Après le Pdci-Rda, le parti d'Henri Konan Bédié, qui était constamment menacé de scission, à cause notamment des velléités de candidatures au futur scrutin présidentiel, c'est au tour du Rassemblement des républicains (Rdr), de faire les bisbilles d'une probable implosion. Avec la rumeur persistante de création, en son sein, d'une autre formation politique. Certes, les micro-partis qui se créent à l'intérieur même de ces plus grandes formations politiques du pays, n'ont pas les mêmes poids que les principaux partis politiques d'où ils naissent ou vagissent. Toutefois, la preuve est tangible que la création de ces micro-partis contribue, infailliblement, à les fragiliser davantage. Il est, en effet, de notoriété que le Pdci-Rda, le plus vieux parti politique du pays, ne s'est pas encore remis de la grave saignée dont il a naguère été victime et qui a abouti à la création du Rdr et de l'Udpci. Rarement, les partis politiques ivoiriens n'ont pu conserver leur homogénéité, lorsque d'autres formations politiques sont sorties de leurs entrailles. Le Rdr qui est aujourd'hui à l'épreuve de la crise de croissance et de la contestation, l'apprendra certainement à ses dépens. Le parti républicain est, depuis quelques jours, menacé par une crise aiguë avec en toile de fond, la création en son sein, d'un autre parti politique d'envergure. Si le secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures, M. Fofana Zémogo n'a pas encore pris la ferme résolution de franchir le Rubicon, la réalité et l'objectivité obligent cependant à reconnaître que le parti d'Alassane Ouattara n'est pas encore sorti de l'auberge. Et que la tempête se fait de plus en plus menaçante. Aujourd'hui, la question que se posent nombre de compatriotes est de savoir à qui profite réellement la création de ces micro-partis ? Est-ce à l'opposition qui ambitionne de reconquérir le pouvoir d'Etat, ou alors au camp de la refondation ? Sans toutefois être un devin, il paraît évident que cette situation est plus favorable à l'actuel chef de l'exécutif ivoirien. En politicien habile, Laurent Gbagbo a compris qu'il faut diviser ses adversaires pour mieux régner. Il n'hésiterait donc pas à susciter la création de certains partis politiques au sein des plus grandes formations politiques pour se maintenir au sommet de l'Etat. On comprend, dès lors, l'hilarité du camp présidentiel, à l'idée que les partis d'opposition sont menacés de fissures. Mais, au sein même de ces partis d'opposition, on continue de faire le lit du chef de l'Etat, en assistant, impuissant, à de graves saignées.
J.J.