mercredi 30 mai 2007 par Fraternité Matin

Six agents de la Banque nationale pour l'investissement (BNI) ont été inculpés et écroués à la maison d'arrêt d'Abidjan dans l'affaire du détournement portant sur la somme de 1 423 925 070 francs CFA au détriment du Fonds de développement belgo-ivoirien logé à la banque pour le compte de la Coopération technique belge. Mais, à la BNI, le personnel est perplexe sur la conduite judiciaire de l'affaire. A preuve, il y a eu velléité de grève quelques jours après l'arrestation des mis en cause. La raison, c'est que nombre d'agents ont le sentiment que la justice a évité de prendre les gros poissons trempés dans l'affaire. En tout cas, certains faits les confortent dans cette perception.
La chronologie détaillée de cette affaire pour se faire une idée claire de la responsabilité des uns et des autres.

C'est le 14 février 2007 que le PDG de la BNI, Jérôme Nambélessini-Silué, a reçu un courrier de l'avocat de la Coopération technique belge (CTB) portant sur une réclamation relative au compte du Fonds de développement belgo ivoirien. La réclamation relevait de grandes différences entre le relevé de son compte reçu en fin décembre 2006 et celui reçu en fin janvier 2007. En raison des nombreuses opérations qui n'existaient pas sur le premier et qui sont apparues sur le dernier. Il s'agit des débits suivants :
- 20 millions de francs, le 2 novembre 2006, en faveur de la société CIV CI.
- 255 869 985 de francs CFA le 30 novembre 2006, au profit de la société GAD continentale SARL.
- 245 889 975 francs, le 30 novembre 2006, pour la société ELEC-Industriel.
- Un montant de 130 millions portant la date du 7 décembre 2006 en faveur de la société CIV CI, exécutés le 8 décembre 2006.
- 197 778 610 francs CFA portant la date du 19 décembre 2006 et exécuté le 3 janvier 2007, pour le compte de la société TBC-CI.
- 195 889 995 francs portant la date du 21 décembre 2006 et exécutés le 3 janvier 2007 au profit de la société ELEC-Industriel.
- 189 975 820 francs portant la date du 21 décembre 2006 et payés le 3 janvier 2007 à la société TEG-CI.

Toutes ces opérations ont été faites en dehors de la procédure d'usage. C'est du moins ce qu'ont révélé les différentes enquêtes diligentées par le PDG de la BNI. Et cela a été reconnu par les principaux mis en cause dans leurs dépositions, selon des sources bien introduites auprès de la police économique. Le chef du département trésorerie, Mme Koné Minata, a affirmé que 7 des 8 ordres de virement ont été exécutés sur instruction du directeur général adjoint, Akobé Georges Armand, son supérieur hiérarchique. Alors que ceux-ci, bien que préalablement visés et confirmés, n'avaient pas le visa du directeur des opérations, Ouffouet Blaise ou Coulibaly Nabaga, son adjoint, comme l'exige la règle. Le directeur général adjoint a lui-même reconnu, toujours selon des sources proches de la police économique, que 6 ordres ont été exécutés sous ses instructions, dont 4 le 3 janvier 2007 portant sur un montant de 772 165 200 francs. Mieux, il a reconnu n'avoir pas rendu compte au PDG de la BNI de ces décaissements, comme l'exige une note de service en la matière.

Au regard de ces données, la non inculpation du directeur général adjoint jusqu'à ce niveau de l'affaire intrigue nombre d'observateurs. A ce sujet, certaines informations font état de ce qu'il tient sa liberté d'un ordre spécial d'une haute autorité judiciaire. Celle-ci aurait demandé que tous les mis en cause soient déférés sauf lui.

A. Hala

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