côte d'Ivoire a porté un coup de frein à ce projet. Le Président de la République a également indiqué aux populations de Béoumi sa détermination à pourvoir leurs villages en électricité et en eau potable avec le retour de la paix. De même, le Chef de l'Etat a compris la nécessité et l'urgence de doter la région d'infrastructures sociales tels les écoles, les dispensaires et de bitumer certains axes routiers.
Mais le Président Gbagbo a attiré l'attention de ses visiteurs sur le rôle des Conseils généraux et des mairies dans le processus de développement de la Côte d'Ivoire. C'est aux collectivités locales qu'il revient, a-t-il martelé, d'entreprendre la réalisation des infrastructures socio-économiques. Aussi leur a-t-il expliqué qu'en la matière, il ne doit pas avoir de politique. Ne politisez pas ce qui n'est pas politique, a lancé le Chef de l'Etat. Puis il a demandé à ses hôtes de se méfier des tribalistes. Qui, pour lui, sont les assassins de la Côte d'Ivoire de demain. Puis M. Gbagbo s'est félicité de ce qu'il n'y ait pas de tribalisme au sein des enfants d'aujourd'hui qui sont la Côte d'Ivoire de demain. Le Chef de l'Etat a en outre certifié aux populations que dans les jours qui viennent, le redéploiement du corps préfectoral sera effectif et elles auront leurs sous-préfets des nouvelles sous-préfectures.
C'est le professeur Germain Kouassi Kouamé qui a traduit au Chef de l'Etat les nouvelles des populations. Selon lui, les préoccupations de ce département de 183 villages se résument, entre autres, en la nomination effective des sous-préfets d'Ando-Kékrénou et de Kondrobo, la reconstruction du pont sur le Bandama, le bitumage de certains axes routiers. Le porte-parole des Kodè, Gôli, Wan, Malinké et Sénoufo du département de Béoumi a remercié le Président Laurent Gbagbo, avec insistance, pour la confiance qu'il a placée en leur fils, le ministre Amani N'Guessan Michel, particulièrement par sa présence aux différents gouvernements. Les hôtes de M. Gbagbo lui ont également exprimé leur adhésion à l'Accord de Ouagadougou, qui, ont-ils précisé, leur donne la certitude que leur calvaire va bientôt finir avec la fin de la crise. Nanan Koffi Yao Barthélémy et Nanan N'Guessan Kouadio Jean et leurs populations ont offert plusieurs présents au Chef de l'Etat.

Amani, le réhabilité

Le moins que l'on puisse dire est que la population du département de Béoumi, dans son écrasante majorité, a profité de sa visite au Chef de l'Etat, hier, pour réhabiliter, encore une fois, le ministre de la Défense, Amani N'Guessan Michel. Elle (La population de Béoumi. Ndlr) est venue vous dire merci pour deux raisons essentielles : la première, la voici : depuis votre accession au pouvoir et même avant vous n'avez cessé de témoigner de votre confiance à son fils, à son frère, à son neveu, à son petit-fils, Michel Amani N'Guessan. Mieux, dès la transition militaire, notre frère a figuré parmi les cadres que vous avez envoyés en mission au sein du gouvernement d'alors (...) Kodè, Goli, Wan, Malinké et Sénoufo du département de Béoumi ne pouvaient rester insensibles à tant de marques de confiance, d'amitié et de fraternité. Paroles de Germain Kouassi Kouamé, sous les ovations de cette population venue en masse. C'est que tout le monde se rappelle certainement les moments difficiles que celui qui est aujourd'hui vénéré par les siens a dû souffrir dans son propre village, il y a seulement quelques années. Pour délit d'appartenance à un autre parti politique que celui de la plupart des gens du village. C'est avec fierté que nos populations voient travailler à vos côtés, sous votre attention bienveillante, indique M. Kouassi au Chef de l'Etat, le fils naguère incompris, en quelque sorte la pierre jadis rejetée, le ministre Michel Amani N'Guessan, aujourd'hui espoir de notre département. L'un des maîtres de cérémonie n'a pas manqué de préciser que M. Amani est le principal instigateur du déplacement des populations, des chefs de canton, de tous les chefs de village et des cadres au Palais.

Pascal Soro

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